Le moment décisif de la Palestine : garantir la fin du génocide vers l'État indépendant

Auteur: جمال زقوت

La question palestinienne traverse aujourd'hui un moment critique où se croisent les dimensions humanitaires, politiques et stratégiques. Après des années de blocus et de division, et à la suite de la guerre de génocide dans la bande de Gaza, accompagnée d'une expansion coloniale effrénée en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, une opportunité se présente pour initier un processus politique qui pourrait changer les règles du jeu. Ce moment constitue un véritable test pour la capacité des parties palestiniennes, arabes et internationales à garantir un arrêt permanent de l'extermination, et à transformer cela en un processus visant à établir un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin, sinon les plans d'occupation cherchant à empêcher le droit à l'autodétermination et à poursuivre les projets d'annexion, d'élimination et de déplacemen, ressurgissent en tant que stratégie constante qui gouverne la politique israélienne.

L'acceptation de Hamas et le dilemme de Netanyahu

L'acceptation par le mouvement Hamas du plan de Trump a constitué une surprise politique choquante pour Israël, car les modifications substantielles apportées par Netanyahu à la proposition américaine visaient à pousser Hamas à la rejeter et à le maintenir dans une isolation politique. Cependant, la réponse positive du mouvement et l'accueil rapide de Trump ont ôté à Netanyahu l'élément d'initiative, rendant l'acceptation du plan une question imposée.

Ce retournement a révélé la stratégie de Netanyahu pour faire exploser le processus de négociation en créant des crises autour des questions en suspens comme les armes et les arrangements sécuritaires, et, donc, la question qui préoccupe tout le monde est : que fera Netanyahu si tous les détenus étaient libérés ? Va-t-il s'engager dans le processus politique ou va-t-il à nouveau créer des prétextes pour retourner à la guerre de génocide afin d'achever les objectifs qu'il n'a pas réussis à réaliser jusqu'à présent, notamment le déplacement des habitants de Gaza ? En revanche, comment Washington et les deux groupes arabe et international, en particulier les pays intermédiaires, agiront-ils pour garantir le succès du plan et le transformer en une réalité tangible ?

L'ouverture de Hamas au dialogue national

Les positions de Hamas, telles que contenues dans la déclaration d'acceptation du plan, et les déclarations de certains de ses dirigeants, montrent une préparation peut-être sans précédent à coopérer avec l'Autorité nationale et l'OLP. Le mouvement a en effet confirmé que certaines des questions contenues dans le plan de Trump ne peuvent pas être abordées séparément, et que ces questions, qui touchent à l'avenir de la bande et au destin national, nécessitent une position nationale unifiée. Cette ouverture représente un changement stratégique dans l'approche du mouvement, et indique sa prise de conscience que la poursuite de la division ne servira personne, et que la solution passe par la reconstruction de l'unité palestinienne comme condition essentielle pour protéger les droits nationaux, et garantir un processus politique durable qui empêche le gouvernement d'occupation d'ancrer la séparation de la bande de la personnalité nationale.

Cette position de Hamas offre à l'OLP et à l'Autorité palestinienne une opportunité historique de retrouver leur statut représentatif universel, d'élargir leur base populaire et d'activer leur rôle politique, et les place devant la responsabilité de former des institutions nationales capables de redonner du crédit au projet national, et de donner espoir à notre peuple pour qu'il assume son rôle, étant le véritable détenteur de l'intérêt dans la définition des contours du destin national et sa participation effective dans sa consécration.

Le test palestinien

Aujourd'hui, l'Autorité palestinienne est confrontée à un test politique exceptionnel : répondra-t-elle à cette ouverture et saisira-t-elle ce moment politique ? La poursuite du retrait à soi permettra non seulement à Netanyahu d'exploser le processus du plan de cessez-le-feu, mais lui donnera également l'occasion de consolider sa domination sécuritaire et d'imposer une administration alternative, en préparation à la création d'un autre modèle similaire en Cisjordanie, considérée comme le centre et le joyau du projet sioniste, ce qui pourrait transformer le cessez-le-feu en un piège politique visant à miner le projet national et à détruire les droits palestiniens. En même temps, ce test représente une opportunité de réunir l'Autorité palestinienne sur l'ensemble des territoires palestiniens avec le soutien de toutes les parties, et de préparer la voie vers un État palestinien indépendant et véritable sur le terrain, et non de simples reconnaissances symboliques de son importance.

