Assiègement de deux villes au Kordofan et le gouvernement soudanais demande de classer les forces de soutien rapide comme "terroristes"

SadaNews - Un responsable militaire a déclaré que l'armée soudanaise a mené des frappes aériennes sur des positions des forces de soutien rapide dans la ville de Birno, au nord-ouest de la ville de Kadougli, au sud du Kordofan, infligeant des pertes, un jour après l'annonce par les forces de soutien rapide de leur contrôle de la ville.

L'État du Kordofan du Sud connaît des combats continus entre l'armée et les forces de soutien rapide depuis plusieurs jours, alors que ces dernières, en alliance avec les forces du mouvement populaire, assiègent les grandes villes de Kadougli et de Daldj.

Par ailleurs, la ministre des Affaires du Conseil des ministres au Soudan, Lamia Abdel Ghaffar, a déclaré que le Soudan aspire à une paix qui préserve sa souveraineté, son intégrité et son indépendance, sans interventions extérieures.

La ministre a appelé à classer les forces de soutien rapide comme "organisation terroriste" après les violations qu'elles ont commises et continuent de commettre à l'encontre des civils.

Vague de déplacements

Sur le plan humanitaire, le nombre de nouveaux déplacés de la région de Heglig, dans l'État du Kordofan occidental, vers la ville de Kosti, dans l'État du Nil blanc, a augmenté pour atteindre environ 1700 déplacés, dont la plupart sont des enfants et des femmes, après un périple difficile, fuyant les combats et le manque de conditions de vie.

Lamia Abdel Allah, la commissaire à l'aide humanitaire dans l'État du Nil blanc, a déclaré à Al Jazeera que la nourriture dans les camps de déplacés fuyant la région de Heglig vers la ville de Kosti n'est pas suffisante. Elle a ajouté que les déplacés souffrent de conditions difficiles et a appelé à multiplier le soutien qui leur est accordé.

De son côté, le chef de la mission de l'Organisation internationale pour les migrations au Soudan, Mohamed Rafaat, a déclaré qu'on s'attend à ce que entre 90 000 et 100 000 personnes se déplacent si les combats se poursuivent à Kadougli, la capitale de l'État du Kordofan du Sud.

Le responsable des Nations unies a ajouté qu'environ un demi-million de personnes dans la ville d'Al-Obeid risquent d'être touchées en raison de l'intensification des combats.

Il a également noté que les déplacés fuient des zones autour de Babnousa, Kadougli et Al-Obeid, et ceux qui ont de la chance parviennent au Nil blanc.

Le responsable a confirmé que plus de 100 000 personnes ont fui la ville de el-Fachir et les villages environnants, tandis que de nombreux civils restent bloqués dans les villages adjacents.

Il a souligné que le manque de financement entraîne une réduction considérable et involontaire du travail sur le terrain.

Appels à un cessez-le-feu

Hier vendredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a appelé à parvenir à un cessez-le-feu humanitaire au Soudan, soulignant que la nouvelle année représente une opportunité en ce sens, et a exhorté les pays à utiliser leur influence pour instaurer la paix.

Le président américain Donald Trump a déclaré la semaine dernière qu'il interviendrait pour mettre fin à la guerre au Soudan.

Les trois États de la région du Kordofan (Nord, Ouest et Sud) connaissent des affrontements sporadiques entre l'armée soudanaise et les forces de soutien rapide depuis des semaines, entraînant le déplacement de dizaines de milliers de personnes récemment.

Sur les 18 États du pays, les forces de soutien rapide contrôlent les cinq États du Darfour à l'ouest, sauf quelques parties du Darfour nord qui restent sous le contrôle de l'armée, qui exerce son influence sur la plupart des 13 États restants, y compris Khartoum.

La guerre au Soudan a éclaté en avril 2023 en raison d'un différend entre l'armée et les forces de soutien rapide concernant l'intégration de celles-ci dans l'institution militaire du pays, ce qui a entraîné la mort de dizaines de milliers de Soudanais et le déplacement d'environ 13 millions de personnes.

Source : Agences