L'Europe fait face à un ralentissement économique sous la pression des taxes Trump et à la récession allemande

SadaNews - La semaine prochaine, les responsables de l'Union européenne devraient réduire les prévisions de croissance pour 2026 dans le cadre d'une évaluation des dommages subis par l'économie de la région, après un an de retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Les prévisions, qui seront annoncées demain lundi à Bruxelles, devraient mettre en évidence l'impact cumulatif des menaces commerciales et des tarifs douaniers imposés par les États-Unis, ainsi que les défis du ralentissement persistant de l'économie allemande et des perturbations politiques en France.

La guerre des tarifs douaniers

Les prévisions publiées en mai étaient déjà sombres à la suite de l'annonce de Trump qui avait perturbé les marchés concernant le "Jour de la Libération" en avril, y compris des tarifs sur les pays de la zone euro, avant de suspendre la mesure dans le but de conclure des accords. Dans l'accord conclu par les responsables bruxellois avec les États-Unis en juillet, ils ont finalement accepté des tarifs de 15 % sur la plupart des biens européens.

L'Union européenne et les États-Unis avancent vers un accord commercial incluant une réduction des tarifs

Les conséquences pour cette année ont été moins sévères que prévu. La Commission européenne avait précédemment prévu une augmentation du PIB dans la zone euro de 0,9 %, et devrait probablement relever cette estimation cette fois-ci.

Une croissance plus faible

Concernant 2026, les espoirs d'une légère amélioration à 1,4 % qui avaient été prévus en mai sont désormais improbables, le Banque centrale européenne prévoyant une croissance de seulement 1 % dans ses prévisions mises à jour en septembre.

Les responsables de Francfort ont décrit les défis du trimestre actuel lors de leur dernière réunion : "Un niveau élevé d'incertitude, des tarifs douaniers réels plus élevés, une monnaie euro forte, et une intensification de la concurrence mondiale devraient freiner la croissance".

La croissance réelle de l'économie allemande hors de portée

La situation d'incertitude commerciale n'est qu'un aspect du problème. Malgré une vague de dépenses pour la défense et les infrastructures dans la plus grande économie d'Europe, ce qui aurait été considéré comme la première véritable croissance de l'Allemagne après la pandémie est désormais moins probable. Le Conseil des sages économiques du gouvernement a abaissé ses prévisions de croissance pour 2026 à moins de 1 %.

L'économie française entravée par des défis politiques

En France, la deuxième plus grande économie d'Europe, les perturbations politiques demeurent un défi constant. Bien que la croissance y affiche une certaine solidité, l'incertitude en rogne environ 0,5 point de pourcentage, dont au moins 0,2 point proviennent des turbulences politiques et des budgets locaux, selon la Banque de France.

Italie.. un rayon d'espoir

La France devrait afficher le pire déficit de la région dans les prévisions de l'Union européenne pour les finances publiques. L'Italie se distingue comme un point lumineux, ayant réduit son déficit à 3 % du produit intérieur brut, le maximum autorisé par l'Union, et ce, plus rapidement que prévu. Elle pourrait même obtenir une rehausse de sa note de crédit par l'agence "Moody's" ce vendredi.

Avis des experts de "Bloomberg Economics"

"Nous prévoyons que la croissance du PIB de la zone euro restera lente au quatrième trimestre de cette année à 0,1 %. L'économie pourrait traverser une autre période de faiblesse des investissements d'entreprise et de demande extérieure, en raison d'un niveau d'incertitude élevé et d'une baisse des achats de l'autre côté de l'Atlantique".

Dans d'autres régions, les principales évolutions attendues cette semaine incluent la possibilité d'une contraction du PIB japonais, le ralentissement de l'inflation britannique, la publication des chiffres de l'emploi américain attendus depuis longtemps, et la possibilité de diminutions des taux d'intérêt en Égypte et en Afrique du Sud.