La police palestinienne et son message médiatique en temps d'exception
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La police palestinienne et son message médiatique en temps d'exception

Le message médiatique des forces de police palestiniennes a connu, au cours des derniers mois, une transformation qualitative et radicale qui ne peut pas être interprétée comme une simple activité médiatique passagère ou un effort saisonnier, mais plutôt comme un changement stratégique profond dans la philosophie de communication avec le public et dans la compréhension du rôle des relations publiques comme un outil essentiel pour établir la confiance au sein de la société, et non comme un canal de promotion traditionnel ou un moyen de justifier des mesures.

Cette transformation est d'autant plus importante qu'elle se produit dans des conditions exceptionnelles d'une complexité extrême que vit le peuple palestinien dans toutes ses composantes, dans un contexte politique oppressant et une occupation qui restreint la capacité et le contrôle, ainsi que des crises économiques étouffantes et un manque aigu de ressources, avec des répercussions directes sur la vie du policier individuel avant même celle de l'institution elle-même. Malgré cela, une contradiction frappante se dessine, à savoir que le niveau d'organisation, de clarté et de communication d'aujourd'hui semble plus mature que dans les phases précédentes où les conditions étaient moins sévères et moins pressantes.

Ce qui distingue le message médiatique actuel de la police palestinienne, c'est son passage clair d'un discours institutionnel à un discours citoyen. Les messages ne se contentent plus de présenter les activités ou de justifier les actions ; ils se concentrent désormais sur la sensibilisation, le conseil et l'orientation, revêtant un caractère humain et préventif avant d'être procédural ou punitif. Cela reflète une compréhension avancée de la fonction des relations publiques modernes qui considèrent le public comme un partenaire dans le maintien de la sécurité, et non comme un récepteur passif d'ordres et d'instructions. Les messages aujourd'hui s'adressent à la raison du citoyen et à son comportement quotidien, touchant aux détails de sa vie liés à la circulation, à la sécurité publique, à la cybercriminalité, à la violence domestique, aux drogues, aux rumeurs et à différentes crises, des sujets qui affectent l'essence de la sécurité communautaire, et non la sécurité traditionnelle uniquement.

Sous l'angle de la communication stratégique, ce que fait la police palestinienne peut être classé parmi la gestion de la communication en période de crise prolongée, ce qui est l'une des formes de communication institutionnelle les plus complexes. Ici, la crise n'est pas ponctuelle ou temporaire, mais une réalité permanente. Néanmoins, le discours médiatique a maintenu sa continuité, sa cohérence et sa diversité sans tomber dans l'exagération, le discours autoritaire ou la justification défensive excessive, ce qui témoigne d'une planification consciente et d'un investissement intelligent dans les moyens de communication disponibles, en particulier les plateformes numériques, les messages directs et un langage simple proche du public, malgré la limitation des ressources.

En science des relations publiques, la confiance est le capital le plus précieux de toute institution de sécurité. Les avancées récentes dans ce domaine constituent un progrès tangible, car le citoyen voit désormais la police lui parler avec un langage de respect et lui expliquer avant de demander, et le protéger avant de le surprendre par une sanction. Cela a contribué à redéfinir la relation entre les deux parties et a également eu un impact sur le terrain dans le langage de dialogue utilisé par les membres de la police et dans leur manière d'interagir avec les citoyens. Cela a permis de réduire l'image stéréotypée du policier en tant que simple rédacteur de contraventions au profit de celle du policier protecteur et organisateur. Que ce soit une conséquence directe des directives des relations publiques ou de politiques générales au sein de l'institution, l'intégration entre le discours médiatique et le comportement sur le terrain constitue un indicateur essentiel du succès de la communication institutionnelle.

Le message médiatique de la police a également réussi à briser l'image stéréotypée qui limite le rôle de l'institution à la régulation de la circulation ou à la sanction des infractions, en la présentant comme un système intégré aux multiples rôles qui fonctionne grâce à un énorme effort cumulatif en coulisses, mettant en évidence l'existence d'hommes dans l'ombre au sein des départements qui travaillent jour et nuit pour réaliser la justice, résoudre les conflits et protéger la paix civile dans des conditions extrêmement complexes. C'est un type de récit institutionnel qui est l'un des outils les plus efficaces des relations publiques pour reconstruire l'image mentale et renforcer la compréhension réelle du rôle de l'institution policière dans la société.

De mon point de vue en tant qu'expert en relations publiques et en communication, il est impératif de saluer l'effort évident déployé par l'unité des relations publiques de la police palestinienne. Il s'agit d'un effort organisé, planifié, cumulatif et destiné au grand public, pas seulement aux élites, et conscient de son contexte politique et social, ne négligeant pas la douleur collective et ne se détachant pas des souffrances des gens, mais cherchant à alléger celles-ci à travers un message doux et intelligent qui respecte la conscience du citoyen et préserve sa dignité, plaçant l'homme au cœur du processus de communication.

En conclusion, tout le monde travaille pour servir cette patrie avec ce qui lui est possible. Ce dont le citoyen palestinien a besoin aujourd'hui, ce n'est pas seulement de la sécurité au sens procédural, mais d'un message humain intelligent qui renforce le sentiment de sécurité, respecte la raison et construit la confiance. Ce que nous observons aujourd'hui dans l'évolution du message médiatique de la police représente un modèle à suivre en matière de communication stratégique dans des circonstances difficiles et une expérience digne d'être préservée et développée, plutôt que d'être considérée comme une phase passagère. La police, comme l'ont prouvé ses derniers messages, n'est pas seulement des individus sur le terrain, mais une institution nationale qui tente, malgré tout, de se rapprocher des gens et non de les dominer.

Dans ce contexte, il est urgent que des dizaines d'institutions palestiniennes, quelle que soit leur sectorisation, examinent sérieusement et avec responsabilité ce modèle. Combien d'institutions disposent de départements de relations publiques mais exercent un rôle formel qui se limite aux apparences, à la décoration et à la fabrication d'une image artificielle qui ne résiste pas au premier véritable test ? Combien de départements de relations publiques ont réduit leur fonction à une défense aveugle de l'institution ou à une attaque contre ceux qui les critiquent au lieu d'écouter, de comprendre leurs préoccupations et d'interagir avec eux de manière professionnelle et transparente ? L'expérience que présente aujourd'hui la police palestinienne confirme que les relations publiques ne sont pas une barrière, ni un outil de embellissement, mais une fonction stratégique, rationnelle et éthique qui repose sur le dialogue, la construction de ponts et la gestion de la réputation à travers la sincérité et l'accumulation, plutôt que par une répression symbolique ou un discours émotionnel. C'est une leçon profonde dont nos institutions ont besoin à une époque où la confiance du public décline et où la voix du public, en quête de sens, de partenariat et de respect, et non d'énoncés vides de justification, s'élève.

Enfin, j'invite mes collègues, professeurs de relations publiques et de communication, à approfondir l'explication de ce modèle exemplaire et clair à leurs étudiants, en le considérant comme une expérience réussie et marquante dans le monde de la communication institutionnelle et comme un modèle vivant de communication en temps de crise et dans des circonstances exceptionnelles, ainsi que comme un investissement intelligent dans les moyens de communication disponibles avec des ressources limitées. Les relations publiques, dans leur essence, nécessitent plus de réflexion que de ressources, et avec les outils les plus simples, les plus grandes campagnes peuvent être menées et les plus nobles objectifs atteints, lorsque la vision est claire, le message est sincère et l'homme est au centre.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.