La quotas a ouvert la porte.. et le véritable pouvoir est derrière les portes
Une gestion formelle de la scène
Lorsque je contemple la présence des femmes palestiniennes aux élections des conseils municipaux, je me retrouve toujours face à une équation complexe. D'une part, il existe un système juridique qui montre un soutien formel à la présence des femmes à travers des quotas ; d'autre part, il y a une structure sociale et politique qui continue à définir le plafond que les femmes peuvent approcher, sans le dépasser.
"Quand on permet aux femmes de se porter candidates, mais qu'on ne leur permet pas d'influencer, ce n'est pas une émancipation, mais une gestion formelle de la scène."
Une participation mesurée en chiffres mais comprise dans le contexte
Il est vrai que le pourcentage de représentation des femmes dans les conseils municipaux s'est amélioré ces dernières années par rapport à la situation d'il y a deux décennies, mais ces chiffres n'ont pas encore été traduits en une véritable participation dans les cercles de prise de décision. Dans de nombreux organismes locaux, l'adhésion des femmes est considérée comme un complément numérique à la liste, et non comme un acteur politique ayant un impact. La question fondamentale se pose ici : la présence des femmes sur les listes électorales reflète-t-elle une conviction en l'égalité et la démocratie, ou est-elle une réponse imposée par un quota légal ?
Les femmes entre deux seuils - l'acceptation populaire et la domination partisane
Entre les pressions de la société et les structures des partis, les femmes évoluent dans un espace étroit. D'une part, la perception traditionnelle alourdit la présence des femmes dans l'espace public, et impose des normes supplémentaires ; la femme doit être "acceptée", "appropriée" et "bienveillante" sans déranger le système. Quant à l'homme, il lui suffit d'être "présent".
À l'intérieur des partis et des factions, la décision est souvent masculine dans sa structure et sa pratique, même lorsque les femmes sont incluses dans les listes. Les femmes figurent sur les listes, mais pas nécessairement dans des postes de décision au sein de la liste elle-même. Dans certains cas, la femme est utilisée comme une image symbolique convoquée en cas de besoin, et non comme une partenaire à part entière dans l'élaboration du programme électoral ou dans la prise de décision municipale.
"La présence des femmes dans les conseils est un véritable test de la volonté des partis avant d'être un test pour les urnes."
Expérience de la femme élue - champs de service ou champ de pouvoir ?
Il est dommage que de nombreuses femmes élues soient poussées vers des dossiers traditionnellement considérés comme "féminins" : l'éducation, les enfants, les activités sociales... tandis que les grands dossiers, tels que l'aménagement spatial, les appels d'offres, l'ingénierie et les budgets, sont réservés aux hommes. Cette séparation non déclarée entre "services" et "pouvoirs" reproduit la même hiérarchie que les femmes combattent à tous les niveaux du travail public.
Défis personnels et politiques
On ne peut ignorer l'ampleur de la pression à laquelle est soumise la femme candidate, les campagnes de mise en doute de la compétence avant même qu'elle ne fasse un premier pas. Une épuisement psychologique entre la vie privée et le travail public. Un conflit constant pour prouver sa valeur au sein d'un conseil local dominé par une mentalité masculine. Ajouté à cela, l'environnement politique général qui limite toute pratique démocratique en Palestine, quel que soit le genre.
"Le défi aujourd'hui n'est pas d'inclure les femmes dans les listes, mais de garantir que la table de décision s'agrandisse pour leurs contributions réelles."
Pourtant, les femmes palestiniennes ont prouvé leur capacité à gérer les crises, à lire les besoins de la communauté et à travailler dans des conditions intolérables.
La responsabilité n'incombe pas seulement aux femmes
Renforcer la participation des femmes dans les conseils municipaux n'est pas seulement la responsabilité des femmes candidates, mais celle de tout le système.
Les lois doivent passer de simples textes à des outils d'exécution qui protègent la femme élue. Les partis doivent passer de "l'embellissement des listes" à "la répartition du pouvoir". Les conseils municipaux doivent fournir un environnement de travail professionnel exempt de harcèlement politique, et la société doit redéfinir l'image du leadership pour qu'elle ne reste pas limitée aux normes de pouvoir masculin.
La femme ne demande pas un espace dans les élections... mais un espace dans les décisions qui changent la vie des gens."
Vers une participation féminine plus profonde
Nous ne cherchons pas une augmentation numérique du nombre de femmes dans les conseils ; ce que nous recherchons, c'est la capacité des femmes à faire avancer les dossiers de planification, d'économie, de services et d'espaces publics avec audace et conscience politique. Car il n'y a pas de sens à un siège dont la titulaire est exclue après la victoire, la participation n'est pas un chiffre... mais un pouvoir et une influence. Nous cherchons une présence féminine qui redéfinisse les priorités municipales pour qu'elles soient plus justes et inclusives.
Les femmes ne veulent pas seulement un combat pour la représentation, elles veulent un combat pour l'influence et le changement."
La participation des femmes aux élections des conseils municipaux en Palestine n'est pas seulement une lutte pour la présence, mais une lutte pour la légitimité politique, le pouvoir et un nouveau récit sur qui a le droit de diriger la société. La présence des femmes dans ces conseils n'est pas un luxe démocratique, mais une nécessité sociale et économique qui ne peut être réalisée sans briser les barrières imposées aux femmes au nom des mœurs, du parti ou de la politique.
Les femmes palestiniennes sont prêtes.
Et la vraie question est : tout le système est-il prêt pour elles ?
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