Rapport : Trump et ses conseillers ont insulté Netanyahu après l'assassinat de Raed Saad
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Rapport : Trump et ses conseillers ont insulté Netanyahu après l'assassinat de Raed Saad

SadaNews - Des responsables américains proches du président américain, Donald Trump, ont adressé une avalanche d'insultes au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à cause de l'assassinat du leader du Hamas, Raed Saad, avant-hier samedi.

Un "source fiable" a indiqué qu'il n'est pas exclu qu'une partie de ces insultes ait été adressée directement à Netanyahu, car les conseillers de Trump sont convaincus que "l'assassinat de Saad ne faisait pas partie du dialogue d'Israël avec le Hamas, mais faisait plutôt partie de son dialogue avec Trump", selon un rapport de l'analyste politique du journal "Yedioth Ahronoth", Nahum Barnea, publié sur le site Web du journal "Ynet" aujourd'hui, lundi.

Le rapport a noté qu'"en lisant au sein de la Maison Blanche la déclaration faite par Netanyahu lors de la réunion de son gouvernement hier, ce soupçon va se renforcer".

Netanyahu a déclaré à son gouvernement que "quiconque tente d'envoyer le terrorisme, de diriger le terrorisme ou d'organiser le terrorisme est sous le feu. Notre politique restera très ferme et indépendante". Selon Barnea, le mot "indépendante" dans la phrase de Netanyahu "vise également à l'exportation", c'est-à-dire qu'elle est destinée à Trump.

Trump s'attend à passer à la phase deux de son plan concernant Gaza ces jours-ci, "et les détails ne sont pas importants pour lui, ce qui compte, c'est l'élan et le progrès. La vision que son gendre, Jared Kushner, a donnée à Trump a changé en entrant en collision avec la réalité. La décision actuelle est que la force internationale, si elle se forme, ne travaillera que dans les zones de la bande de Gaza contrôlées par l'armée israélienne, c'est-à-dire entre la ligne jaune et la ligne verte. Ce sera une force représentative et faible, similaire à l'UNIFIL", selon le rapport.

Il a ajouté qu"ils réalisent maintenant à la Maison Blanche que tout soldat italien ou indonésien mettra sa vie en danger pour désarmer un membre du Hamas. Seuls deux peuples peuvent envoyer des soldats pour cette mission : les Israéliens et les Palestiniens. Les Israéliens sont rejetés, car l'engagement principal du plan de Trump était de chasser Israël de Gaza. Reste donc les Palestiniens".

Le rapport a souligné que "Netanyahu savait déjà que c'est ce qui allait se passer. Il n'est pas idiot. Pourtant, il a accepté le plan. Il a agi de la même manière lors des deux précédentes négociations des otages (échanges de prisonniers), en janvier 2024 et en février 2025. Il a accepté un accord puis s'en est retiré la veille de la seconde phase ; il a agi de même, sans comparaison, lorsqu'il a accepté l'accord de rotation (pour la présidence du gouvernement) avec Benny Gantz, et ainsi il tentera d'agir dans son accord avec Herzog sur le pardon".

Il a indiqué que "quiconque est expert en Netanyahu sait que les accords signés avec lui doivent commencer par leur seconde phase, sinon ils n'atteindront jamais la seconde phase".

Le rapport a continué en affirmant que "les conseillers de Trump ont noté l'incident du 28 novembre, lorsque une force de l'armée israélienne a été envoyée au village de Beit Jinn en profondeur dans les territoires syriens, pour arrêter des suspects d'une organisation islamique proche du régime. La force a été impliquée et 9 à 20 fauteurs de troubles ont été tués et six soldats israéliens ont été blessés. Le gouvernement syrien a prétendu que l'objectif de cette opération militaire était de saper le régime. C'était en effet son but réel".

Il a ajouté que "dans l'armée israélienne, ils ont décrit l'opération comme une manœuvre militaire avec des outils militaires, comme le bombardement raté au Qatar. Ils ont compris à la Maison Blanche que Netanyahu leur envoie un message : il refuse d'avancer vers un accord de sécurité avec la Syrie qui nécessite un retrait des terres qu'il a occupées durant la guerre. La prochaine étape est liée à des risques et Netanyahu ne souhaite pas les traverser".

Le rapport a noté que "Trump s'est impliqué dans la guerre en Ukraine et dans la guerre au Moyen-Orient contrairement à son instinct isolationniste et à la vision du mouvement MAGA qu'il a mis en place. L'objectif était de glorifier son nom dans le monde et de prouver qu'il réussit dans les missions où ses prédécesseurs ont échoué. Entre-temps, il a peu accompli, et sa prétention d'avoir établi la paix dans 8 guerres est une farce, ayant payé de grands prix internes. Son besoin d'accomplissements immédiats le pousse nécessairement à un affrontement avec le gouvernement israélien actuel".

Selon le rapport, "Trump est convaincu que tous les dirigeants de la région travaillent pour lui. Il croit même parfois en leurs paroles hypocrites. Mais il réalisera plus tard qu'il travaille pour eux, découvrant que les rêves sont grands au Moyen-Orient, mais que les pieds sont sur terre. Erdoğan, par exemple, et Sissi, et Netanyahu, par exemple".

Il a ajouté que "Netanyahu promet dans ses discours un nouveau Moyen-Orient, avec des opportunités que personne n'a imaginées, un jardin d'Éden régional, et tout ce qui convient à l'utopie de Trump. En réalité, il pousse vers une guerre éternelle. Il ne cesse le combat au Liban, en Iran et à Gaza, que lorsque Trump lui impose d'arrêter".

Selon le rapport, "beaucoup se sont demandé pourquoi Trump a commencé une campagne de pardon pour Netanyahu. La réponse à cette question est tout aussi importante que celle de savoir pourquoi Trump a soudainement informé Netanyahu qu'il avait décidé d'arrêter. Il y avait un appel à un pardon qui n'est pas survenu. Trump a omis d'expliquer la raison".

Barnea a conclu dans son rapport en se demandant si "leur relation amoureuse approche de sa fin ? Je ne sais pas. Mais nous sommes au début d'une année électorale, ici et aux États-Unis. Il sera beaucoup plus difficile de concilier l'ambition de Trump d'être le roi du monde, et l'ambition de Netanyahu d'être le policier de la région, de mener des guerres opposées aux intérêts des alliés de Trump, tout en enrobant une politique conflictuelle d'une épaisse couche d'hypocrisie et d'espoir que le résultat s'arrêtera dans la gorge de Trump. Netanyahu devrait se munir d'un manteau chaud lors de son voyage à Washington. Le froid y est glacial".