La terre au cœur du conflit pour une politique agricole protégeant l'existence palestinienne et affrontant la colonisation
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La terre au cœur du conflit pour une politique agricole protégeant l'existence palestinienne et affrontant la colonisation

La terre occupe une place centrale dans le conflit avec l'occupation, car elle constitue un axe fondamental pour toutes les politiques liées à la colonisation, à l'expulsion et au contrôle des ressources. Dans ce contexte, l'agriculture ne semble pas être une simple activité économique, mais elle se transforme en première ligne de défense pour l'existence même des Palestiniens. Malgré ce rôle vital, le secteur agricole reçoit moins de un pour cent du budget général, comme s'il était une marge dans une équation qui devrait en être le cœur.

La réalité montre que les politiques du gouvernement israélien, ajoutées aux pratiques des groupes de colons, visent directement la capacité palestinienne à se maintenir sur la terre. La confiscation quotidienne des terrains, l'expansion continue des colonies et le renforcement des restrictions sur la circulation et l'accès aux champs sont autant d'outils utilisés pour créer un environnement hostile au paysan palestinien. Chaque saison, de nouvelles agressions se succèdent, incluant l'arrachage des arbres, la destruction et le vol des récoltes, ainsi que l'incendie des serres, mais ce ne sont pas là les seules méthodes d'affaiblissement.

Il existe des méthodes moins apparentes, mais tout aussi graves, comme les dommages systématiques aux sols par le biais de polluants ou l'interdiction faite aux agriculteurs d'y accéder pendant de longues périodes, ce qui les rend vulnérables aux maladies et aux nuisibles. De plus, des politiques économiques ciblent la production nationale en inondant le marché palestinien de produits israéliens à des prix subventionnés, si bas que les agriculteurs locaux ne peuvent y faire face. Le résultat de cette politique est clair : des pertes successives qui forcent les agriculteurs à abandonner la terre, ne leur laissant d'autre choix que de la vendre ou de la laisser, ce qui sert le cœur de la stratégie de colonisation fondée sur le vidage de la terre de ses propriétaires légitimes.

Parallèlement, la société palestinienne fait face à des défis internes croissants. Des milliers de travailleurs qui ont été empêchés de travailler à l'intérieur de l'État d'occupation ont besoin de secteurs capables de les absorber, et l'agriculture est le secteur le plus capable d'offrir cette extension économique à condition de recevoir le soutien nécessaire. De plus, les destructions massives constatées à Gaza, allant du défrichement des terres à l'incendie des arbres et à la dégradation des infrastructures agricoles, nécessitent un plan national clair pour la reconstruction, surtout dans le contexte de l'intérêt international pour ce dossier, qui doit être investi dans une vision cohérente.

Avec tout cela, il devient évident que laisser le secteur agricole sans une politique nationale solide signifie laisser la terre elle-même à découvert. L'occupation agit selon une stratégie claire vis-à-vis de la terre : contrôle, vidage, puis restructuration en faveur des colonies. Ainsi, construire une politique agricole palestinienne efficace devient une nécessité nationale urgente, et non un simple choix de développement. Cette politique doit inclure une augmentation du budget, des protections pour les agriculteurs, un renforcement de la compétitivité face aux produits importés, ainsi que des investissements dans la technologie agricole et le développement de mécanismes modernes de marketing et de stockage, tout en renforçant le rôle de l'agriculture dans la création d'emplois pour les catégories qui ont été contraintes par les conditions économiques à travailler à l'intérieur.

Enfin, il devient clair que l'agriculture n'est pas un secteur secondaire mais le cœur de la résistance palestinienne et de sa stratégie pour protéger la terre et l'homme ensemble. De ce fait, augmenter les allocations pour le secteur agricole dans le budget général et consacrer une attention gouvernementale directe à ce secteur représentent une étape nationale fondamentale, non seulement pour garantir la sécurité alimentaire, mais pour protéger l'existence palestinienne et renforcer la capacité des agriculteurs à persister sur leurs terres, face aux politiques israéliennes visant à l'affaiblissement et à l'expulsion. Investir dans l'agriculture aujourd'hui est un investissement dans la résistance de la patrie et son avenir, et cela doit devenir une priorité officielle qui se reflète dans des plans et des actions concrètes sur le terrain.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.