Les Français ... le pouvoir ou l'État dans la constitution palestinienne
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Les Français ... le pouvoir ou l'État dans la constitution palestinienne

Le président Mahmoud Abbas a bien fait d'accepter la formation de la commission constitutionnelle selon la formule qu'il a exprimée lors de la conférence de presse de mardi dernier, ou la commission mixte franco-palestinienne visant à renforcer l'État de Palestine "qui se chargera de tous les aspects juridiques, constitutionnels, institutionnels et organisationnels et contribuera à la rédaction d'une nouvelle constitution" selon la formule du président français Emmanuel Macron.

À mon avis, le fait que le président français ait eu accès à une première version du projet de constitution était un manquement politique avant de la présenter aux citoyens palestiniens, détenteurs originels de la constitution, et avant que la commission de rédaction de la constitution temporaire n'achève ses travaux qui se terminent demain, le 15 novembre, conformément à l'article 9 du décret numéro 4 de l'année 2025.

Cependant, le fait de "présenter une première version du projet de constitution au président français" revêt une importance capitale pour faire passer le débat sur le projet de constitution d'une phase transitoire à la constitution de l'État à venir ; c'est, selon moi, l'objectif des Palestiniens. Le passage de la rédaction des dispositions et règles de la constitution du concept de pouvoir et de sa gestion, imprégné par leur héritage arabe islamique, à la gestion de l'État, inspirée par l'héritage politique et philosophique des Français de l'écrivain du contrat social "Jean-Jacques Rousseau", de l'auteur de la théorie de la séparation des pouvoirs "Montesquieu", et du fondateur des piliers du système démocratique "Maurice de Viller".

Les Palestiniens, rédacteurs de constitution, se concentrent sur le concept de pouvoir ; un concept fondé sur la domination et le contrôle basé sur la solidarité comme l'a décrit Ibn Khaldoun, afin de former et de tisser les règles constitutionnelles. Ils sont ainsi influencés par la situation actuelle des dirigeants, avec des solutions techniques et artistiques aux crises rencontrées par le pouvoir du "système politique" dans l'Autorité palestinienne durant la phase transitoire actuelle. En revanche, les Français se concentrent sur le concept d'État "État de droit, institutions et justice sociale" basé sur ; la traduction du contrat social existant entre la communauté "les citoyens" désireux d'organiser la gestion de leur vie et de prendre en charge leurs affaires d'une part, et sur la fragmentation du pouvoir "Separation of powers" et la non-centralisation entre les mains d'une autorité dominante "qui gouverne", tout en mettant des freins nets à sa tyrannie sur les autres pouvoirs ou à son excès de pouvoir d'autre part, et sur le concept de système démocratique reposant sur les trois piliers "principe de séparation des pouvoirs, primauté du droit et élections".

Ces deux concepts sont contradictoires ; le premier, le concept de pouvoir, vise à garantir la préservation du pouvoir ; c'est-à-dire à se concentrer sur la classe dominante et ses intérêts, et à isoler l'État au sein de l'autorité gouvernante, de ses citoyens. Tandis que le second "concept d'État" vise lcontinuïté de l'État ; c'est-à-dire à se concentrer sur le contrat social existant entre les citoyens et leurs intérêts, et à faire de l'État un bien commun pour tous ses citoyens.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.