Annexion de la Cisjordanie : Projet de colonisation et d’extermination sous les yeux du monde… L'Europe brise le mur du silence
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Annexion de la Cisjordanie : Projet de colonisation et d’extermination sous les yeux du monde… L'Europe brise le mur du silence

À un moment décisif du parcours de la cause palestinienne, Israël, avec le soutien direct des États-Unis, accélère les étapes de l'annexion de vastes parties de la Cisjordanie. Cette étape ne représente pas seulement une nouvelle expansion coloniale, mais marque une phase avancée d'un projet colonial global visant à éradiquer l'existence palestinienne sur les plans politique, démographique et culturel.

Ce qui se passe aujourd'hui n'est pas un simple développement politique éphémère, mais la continuation d'une longue guerre d'extermination exécutée avec des outils variés : des massacres ouverts à Gaza aux déplacements forcés en Cisjordanie et aux agressions systématiques menées par les colons sous la protection de l'armée israélienne, brûlant des villages et des fermes, fermant des villes avec des barrières métalliques, et imposant un blocus économique qui étrangle la vie quotidienne et écrase les formes les plus simples de résistance.

Cette escalade reflète une intention claire d'éliminer la cause palestinienne à sa racine. L'institution palestinienne officielle est poussée délibérément vers l'effondrement dans le cadre d'une politique planifiée adoptée par l'administration américaine avec la coopération de parties européennes et arabes. La pression financière, le gel des ressources et la marginalisation politique ne sont plus de simples outils de pression, mais des étapes systématiques pour vider l'autorité de son contenu et la pousser vers la désintégration auto-infligée, afin de préparer le terrain pour des solutions régionales qui ne reflètent pas la volonté palestinienne.

Dans ce tableau sombre, l'annonce du président français Emmanuel Macron (24 juillet 2025) brise le mur du silence : il a confirmé l'engagement de la France à reconnaître l'État de Palestine lors du mois de septembre prochain, une étape longtemps attendue qui pourrait constituer un tournant qualitatif dans la position européenne si elle s'accompagne d'une réelle volonté politique.

Ainsi, la France rejoint d'autres pays européens qui l'ont précédée, tels que l'Irlande, la Norvège et l'Espagne, dans la reconnaissance de l'État palestinien. Mais la question demeure : comment peut-on parler d'un "solution à deux États" alors qu'un des États est effectivement rayé de la carte par l'expansion coloniale et la confiscation des terres ?

même les déclarations du Premier ministre britannique soutenant le droit des Palestiniens à établir un État ne sont pas suffisantes tant qu'elles ne se traduisent pas par des mesures légales et politiques contraignantes. Ce qui est demandé aujourd'hui n'est pas seulement une position morale, mais un parcours international clair pour isoler l'occupation, stopper ses crimes et tenir ses responsables pour responsables devant le droit international.

D'un autre côté, Washington n'a pas tardé à exprimer sa position biaisée, se précipitant pour rejeter l'annonce de Macron, allant jusqu'à ce que l'ancien président américain Donald Trump se moque de la position française en déclarant :
"Ce qu'a annoncé le président français concernant la reconnaissance d'un État palestinien n'est pas important et n'a aucun poids."
Cette déclaration révèle l'état d'esprit qui régit le camp du rejet : une mentalité qui renforce la logique de la force tout en se déniant des droits humains et légaux du peuple palestinien. Les États-Unis ne se contentent plus d’ignorer les violations, mais sont devenus un partenaire direct dans la guerre contre les Palestiniens par le biais d'un soutien militaire inconditionnel, et d'une couverture politique complète, tandis que les Arabes leur donnent d'énormes sommes d'argent !!!

La question la plus importante demeure : où est la communauté internationale qui a promu la "solution à deux États" au cours des décennies passées ? Où sont les pays garants de l'accord d'Oslo qui ont demandé à l'OLP de renoncer à la violence et d'emprunter le chemin de la paix en échange de l'établissement d'un État indépendant ?

La reconnaissance de l'État palestinien viendra-t-elle sur ses cendres ? Ou existe-t-il une volonté politique internationale réelle qui émergera enfin pour sauver ce qu'il reste de chances pour une solution juste ?

Dans ce contexte de division aiguë entre le camp de la justice et le camp de l'occupation, la responsabilité de l'Europe et de la communauté internationale se fait sentir pour transformer les reconnaissances symboliques en politiques efficaces : arrêter la colonisation, lever le blocus sur Gaza, rendre des comptes aux criminels de guerre et exercer des pressions pour mettre fin à l'occupation des terres palestiniennes.

Malgré cette réalité sombre, la résistance du peuple palestinien reste la seule vérité que personne ne peut effacer. Cette résistance incarne les significations les plus profondes de la lutte et donne de l'espoir face à un projet colonial qui vise l'identité et l'existence.

Cependant, l'espoir seul ne suffit pas. Il y a un besoin urgent d'une action politique internationale réelle qui rétablisse le droit international et rompe le cycle de l'impunité.

La reconnaissance de l'État de Palestine est une nécessité légale et morale qui ne devrait pas être soumise aux calculs politiques ou à la double norme.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.