Déclarations de Trump et Kushner et le retour du fantôme du déplacement
La déclaration du président américain, Donald Trump, promettant aux Palestiniens de Gaza des logements décents dans la région, tout en soulignant que l'Égypte et la Jordanie disposent de beaucoup de terres, intervient malgré son plan en 21 points et malgré le sommet de Charm el-Cheikh. Elle constitue un retour, ou plutôt une preuve, que ses rêves malades autour de la "Riviera de Gaza", qui se sont traduits par le "plan Kushner", n'ont pas été oubliés et que de telles idées continuent de représenter une menace pour les habitants de Gaza, le peuple palestinien et les pays de la région également.
La déclaration de Trump coïncide avec les propos de son gendre Kushner lors d'une conférence de presse tenue à Kiryat Gat, où il a déclaré que la reconstruction de Gaza se limiterait uniquement aux zones contrôlées par Israël et n'inclurait pas celles encore sous le contrôle du Hamas. Il a ajouté que le processus se déroulerait selon des plans "soigneusement étudiés", et que plusieurs voies d'action de l'année dernière étaient en cours de mise à jour, en référence apparemment au plan qu'il avait précédemment présenté lors d'une conférence à l'Université de Harvard, où il avait évoqué le "transfert" des habitants de Gaza et leur réhabilitation en tant que zone d'investissement, précisant que ces voies seraient présentées au président Trump et au "Conseil de la paix" pour obtenir des recommandations sur ce qui doit être construit et le mécanisme de mise en œuvre par étapes.
Ces déclarations américaines ne sont pas circonstancielles ou passagères, mais reflètent une détermination à exécuter le plan colonial-investissement à Gaza, cette fois par le biais de la reconstruction qui se déroulera sous l'autorité de l'armée d'occupation israélienne, exclusivement dans les zones qu’elle contrôle. En ce sens, les États-Unis et Israël n'exploitent pas la reconstruction comme une arme pour déloger le contrôle du Hamas et démanteler sa structure militaire et administrative, mais comme un moyen de faire passer leurs projets coloniaux, d'investissement et de colonisation à Gaza, que nous avions cru disparus.
Selon le plan de Trump concernant Gaza, ce dernier dispose d'un large pouvoir en tant que président du soi-disant Conseil de la paix, et donc son gendre Kushner est un "gouverneur exécutif", pour ainsi dire. De plus, l'armée israélienne contrôle encore effectivement les zones où la reconstruction aura lieu, il n'y a donc aucun obstacle à la mise en œuvre du projet américain-israélien de déplacement, sauf la persistance de la cohésion de la position égyptienne et jordanienne qui rejette l'accueil de réfugiés palestiniens sur leurs territoires.
Parallèlement, dans une tentative de structurer la situation politique, administrative et sécuritaire dans la bande de Gaza, des efforts sont en cours pour créer ce qui ressemble à un "mandat" international pour administrer la bande, obtenant une résolution du Conseil de sécurité pour agir en tant qu'organe transitoire chargé de gérer les affaires civiles et humanitaires, de la reconstruction et d'assurer les services essentiels, tels que l'eau et l'électricité, et de préparer une phase post-Hamas sur les plans politique et sécuritaire.
Dans le même contexte, un commandement militaire américain a été créé, basé à Kiryat Gat dans le Néguev, dirigé par un général américain, pour surveiller la bande de Gaza et appliquer la seconde phase du cessez-le-feu. Ce commandement est décrit comme le cœur de l'opération américaine à Gaza et en Israël, et il comprend 200 officiers et soldats, dont la majorité sont américains.
Ce commandement assure également la surveillance et le contrôle de la situation dans la bande de Gaza et l'application des étapes de l'accord, en plus de suivre la reconstruction et de coordonner entre les armées qui enverront des soldats à Gaza, avec des estimations suggérant que ces forces comprendront des centaines de soldats égyptiens, turcs, indonésiens et d'autres, tandis que ce commandement inclura un général israélien ainsi qu'un homme d'affaires américain-israélien.
Israël cherche également à neutraliser la participation turque dans les forces internationales sous divers prétextes, afin d'affaiblir le rôle des entités soutenant et défendant le Hamas et les droits palestiniens, permettant ainsi à ses partenaires américains de mettre en œuvre leurs plans visant à renforcer leur contrôle sur la bande, et à réaliser des projets de déplacement, d'investissement et de colonisation.
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