« Les laboratoires de coexistence » et l’édition la plus inférieure de l’absorption
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« Les laboratoires de coexistence » et l’édition la plus inférieure de l’absorption

Davantage d’indicateurs montrent la militarisation de la société israélienne et sa tendance de plus en plus marquée vers la droite et la droite fasciste, une orientation qui s’est considérablement intensifiée pendant la guerre d’extermination à Gaza, qui n’a pas encore cessé malgré le cessez-le-feu prétendu, et qui a fait exploser toutes les sources de haine bestiale et d’instincts de vengeance sauvage contre notre peuple palestinien, qui a réussi, par sa résistance pendant plus de 70 ans, à empêcher l’achèvement de leur projet colonial visant à effacer et à éliminer les populations autochtones du pays et à contenir leurs restes, comme cela a été le cas en Amérique, en Australie et ailleurs.

Un de ces indicateurs est le sondage dit de « l’indice de la démocratie » récemment réalisé par « l’Institut israélien de démocratie », qui a montré une forte baisse de la confiance du public israélien envers les institutions judiciaires et démocratiques par rapport à la confiance quasi totale accordée à l’institution militaire, où 84 % du public juif a affirmé sa confiance dans l’armée israélienne, suivie respectivement par le service de sécurité intérieure « Shabak » avec 60 %, contre seulement 43 % qui ont accordé leur confiance à la Cour suprême, 40 % au conseiller juridique, 27 % aux médias et 17 % à la Knesset.

Bien que nous soyons conscients qu’il s’agit d’une société de colons vivant « sur le fil du rasoir », comme on dit, et non dans son État naturel à l’instar des autres peuples de la terre, et que l’institution militaire et sécuritaire a toujours bénéficié, dans de tels cas, d’une haute confiance de ce public, la forte baisse de la confiance dans les institutions judiciaires, juridiques et médiatiques qui sont considérées comme le joyau de la couronne du système démocratique libéral dont Israël a tant vanté les mérites auprès de ses voisins devant le monde, parallèlement à l’augmentation de la confiance en l’armée à un taux absolu, reflète un changement dramatique, ou révèle une chute du masque libéral du visage d’Israël, le montrant tel qu’il est réellement, comme un cas de colonialisme de peuplement.

Dans ce cas, il n’est pas surprenant que 72 % de ce public (juif) s’opposent à l’intégration de partis arabes au sein du gouvernement, et il ne s’agit pas d’un gouvernement s’orientant vers un « processus de paix » avec les Palestiniens, comme le gouvernement Rabin à l’époque, mais d’un gouvernement sioniste de droite - centre formé par les partis opposés à Netanyahu, à l’instar de l’ancien gouvernement Bennett - Lapid qui avait intégré la liste unifiée de Mansour Abbas à sa coalition, gouvernement composé de partis opposés à Netanyahu, qui pour la grande majorité sont des partis de droite sioniste, ce qui signifie par là le refus des Arabes palestiniens même s’ils devenaient sionistes, et cela traduit une vision coloniale arrogante fondée sur l’exclusion des populations autochtones et des groupes qui n’appartiennent pas à la race blanche, même après les avoir soumis et politisés.

Et pour accentuer cette tendance, l’indice révèle que le pourcentage de ceux qui pensent qu’en Israël, personne n’a peur d’exprimer librement son opinion politique a chuté à 16 % parmi les Juifs, et à 19 % parmi les Arabes, tandis que 80 % des Juifs estiment qu’il y a des gens qui exploitent la liberté d’expression pour nuire à l’État, et 66 % des Juifs considèrent que les organisations de droits civiques et des droits de l’homme nuisent à l’État, des résultats qui signifient dans leur ensemble qu’il existe une grande majorité parmi le public juif qui soutient la restriction de la liberté d’expression et la répression des activités des organisations de droits de l’homme, voire leur abolition.

Concernant les relations juives-arabes à l’intérieur de l’État, 49 % des Juifs estiment qu’il est nécessaire de séparer les Juifs et les Arabes pour préserver l’identité juive, tandis que 53 % d’entre eux soutiennent d’encourager les Arabes à émigrer du pays, un pourcentage inférieur à celui relevé par le sondage du professeur Sami Souha à l’Université de Haïfa en octobre dernier qui a atteint 62 %, tandis que 65 % les considèrent comme un danger pour la sécurité de l’État, et 48 % soutiennent la confiscation de leur droit de vote à la Knesset.

Quant à la question de l’intégration de partis arabes dans une coalition gouvernementale future, à laquelle 72 % des Juifs s’étaient opposés dans l’ « indice de démocratie » réalisé par l’Institut israélien, ce pourcentage a chuté dans le sondage du professeur Souha à seulement 55 %, sachant que la question ne parlait pas de l’intégration de partis arabes mais de la formation d’une coalition gouvernementale avec un soutien externe de partis arabes.

Il est étrange qu’en aucun des deux cas, il n’y ait mention d’un quelconque changement dans la politique de ce gouvernement attendu envers la question de notre peuple palestinien et les problèmes de la région, ce qui signifie que ce soutien, qu’il provienne de l’intérieur ou de l’extérieur, est un soutien inconditionnel à cet égard, ce qui signifie que ce gouvernement prometteur pourrait également poursuivre la guerre d’extermination qu’a commencée son prédécesseur avec le soutien d’un ou plusieurs partis arabes, et la contradiction est que celui-ci est rejeté, néanmoins, par la majorité des Juifs et soutenu par la majorité des Arabes (77 % dans l’indice de démocratie et 76 % selon Souha), comme le soulignent ces sondages réalisés dans les « laboratoires de coexistence juive-arabe » prétendus, dont les nouvelles seront annoncées le 6 janvier 2026 dans le « laboratoire » de Givat Haviva lors d’une journée d’étude intitulée « Réformer le partenariat » en présence de membres de la Knesset, Mansour Abbas, Ayman Odeh et Ahmad Tibi.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.