
Que se passe-t-il après la conférence des donateurs de New York ? Argent d'urgence ou solution durable ?
Entre 1,2 milliard requis et 198 millions engagés… l'incertitude financière palestinienne perdure
Les donateurs internationaux se sont réunis à New York au début du mois, dans une tentative d'envoyer un message de soutien politique et économique aux Palestiniens en pleine crise financière croissante qui menace la capacité de l'Autorité palestinienne à subsister. Mais après la fin des discours officiels et le calme de la couverture médiatique, la question fondamentale refait surface : que va-t-il se passer ensuite ? Ces engagements se transformeront-ils en réalité sur le terrain ?
Soutien politique avec une façade financière
La conférence de New York de cette année a pris une dimension politique plus claire qu'il ne s'agit simplement d'un événement de collecte de fonds. Elle a abouti à la "Déclaration de New York", qui a souligné le droit des Palestiniens à leurs ressources financières et a demandé à Israël de mettre fin aux prélèvements sur les fonds de compensation, qui constituent une source principale de financement pour l'Autorité.
Selon le ministre palestinien des Planifications et de la Coopération internationale, Dr. Istifan Salameh, les engagements se chiffrent à 198 millions de dollars de six pays principaux, avec en tête l'Arabie saoudite (90 millions de dollars), suivie de l'Espagne (50 millions), de l'Allemagne (30 millions d'euros), ainsi que du Danemark, de la Norvège et de la Slovénie. Avec l'entrée de ces entités, le nombre de donateurs soutenant le budget palestinien passe à 16 entités internationales.
La mise en œuvre est le véritable défi
Alors que les annonces d'aide envoient des messages rassurants, la réalité financière de l'Autorité impose un rythme différent. La crise s'intensifie et le déficit financier s'aggrave, alors que le gouvernement fait face à des difficultés récurrentes pour payer les salaires et fournir des services. D'où la nécessité d'une conversion rapide des engagements, d'autant plus que le ministre Salameh a averti du ralentissement des voies alternatives comme la Banque mondiale ou le mécanisme "Pegase", appelant à un transfert direct au gouvernement palestinien.
Soutien soumis à des réformes
Le message implicite porté par la conférence n'a pas échappé aux observateurs : l'aide ne vient pas sans conditions. Les donateurs exigent aujourd'hui la mise en œuvre de réformes structurelles au niveau de la gestion financière, y compris l'amélioration de la collecte, le traitement du prêt net et le renforcement de la transparence et de la gouvernance. Ces demandes peuvent sembler difficiles dans le contexte politique et économique actuel, mais elles représentent également une opportunité de réorganiser les affaires internes et de stopper la fuite des finances.
Israël : un obstacle permanent dans le paysage financier
Aucune discussion financière ne peut être dissociée de l'élément israélien. Israël continue de retenir environ 12 milliards de shekels des fonds de compensation et contrôle les passages, rendant l'économie palestinienne tributaire de décisions politiques. Cela a incité des responsables palestiniens à appeler à une pression internationale réelle pour garantir l'arrêt de ces politiques et s'assurer que les ressources arrivent à leurs véritables propriétaires sans retenues ni obstacles.
Un fossé de financement... et la question de la durabilité
Sur le plan numérique, les engagements restent éloignés de la satisfaction des besoins minimum. La conférence visait à collecter 1,2 milliard de dollars, tandis que les montants annoncés ne dépassent pas 16 % de cet objectif. Pire encore, une partie de ces engagements n'est pas récurrente, alors que l'Autorité a besoin d'engagements s'étendant sur plusieurs mois.
Avec une facture salariale mensuelle d'environ 260 millions de dollars, les fonds promis ne suffisent pas pour plus d'un mois, soulevant des questions sur la sérieux du soutien et sa durabilité.
Des flux additionnels... mais conditionnés par les procédures.
En plus de ce qui a été annoncé lors de la conférence, il existe d'autres engagements de la Banque mondiale (95 millions de dollars) et de l'Union européenne (300 millions d'euros), mais une partie n'a pas encore été transférée. Les procédures bureaucratiques et les exigences techniques peuvent également retarder leur arrivée, ce qui nécessite une coordination rapide entre les parties concernées.
Une crise sans perspective si la politique ne bouge pas
Bien que la conférence de New York soit importante, elle ne propose pas de solution complète à la crise. La scène financière palestinienne reste fragile, dépendante d'un soutien externe fluctuant, alors que l'occupation perdure et que les réformes internes stagnent. Ainsi, le succès de la conférence sera mesuré par la rapidité avec laquelle ces fonds seront dépensés et traduits en stabilité réelle, ou s'ils resteront enfermés dans des données finales.
En résumé
La conférence de New York pourrait marquer le début d'une évolution des relations entre la Palestine et la communauté internationale, mais l'impact réel ne se concrétisera que si la volonté politique existe et si le soutien financier s'accompagne de réformes complètes et d'une pression internationale sérieuse sur Israël. Sinon, l'Autorité palestinienne restera suspendue aux promesses... pendant que la crise s'amplifie.

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