Retour à Pékin... La réponse palestinienne à la tromperie de Trump

Auteur: بسام زكارنة

Le plan récent de Trump n'est rien d'autre qu'un nouveau visage de politiques anciennes qui ont épuisé la cause palestinienne avec des expressions enjolivées sur « la reconstruction » et « la prospérité » cachant un projet clair visant à empêcher la création d'un véritable état palestinien et à redorer l'image d'Israël aux yeux du monde après que celle-ci a été ternie par des crimes de guerre et de génocide. Ce n'est pas une initiative de paix ni une déclaration de principes, mais un plan pour geler le conflit et imposer la réalité de l'occupation, tandis qu'on demande aux Palestiniens d'attendre des promesses reportées sans fin, dont l'apparence parle de développement, tandis que son essence cherche à transformer la patrie en une « zone calme » sans souveraineté ni identité. Accorder trois ou cinq ans ne signifie rien d'autre que donner à l'occupation l'opportunité d'annexer la Cisjordanie, de vider Gaza de ses habitants et de déformer l'image de la résistance sous des prétextes humanitaires trompeurs.

Cependant, la Palestine n'est pas un dossier de embellissement politique et son peuple ne peut être réduit à des projets de reconstruction temporaires. La réponse à la tromperie américaine répétée et à la vente d'illusions à travers des initiatives comme le plan de Trump ne réside pas dans le rejet verbal, mais dans l'action nationale qui réorganise le front palestinien sur la base de l'unité et non de la concurrence. Ce que nous proposons clairement, c'est le retour à la déclaration de Pékin, le seul chemin rapide vers une position palestinienne unifiée. Lorsque les factions palestiniennes ont signé la déclaration de Pékin le 23 juillet 2024, l'accord n'était pas simplement un document de courtoisie diplomatique, mais une promesse devant le peuple et l'histoire de mettre fin à la division et de construire la décision palestinienne sur la participation et non sur l'exclusion. Quatorze factions se sont mises d'accord sur un programme national unifié formulé dans un esprit palestinien pur et sous l'égide d'un État en faveur de la justice et non des intérêts, loin de l'intervention américaine. La Chine, qui a parrainé cet accord, ne s'est pas présentée comme un remplacement pour qui que ce soit, mais comme un partenaire dans la réalisation de la justice selon les résolutions des Nations Unies. Elle est ferme dans sa position que la création de l'État palestinien est un droit, et non un don, et que la paix ne se bâtit pas sur la force, mais sur l'équité.

Aujourd'hui, alors que nous faisons face à un nouveau plan qui tente de tromper le monde, Pékin demeure la plateforme naturelle pour raviver cette promesse et activer l'accord existant. Ce qui est demandé n'est pas un nouvel accord, mais une volonté d'appliquer ce qui a été convenu. Le retour à Pékin n'est pas un voyage à l'étranger, mais un retour à l'unité palestinienne et à la prise de conscience que la division interne est le plus précieux cadeau que l'on puisse offrir à l'occupation. L'unité de position, la clarté de la décision et l'action palestinienne sont plus fortes que toutes les conspirations. Ce dont la Palestine a besoin en ce moment, c'est non pas de conférences ou de déclarations supplémentaires, mais d'un rendez-vous urgent pour un deuxième sommet de Pékin où le dialogue s'ouvre et où l'application concrète de l'accord d'unité commence. Il est nécessaire de former un gouvernement d'unité nationale qui restaure la confiance du peuple et d'adopter l'OLP avec toutes ses factions sans exclusion ni marginalisation. Les poursuites judiciaires internationales contre les criminels de guerre, y compris Netanyahu et sa bande, Trump et Miloni en tant que participants au génocide, doivent être reprises. Aucun dossier ne doit être clos sous pression ou compromis politique. Il faut affirmer clairement : ceux qui veulent une paix véritable doivent d'abord reconnaître l'État de Palestine et notre droit complet à l'autodétermination, et ne pas nous accorder du temps pour céder à la défaite en silence.

Autour de nous, les cartes de pouvoir changent et les contours d'un nouveau système mondial se dessinent. Au cœur de cette transformation, la Chine se tient aux côtés du droit palestinien, tandis que les cercles de solidarité avec la Palestine s'étendent dans les universités américaines, les parlements européens et les rues du monde. Les reconnaissances internationales de l'État de Palestine se multiplient dans une scène qui n'avait pas eu lieu depuis des décennies. Le monde entier a été témoin de l'injustice, du génocide et de la guerre de famine à Gaza, tandis que le plan de tromperie américain cherche à effacer cette réalité et à donner du temps à Israël pour contenir le soutien international pour la Palestine et contre les crimes israéliens sans précédent. Traiter ce plan avec patience ou silence gaspille ce moment historique. En revanche, l'unité nationale sur la base de Pékin signifie investir l'élan mondial et le transformer en pression politique réelle. Cela garantit que la Palestine parle d'une seule voix que le monde entend clairement, et qu'aucune puissance, y compris Washington, ne peut faire taire.

Et puisque le plan de Trump repose sur la tromperie et l'équivoque, y répondre ne doit pas se faire par l'émotion, mais par une stratégie confiante qui commence avec la déclaration de Pékin et sur une terre que l'impérialisme américain et les idées sionistes « trumpiennes » n'ont pas souillée. Que la décision soit collective, que le rendez-vous soit imminent, et que le dialogue soit sérieux pour mettre en œuvre ce qui a été convenu dans la déclaration de Pékin 2024. Car l'unité n'est pas un slogan, mais une condition d'existence de la nation palestinienne. C'est de Pékin 2 que commence le retour à la voie, et de l'unité commence la chute de la tromperie.