
VIP : Le privilège qui a défiguré la dignité palestinienne
« VIP » est un terme étranger à l’histoire palestinienne, imprégné des relents de la classe dominante, et lié par ascendance au système de gouvernement « féodal » qui a régné sur le pays au milieu du XIXe siècle, transformant ses espaces en fermes privées et son peuple en quasi-esclaves.
️ Ce terme est associé à une catégorie d’acteurs de la scène politique et économique palestinienne, qui jouent des rôles influents dans la gestion du présent et la recherche d’un avenir. Il est utilisé pour décrire un groupe restreint de responsables, de militants, d’hommes d’affaires, et d’investisseurs qui possèdent des permis et des cartes spéciales leur offrant des facilités particulières, notamment la possibilité d’entrer sur les terres de 1948, l’autre moitié de la géographie historique palestinienne.
L’utilisation du terme « VIP » s’est récemment étendue pour désigner un système ou une entreprise ou un service privé spécialisé dans le transport des personnes depuis et vers la Palestine via les postes du pont de la dignité ; ce pont qui était autrefois un symbole de passage, et qui est devenu aujourd’hui un lieu de douleur, de souffrance et d’humiliation. Ce service propose des facilités de voyage moyennant 125 dollars ou l’équivalent dans les devises en circulation, transformant la liberté de mouvement en une enchère ouverte, accordant la priorité à ceux qui possèdent de l’argent, tandis que les victimes en sont les citoyens ordinaires, véritables protecteurs de la terre, de la géographie et de l’histoire.
La plupart des Palestiniens considèrent ce système comme une forme flagrante de discrimination. Selon eux, c’est un service à la réputation ternie, d’essence classiste, manifestement d’investissement, et au fond, d’exploitation. Il est considéré comme l’un des systèmes de voyage les plus étranges au monde, sans équivalent dans aucune autre expérience politique, nationale ou de services.
️ Il est frappant de constater que ce système de privilèges est entouré d’un voile de silence, ou est mentionné par allusions discrètes, comme si en parler devenait un tabou. Il n’est évoqué que sous forme de murmure, et est traité avec une extrême réserve, dans un tableau laissant entendre qu’il y a des choses que l’on souhaite faire rester dans l’ombre. Mais par respect pour le droit du peuple palestinien à la connaissance et à la transparence, des questions urgentes émergent dans les sphères publiques, répétées par de nombreuses voix : qui se cache réellement derrière ce projet ? Quelle est la nature de leurs arrière-plans et de leurs identités ? Quel cadre légal a conféré à cela une légitimité ? Comment a-t-il été fondé ? Comment fonctionne-t-il ? Et où vont ses revenus ? Ces revenus parviennent-ils vraiment à budgétiser l’Autorité palestinienne, ou sont-ils gérés dans un espace clos exempt de contrôle ou de responsabilité ?
Les Palestiniens s’accordent à dire qu’il est nécessaire d’annuler ce système ou ce service dans son ensemble, car il porte atteinte à leur image et à leur histoire, et sème la haine et l’indignation dans leurs cœurs... Est-il concevable qu’il puisse subsister dans une patrie occupée, violée, tranchée, et assiégée, où le peuple subit les pires formes d’oppression, d’humiliation et d’esclavage ? ... La présence d’une classe ou d’un groupe ou d’un service désigné « VIP » sur la terre palestinienne occupée est une honte et un déshonneur.
La place véritable de notre peuple est sur les têtes, dans les yeux, et dans les cœurs... D’où cette demande populaire massive et indignée de faire tomber ce système ou ce service, et de l’éliminer complètement du vocabulaire palestinien, pour que les décideurs, les financiers, et les autorités voyagent côte à côte avec leur peuple, sans discrimination ni oppression... La voix des gens sur le pont s’élève dans le ciel de la patrie, appelant à établir les fondations de la justice, de l’égalité, de la dignité, et du respect, et à faire du voyage depuis et vers la Palestine une expérience de fierté et de dignité, et non un voyage d’humiliation et de souffrance, de pleurs et de lamentations.

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