
Thomas Friedman : Poutine contrôle Trump et les alliés américains dans l’incrédulité
SadaNews - Dans son article hebdomadaire pour le New York Times, l'écrivain Thomas Friedman a mis en lumière le dilemme qui inquiète les alliés européens, à savoir la persistance du président américain Donald Trump à se présenter comme hésitant et incapable de faire face à l'escalade de son homologue russe Vladimir Poutine en Ukraine, alors que les événements mettent entièrement la balle dans son camp.
Il a déclaré avoir ressenti, lors de sa visite la semaine dernière à Kiev pour assister à la conférence "Stratégie Yalta européenne", une profonde inquiétude européenne dissimulée derrière des civilités publiques.
Il a ajouté que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, accompagné de ministres des pays de l'OTAN, avait exprimé une claire gratitude envers Trump, dans une tentative de le dissuader de se retirer de son soutien à l'Ukraine.
Cependant, la question omniprésente derrière les portes closes était - comme le dit Friedman - "Pourquoi Trump insiste-t-il pour nier les menaces russes alors que Poutine continue à tester la patience de l'Occident ?".
En ce qui concerne l'incident récent de l'intrusion d'un escadron d'environ 20 drones russes dans l'espace aérien polonais, Friedman a comparé les déclarations du Premier ministre polonais Donald Tusk et du président américain.
Alors que Tusk a décrit l'incident comme "la plus proche confrontation ouverte depuis la Seconde Guerre mondiale", Trump n'a réagi que par un commentaire banal sur sa plateforme en ligne "Truth Social", comme s'il était un "blogueur amateur" parlant d'une scandal impliquant une star de cinéma en public, avant de minorer par la suite la gravité de la situation en déclarant qu'elle était peut-être simplement une "erreur".
Friedman estime que Trump aggrave la situation en posant, chaque jour, une nouvelle condition ou un nouveau calendrier pour imposer de réelles sanctions économiques contre la Russie, pendant que Poutine intensifie ses attaques sur l'Ukraine.
L'article souligne que Trump a récemment exigé à l'Europe un arrêt total des importations de pétrole russe, et l'imposition de droits de douane exorbitants sur la Chine, des conditions que l'auteur juge irréalistes, ajoutant qu'aucun président "sérieux" ne formule de telles demandes sur les réseaux sociaux, mais par le biais d'une intense action diplomatique.
Dans ce contexte, les Ukrainiens ont décidé de cibler directement les raffineries de pétrole russes, Zelensky décrivant ces frappes comme des "sanctions", en l'absence de toute action américaine décisive, selon l'article du New York Times.
Néanmoins, Friedman rejette les explications conspirationnistes qui prétendent que Trump est un "agent" de Poutine, mais précise que son comportement est différent de toute approche adoptée par un président américain depuis la Seconde Guerre mondiale.
L'auteur pense que Trump ne considère pas l'OTAN comme une alliance historique pour protéger la démocratie, mais voit les relations internationales comme un jeu de "Monopoly".
Il poursuit en disant que le président classe les pays selon des intérêts commerciaux ou des opportunités d'investissement personnelles, ou selon le degré de disposition de leurs dirigeants à flatter son ego.
Cela explique, selon l'auteur, son indulgence envers Poutine qui sait le complimenter et lui offre des opportunités économiques.
Friedman souligne également l'absence d'une réelle politique de décision au sein de l'administration Trump, "pas de révision des déclarations présidentielles diffusées sur les réseaux sociaux par des experts du département d'État ou de la CIA, et pas d'indications qu'elles soient soumises aux commissions des affaires étrangères au Congrès".
Même le secrétaire d'État Marco Rubio semble, selon l'auteur, incapable d'expliquer les événements avec une vision stratégique claire, tandis que le ministre polonais des Affaires étrangères Radosław Sikorski a sarcastiquement répondu lors de la conférence de Yalta qu'il est impossible qu'il y ait eu "20 erreurs" en même temps, en référence aux incursions des drones russes dans son espace aérien.
Pour Friedman, Trump a révélé la vérité sur ce qu'il ressent envers l'Ukraine lorsqu'il a écrit sur la plateforme "Truth Social" que "ce n'est pas la guerre de Trump, c'est la guerre (de l'ancien président américain Joe) Biden et Zelensky".
Commentant cette publication, Friedman considère que Trump ignore qui a déclenché cette guerre : Poutine.
S'adressant à Trump, il a dit : "Je suis désolé, Monsieur le Président, mais c'est votre guerre maintenant. Car vous êtes le seul capable de fournir à l'Ukraine les ressources militaires pour envoyer un message à Poutine, que le temps n'est pas à son avantage, et qu'il doit accepter un accord".
Le compromis dont parle Friedman, qu'il qualifie de "douloureux", serait que la Russie conserve certaines des terres qu'elle a occupées à l'est de l'Ukraine en échange de garanties occidentales strictes pour la sécurité de l'Ukraine et son adhésion à l'Union européenne.
À la fin de son article, Friedman a loué le député Don Bacon du Nebraska, disant qu'il est le seul républicain à avoir répondu à la tentative de Trump de fuir ses responsabilités par un tweet publié sur son compte sur la plateforme X, (anciennement Twitter).
Bacon a déclaré : "Monsieur le Président, Poutine est l'envahisseur. Et maintenant cette guerre est devant vos yeux, et vous serez jugé dans les livres d'histoire dans les décennies à venir pour vos actions ou votre inaction".
Source : New York Times

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