Trump.. le marchand d'illusions qui a vendu la paix sur le marché du sang
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Trump.. le marchand d'illusions qui a vendu la paix sur le marché du sang

Dans une époque où les concepts changent et où les mots perdent leur sens, un meurtrier peut se vêtir des habits du sauveur, et le bruit d'un avion devient plus éloquent que la voix de la vérité. En effet, le principal responsable de l'extermination est devenu candidat au prix Nobel de la paix.

Parmi toutes les pièces jouées sur la scène de la politique internationale, la pièce de Trump reste la plus crue : un homme qui vend la guerre et l’extermination sous une enveloppe de paix, échangeant la vérité contre des applaudissements, tout en répétant comme un perroquet : "Israël a le droit de se défendre", tandis que des enfants à Gaza sont tués sous les décombres, que des maisons se transforment en cendres, que des bureaux sont détruits avec leurs occupants, et que le sang humain est offert en sacrifice aux équations du pouvoir.

La réalité aujourd'hui ne ressemble pas à la tranquillité promise ; la guerre ne s'est pas arrêtée, elle a simplement changé d'outils, offrant une pause aux criminels de guerre.

Les bombardements sont sporadiques mais constants, les assassinats sont exécutés de sang-froid sous le prétexte de "prévention", et les évacuations s'opèrent par vagues silencieuses dissimulées sous des slogans de "cônes humanitaires". L’objectif est clair comme le soleil : vider Gaza de ses habitants d'origine et pérenniser le projet de Netanyahu afin de rester au pouvoir et d'étendre la souveraineté de l’occupation en Cisjordanie sous le couvert de "sécurité", "dissuasion" et "droit de légitime défense".

Dans ce contexte, les États-Unis ne jouent pas le rôle d'intermédiaire, mais celui de partenaire.
Washington parle de "équilibre" alors que sa balance penche toujours en faveur de Tel-Aviv ; il ne sert pas les deux parties comme elle le prétend, mais un seul côté contre le côté palestinien victime. Chaque accord, chaque cessez-le-feu, chaque conférence de paix finit par se transformer en bouée de sauvetage pour Israël et en épée de Damoclès sur les Palestiniens, car les États-Unis ne se contentent pas de justifier les bombardements, ils leur fournissent également l'armement et la légitimité internationale, les protégeant de la reddition de comptes, tout en faisant pression sur les intermédiaires pour qu'ils deviennent des outils d’exécution des diktats, plutôt que des garants de solutions.

Et les intermédiaires eux-mêmes, ceux dont les noms sont entourés d’un halo de diplomatie, se sont transformés en outils de pression douteux sur le côté palestinien plus qu’en véritables intermédiaires.
Ils ont été utilisés pour faire passer des conditions lorsqu'elles étaient nécessaires et ont donné de fausses garanties, disparaissant de la scène lorsque Israël a décidé de reprendre son agression, sachant qu'ils ne comptent pas lorsque Israël dépasse les accords.

Plus de cinquante martyrs ont été tués en quelques heures — la plupart étaient des enfants — et plus de cent cinquante ont été blessés, tandis que des centaines de familles ont été déplacées de leurs maisons, alors que les intermédiaires se taisaient ou se limitaient à des déclarations froides, comme si elles étaient écrites à des milliers de kilomètres de la douleur.
Si la médiation était vraiment honnête, il serait normal que tous les intermédiaires se réunissent pour déterminer qui a violé le cessez-le-feu et comment y répondre, au lieu de devenir des témoins silencieux de lcontinuation du sang.

La vérité au fond n’a pas été un échange d’otages suivi d’un cessez-le-feu permanent, mais un plan calculé pour récupérer les otages israéliens puis reprendre la guerre.

Et c’est ce qui s’est littéralement passé : une trêve temporaire pour redorer l'image d'Israël, le paria, puis un retour aux bombardements et à la destruction, les États-Unis dans l'ombre murmurant la même phrase : "Israël a le droit de se défendre", offrant ainsi une couverture totale à la machine de guerre pour continuer ses actions sans accountability.

Quant à la scène israélienne, le paysage politique n'est pas dissociable des ambitions de rester au pouvoir ; Netanyahu sait que la guerre prolonge sa survie politique et que l'escalade est l'oxygène qui maintient son gouvernement en vie. La prise des otages a mis fin au mécontentement et à la pression interne, révélant que la société israélienne est plus sanguinaire que ses dirigeants, où la seule préoccupation était la vie de vingt de leurs soldats captifs, que Netanyahu a ignorées pour atteindre ses objectifs, ne consentant à les libérer que lorsqu'il a garanti la poursuite de la guerre d'extermination.
C'est pourquoi il liera également sa survie à l'annexion de la Cisjordanie et à l'imposition de sa souveraineté, transformant Gaza en un fardeau humanitaire détaché de la grande cause, ce qui permet de maintenir ses partenaires au pouvoir, Smotrich et Ben Gvir.
Ainsi, entre le slogan de "sécurité" et la réalité de l'occupation, l'humanité s'efface et la tragédie palestinienne se réduit à des chiffres dans les bulletins d’information.

À la lumière de cette destruction répétée, les recommandations du réel, non de l'imaginaire, se dessinent :

Premièrement : notre peuple à Gaza doit envisager cette phase comme une guerre de longue durée, une guerre qui continuera par des méthodes variées — des bombardements sporadiques, un siège permanent, une famine organisée et des assassinats répétés.
La conscience du danger de la poursuite de la guerre d'extermination et la préparation à celle-ci sont plus importantes que le faux espoir d'une fin proche.
Deuxièmement : l'unité nationale n'est pas un slogan, mais une condition de survie, et il est impossible de faire face à un projet d'expulsion et de colonisation complet avec des dizaines de voix discordantes.
Troisièmement : il est nécessaire de se tourner vers de nouvelles alliances : avec l'Europe qui commence à entendre la voix de l'opinion publique en colère, avec la Chine et la Russie qui recherchent un nouvel équilibre international, et avec certains pays arabes qui n'ont pas subordonné leur décision à Washington.

Il n'y a pas d’équilibre réussi par la soumission, mais par la diversité des alliés et des options. Quand l'Amérique penche du côté d'Israël, que les intermédiaires se taisent et que la justice disparaît, il incombe au peuple palestinien d’être sa propre voix – le véritable intermédiaire entre la survie et l'anéantissement.

Ce n'est pas seulement une bataille de frontières, mais une bataille d'existence, de conscience, de mémoire et de dignité.
À une époque où la paix se vend à la table du sang, il est impératif que la voix palestinienne reste forte, ferme, témoin et plaignante, non pas une victime silencieuse.
Quant à Trump et à ceux qui suivent son sillage, ils resteront dans les annales de l'histoire comme des marchands d'illusions qui ont vendu la paix sur le marché du sang, des ingénieurs de l'extermination et leurs protecteurs.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.