Malgré la fermeté affichée par Trump, ses positions changeantes et les intentions secrètes de Netanyahu contraignent la communauté internationale, y compris les pays médiateurs, à agir selon un plan intégré centré sur la fixation du cessez-le-feu et la prévention de son effondrement, ce qui nécessite une communication efficace avec l'administration américaine pour cerner les tentatives de Netanyahu de faire exploser le plan et de faire porter la responsabilité aux Palestiniens, et ce que cela implique de pousser l'administration à exercer son influence sur Tel Aviv, pour l'empêcher de traîner des pieds sur les retraits, de bloquer l'aide et la reconstruction, ou de mener des opérations militaires ou des provocations sur le terrain, y compris des assassinats ou des incursions limitées. Cela nécessite nécessairement d'obtenir des garanties écrites américaines, tout en veillant à ne donner aucun prétexte à Israël pour échapper à ses obligations.

La construction d'un processus politique entre les parties palestiniennes et le traitement sérieux de l'appel de Hamas au dialogue, et de répondre à l'appel égyptien à le rassembler au Caire avec une participation arabe active, conduit à un chemin pratique vers un gouvernement d'unité nationale transitoire sur la base de la déclaration de Pékin, dans le cadre du renforcement de l'unité de représentation et de la position de l'OLP. La récupération de l'unité de la personnalité représente une condition essentielle pour faire échouer les manigances de Netanyahu, et garantir les droits nationaux dans le cadre de tout règlement final.

Tout retard ou recul dans la saisie de l'opportunité par différents acteurs palestiniens aidera Israël à poursuivre ses plans pour empêcher la création d'un État palestinien en imposant une administration alternative qui garantisse le maintien de son contrôle sur la bande et renforce ses plans d'hégémonie sur la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Ainsi, la réaction de toutes les parties au dialogue et l'engagement à une position collective et unifiée de manière ferme et sérieuse ne sont pas simplement une option politique, mais représentent la première ligne de défense du projet national palestinien, et de la capacité des Palestiniens à unifier leur discours et leur stratégie d'action politique capable de faire face aux projets d'annexion et de déportation qui demeurent une priorité de l'agenda sioniste au sein du gouvernement et de l'opposition.

Dans ce contexte, les pays médiateurs deviennent la pierre angulaire pour investir leurs relations avec d'autres pays arabes influents, notamment les États du Golfe, pour saisir ce processus comme une étape stratégique vers la stabilité de l'Est de la Méditerranée, tout en obligeant les États-Unis à contrôler Israël et à l'empêcher de s'écarter du calendrier d'exécution du plan de Trump, et à travailler pour développer ses dimensions politiques vers la reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple palestinien, et de son droit à vivre librement et dignement dans son État indépendant souverain sur les frontières de 1967.

En même temps, le développement de ce processus nécessite une coordination des positions arabes et internationales, en particulier européennes, pour soutenir la fin du génocide et la reconstruction de la bande de Gaza, en envoyant un avertissement clair que son effondrement conduira à une escalade de l'extrémisme et du chaos régional, ce qui complique les chances de stabilité dans la région entière. Cela impose à tous les pays concernés par la stabilité de la région et aux institutions internationales concernées, y compris les Nations unies, d'accélérer la mise en œuvre des programmes de reconstruction, afin de donner de l'espoir aux survivants du génocide et du désespoir, et il n'y a pas d'autre moyen que de placer les préoccupations et les douleurs du peuple qui a souffert des horreurs du génocide au-dessus de toute autre considération, et de les impliquer dans la construction de leur avenir sur le terrain sans rétrogradation ni revers, et de ce qui fonde une légitimité réelle permettant aux Palestiniens de gérer leurs affaires de manière indépendante. Tout cela renforce la construction d'un consensus international selon lequel tout cessez-le-feu à long terme doit être accompagné d'un processus politique global qui restaure l'unité de la personnalité nationale, garantit le respect des droits palestiniens, et transforme le cessez-le-feu d'une simple interruption temporaire des hostilités en une étape stratégique vers un État palestinien indépendant.

Le seul moyen d'assurer que Netanyahu ne s'échappe pas à l'obligation d'un État palestinien est que les parties palestiniennes, avec un soutien arabe sérieux, saisissent ce moment politique pour exécuter ce qui a été dit dans l'accord de Pékin concernant la formation d'un gouvernement d'unité nationale transitoire qui assume l'entière responsabilité du gouvernement et de l'administration dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem. La formation d'un gouvernement d'unité n'est pas simplement une exigence administrative, mais une condition existentielle pour transformer le cessez-le-feu en un véritable projet de libération nationale. Les États qui ont reconnu l'État de Palestine doivent également exercer leur influence sur Washington et Tel Aviv pour garantir la reconstruction, prévenir le déplacement, et contraindre Israël à cesser ses politiques d'annexion et de colonisation, et à transformer l'indépendance nationale en une réalité tangible représentant un élément positif de la stabilité de la région, d'un rejet de la violence, et d'une contribution à la prospérité de ses peuples, en tête desquels se trouve le peuple palestinien.