Attaque à Jaffa et l'importance de la réponse...
Ce qui s'est passé à Jaffa hier n'est pas un incident isolé détaché de l'atmosphère générale incitant à la haine, et ne peut pas être compris comme une simple dispute ou une explosion de violence due à une coïncidence. L'agression raciste contre une famille arabe, comprenant des enfants et une femme enceinte avec du gaz lacrymogène, s'inscrit dans un contexte général marqué par une montée de la violence et de l'incitation contre les Palestiniens en général, et par des politiques systématiques qui produisent et alimentent cette violence contre les citoyens arabes.
L'incident de Jaffa n'était pas un événement isolé. Il y a seulement deux semaines, un groupe de supporters de Maccabi Haïfa a détruit un restaurant de shawarma à Sakhnin après un match de football avec l'équipe des Bnei Sakhnin, dans une scène qui n'était pas sportive autant qu'elle était politique et chargée de haine. Pendant cette même période, les agressions contre des conducteurs de bus arabes se sont multipliées, notamment dans la région de Jérusalem, où des chauffeurs ont été frappés, menacés, leurs vitres brisées, et ils ont subi des agressions verbales racistes, pendant qu'ils accomplissaient leur travail quotidien et luttaient pour un revenu de la sueur de leur front.
Il est indéniable qu'il existe de nombreuses agressions qui n'ont pas atteint les médias et le grand public, en particulier les agressions verbales.
Nous ne sommes pas face à une série d'incidents distincts, mais devant une scène intégrale de violence étatique qui est devenue populaire, trouvant un terreau fertile dans un discours politique et médiatique qui diabolise l'arabe, le présentant comme une menace sécuritaire, démographique ou culturelle. Ce discours s'accorde parfaitement avec l'orientation générale du gouvernement d'occupation fasciste envers les Arabes du pays et envers tous les membres du peuple palestinien dans divers lieux où ils se trouvent.
Cette orientation se manifeste clairement dans l'élargissement de la politique "démoli ta maison de tes propres mains pour ne pas que nous t'obligions à payer les coûts de la démolition", une politique en plein essor dont se vante le ministre de la sécurité nationale fasciste dans les localités arabes, que ce soit dans le Néguev, le Triangle ou la Galilée. La démolition est devenue un outil de terreur politique pour resserrer l'étau sur la présence arabe, forçant les gens à vivre dans un état permanent de peur et d'instabilité. Des maisons détruites signifient des familles vivant dans des crises psychologiques et économiques, et cela est présenté à l'opinion publique par le biais des ministres comme une "application de la loi", comme le prétend le ministre de la sécurité nationale fasciste.
Ce discours se transforme en un message clair : l'arabe est le suspect permanent, ses droits sont conditionnels, sa protection n'est pas une priorité, et il peut être agressé sans risque de punition.
Dans les villes mixtes en particulier, comme Jaffa, Lod, Ramla, Akka, Haïfa et Nof Hagalil, ce discours se traduit par une friction quotidienne directe chargée. Avec la montée des discours officiels sur le "danger démographique" et la nécessité de "préserver le caractère juif", comme à Nof Hagalil, l'arabe est redéfini non pas comme un citoyen à droits égaux, mais comme un élément superflu dans l'espace, ou comme un chiffre qu'il faut contenir.
Lorsque les qualités humaines sont systématiquement retirées de l'arabe palestinien, l'agression à son encontre devient plus facile, voire plus acceptable dans la conscience collective. Le conducteur de bus n'est pas perçu comme un travailleur s'efforçant de gagner sa vie, mais comme un ennemi suspect. La famille arabe dans sa voiture n'est pas vue comme une famille, mais comme une présence indésirable. Ainsi, le spray au poivre, les coups et les destructions passent d'actes criminels ou administratifs isolés à des outils au sein d'un même système interconnecté entre l'autorité et le peuple.
Dans ce contexte, la manifestation de centaines de personnes qui a eu lieu à Jaffa après l'agression acquiert une importance particulière, non seulement comme une réaction émotionnelle, mais aussi comme un acte civil et politique conscient. La sortie de centaines de manifestants dans la rue a constitué une reprise de l'espace public que le racisme tente de polluer et de confisquer, et un message clair que l'agression contre une famille arabe ne passera pas inaperçue, et que la peur ne deviendra pas un destin quotidien.
L'importance de cette manifestation ne réside pas seulement dans le nombre de participants, mais dans sa symbolique, car elle a brisé le récit officiel qui cherchait à réduire ce qui s'est passé à un différend criminel spontané, et a replacé l'événement dans son contexte réel comme une agression raciste résultant d'un climat d'incitation et de politiques de discrimination raciale. Ainsi, la manifestation n'a pas seulement défendu une seule famille, mais le droit d'une communauté entière à la sécurité et à la dignité, ainsi qu'à une présence égale dans sa ville et son pays.
Le danger de ce qui se passe ne réside pas seulement dans le nombre d'agressions, mais dans leur banalisation, et dans l'effort constant de l'autorité policière pour les dépouiller de leur dimension raciste et les présenter comme des incidents criminels. Cette description trompeuse ne masque pas seulement la vérité, mais offre également une couverture à la persistance de cette violence raciste, et approfondit le sentiment des Palestiniens à l'intérieur d'un manque de sécurité et qu'ils sont laissés à faire face à l'incitation, à la démolition et aux agressions. En même temps, cela les incite à se défendre par la manifestation et à ne pas céder à l'ignorance et au silence.
De Jaffa à Sakhnin, de Jérusalem au Néguev et à Nof Hagalil, une seule image se dessine : la violence n'est pas spontanée, mais produite par un climat politique qui la légitime, et transforme la peur démographique en politique, et la politique en comportement quotidien dans les rues. Face à cela, la manifestation à Jaffa apparaît comme un événement plus que transitoire, c'est un rappel que la réponse à l'ingénierie de la haine commence par le refus du silence, par la présence collective dans l'espace, et par le refus de laisser passer une agression raciste sans la dénoncer et y répondre de manière appropriée.
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Salutations à toi, Maire