Le shekel se rapproche de niveaux records... et le marché attend : quand la Banque d'Israël interviendra-t-elle ?
Traduction économie SadaNews - Le shekel israélien se rapproche de son plus haut niveau en quatre ans par rapport au dollar, après avoir atteint un taux de change de 3,22, ce qui représente une augmentation de plus de 10 % au cours de la dernière année, et constitue un facteur d'atténuation de l'inflation, reflétant la force de l'économie israélienne. Cependant, cette hausse a un impact négatif sur la rentabilité des exportations, comme l'a rapporté le site économique hébreu Globes, traduit par SadaNews.
La société Phoenix Investment indique que cette augmentation est alimentée par plusieurs facteurs interconnectés : un afflux massif d'investissements étrangers sur le marché des capitaux locaux, une diminution des risques géopolitiques après la guerre avec l'Iran et le cessez-le-feu à Gaza, la montée des indices boursiers israéliens et une forte croissance du produit intérieur brut au cours du troisième trimestre. De plus, la faiblesse du dollar sur la scène mondiale, influencée en partie par les guerres commerciales menées par l'administration Trump, contribue également au phénomène.
L'augmentation de l'indice Nasdaq de plus de 20 % depuis le début de l'année joue également un rôle supplémentaire ; les institutions financières israéliennes investissent massivement à l'étranger et, avec l'ascension de l'indice, elles sont contraintes de vendre des dollars pour réduire leur exposition aux fluctuations des taux de change, ce qui renforce la puissance du shekel.
Cependant, le revers de cette force, selon la traduction de SadaNews, est l'érosion de la rentabilité des exportations, ce qui pourrait inciter les exportateurs à demander l'intervention de la Banque d'Israël. Bien que la banque intervienne rarement, ses précédents sont clairs : en 2020, elle a injecté des dollars via des transactions SWAP pour sauver des institutions financières, puis est revenue moins d'un an plus tard pour acheter des dollars lorsque le taux de change est tombé à 3,11. Lors de la guerre d'octobre 2023, elle a annoncé un plan pour vendre 30 milliards de dollars, dont moins d'un tiers a été mis en œuvre, en plus de la vente de 300 millions de dollars pendant l'opération "Anneau de feu" pour éviter une chute brutale de la valeur du shekel.
Outils d'intervention : pas seulement les taux d'intérêt
La Banque d'Israël dispose de divers outils pour influencer le marché des changes, y compris la réduction plus aggressive des taux d'intérêt, ce qui réduit l'attrait des actifs libellés en shekels. Cela se produit à un moment où l'indice des prix à la consommation a enregistré une baisse de 0,5 %, et l'inflation annuelle s'est stabilisée à 2,4 % dans la fourchette cible (1 %-3 %).
Malgré cette amélioration, les économistes s'attendent à ce que l'inflation ne soit pas le facteur décisif dans la décision du prochain comité monétaire, en particulier après la récente réduction de 0,25 % des taux d'intérêt. Les raisons de la prudence comprennent : la prévision d'une augmentation de l'inflation dans le prochain indice, la tension sur le marché du travail avec la baisse du chômage et l'augmentation des postes vacants, en plus d'un déficit budgétaire élevé de 3,9 % qui suscite des doutes sur la capacité du gouvernement à réduire le ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut.
Est-il temps d'intervenir ?
Un rapport de la Banque Hapoalim, selon la traduction de SadaNews, indique que la hausse du shekel n'a pas encore touché les exportations de manière significative, malgré la baisse de la rentabilité des entreprises industrielles. De plus, le nombre de commandes dans le secteur manufacturier reste faible, ce qui signifie que les exportateurs disposent d'un bon stock de commandes.
Cependant, l'évaluation de l'institut d'investissement Meitav est moins optimiste ; les exportations connaissent une stagnation et les entreprises de haute technologie commencent à ressentir une érosion de la rentabilité. L'institut prévoit que si cette tendance se poursuit, la pression sur la Banque d'Israël pour intervenir par une baisse plus rapide des taux d'intérêt ou un retour à l'achat de dollars augmentera.
Alex Zabrzyzinski, l'économiste en chef de Meitav, explique que le problème fondamental n'est pas le manque de commandes mais la baisse de la valeur réelle des revenus avec chaque nouvelle hausse du shekel, ce qui rend les entreprises moins compétitives dans les nouveaux appels d'offres.
Pour sa part, Mody Shafrir de la Banque Hapoalim estime que le secteur de la haute technologie connaît un ressenti évident, et que la baisse de la rentabilité reste historiquement limitée, malgré la force du shekel.
Entre la force de la monnaie et les craintes des exportateurs
Les données montrent que les exportateurs subissent de véritables pressions, mais restent capables de les surmonter, en particulier dans le secteur des services techniques. Les exportations de biens et de services ont également augmenté ces derniers mois. En revanche, le shekel reste l'un des facteurs les plus importants pour ramener l'inflation à son niveau cible, ce qui a un impact positif sur la consommation locale.
Shafrir propose un indicateur clair pour l'intervention : "Si le taux de change atteint 3 shekels pour un dollar, l'intervention de la banque deviendra plus probable, que ce soit par une réduction des taux d'intérêt ou d'autres mesures, en fonction de l'environnement inflationniste dominant", selon la traduction de SadaNews.
L'équation non écrite : plus la monnaie est forte, plus le taux d'intérêt est bas
Zabrzyzinski souligne que l'analyse de la dernière décennie révèle une relation directe entre la force de la monnaie et la baisse des taux d'intérêt (plus la monnaie est forte, plus le taux d'intérêt baisse), ce qui reflète les inquiétudes des banques centrales concernant la rentabilité des exportations, notamment dans le contexte des guerres commerciales mondiales.
Avec des prévisions d'une baisse de l'inflation à 2 % dans deux mois, la Banque d'Israël pourrait se retrouver contrainte de traiter plus sérieusement la force du shekel. Zabrzyzinski n'exclut pas une intervention directe sur le marché des changes dans les six mois à venir, tout en notant la sensibilité des États-Unis à de telles interventions.
La question la plus importante aujourd'hui est : à quel niveau du taux de change la Banque d'Israël agira-t-elle ? Plus le shekel monte et plus les plaintes des entreprises augmentent, plus la pression sur la banque monte. Si le taux atteint 3,1 shekels pour un dollar, il est probable que les voix des exportateurs s'élèvent plus clairement, ce qui pourrait amener la banque à prendre une mesure décisive.
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