Sommet de Doha : déclaration "timide" face à une agression flagrante... Où sont les leviers de pression arabes ?
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Sommet de Doha : déclaration "timide" face à une agression flagrante... Où sont les leviers de pression arabes ?

Exclusif SadaNews : Dans le cadre des préparatifs pour le sommet islamo-arabe d'urgence qui se tient à Doha et qui examine l'agression israélienne contre l'État du Qatar, les ministres des Affaires étrangères arabes ont préparé un projet de déclaration finale en vue de le présenter aux dirigeants arabes lors de la réunion d'aujourd'hui, et il semble qu'il bénéficiera d'un consensus quasi total. Comme l'a rapporté SadaNews, les contenus du projet indiquent des réactions qualifiées de "timides", qui ne reflètent pas l'ampleur de l'agression israélienne flagrant envers la souveraineté d'un État arabe, ce qui pourrait susciter un mécontentement parmi les cercles politiques et populaires, notamment au regard des espoirs placés dans une position plus ferme, comme l'arrêt du processus de normalisation du Golfe avec Israël.

Pour sa part, des sources diplomatiques ont indiqué à SadaNews que les États-Unis avaient participé aux côtés du Qatar à la rédaction et à l'élaboration du projet de déclaration finale du sommet, dans le cadre d'une coordination conjointe qui reflète le niveau d'engagement américain dans les délibérations du sommet.

La déclaration, qui comprend vingt décisions - susceptibles d'être modifiées avant son adoption officielle - insiste sur la condamnation de l'agression israélienne brutale, réaffirme la solidarité absolue avec le Qatar et rejette catégoriquement les menaces israéliennes répétées de la possibilité de le cibler à nouveau. Elle souligne également la nécessité d'arrêter les tentatives d'imposer une nouvelle réalité dans la région et condamne toute tentative israélienne de transférer les Palestiniens, ainsi que les avertissements concernant la guerre à Gaza, la famine des civils et le risque d'annexion de la Cisjordanie.

Malgré ces déclarations, des observateurs et des diplomates contactés par SadaNews estiment que la déclaration ne dépasse pas les limites de la protestation et de la dénonciation, sans prendre de mesures concrètes susceptibles de faire mal à Israël ou de la dissuader. Ils soulignent que les pays arabes disposent de véritables leviers de pression qui auraient pu provoquer un changement à l'intérieur d'Israël, notamment le rappel des ambassadeurs et l'arrêt de la normalisation, ce que Israël considère comme une menace stratégique pour son projet dans la région, surtout après que l'administration Trump précédente l'ait considéré comme l'un de ses principaux accomplissements.

Les observateurs ajoutent que les options de réponse arabes ne devraient pas se limiter à la diplomatie, mais inclure la rupture des relations économiques, commerciales et culturelles avec Tel Aviv, l'imposition d'un boycott total contre Israël et les entreprises qui traitent avec elle, la fermeture des passages aux navires se dirigeant vers elle, et le gel des accords économiques conclus avec elle.

Il a également été proposé d'exercer des pressions sur les alliés d'Israël, au premier rang desquels les États-Unis, ainsi que d'activer le système de défense arabe et islamique commun, comme une étape stratégique pour dissuader toute agression future.

Des diplomates ont déclaré à "SadaNews" qu'il n'est pas réaliste d'élever le niveau des attentes concernant la réponse des pays arabes et islamiques au bombardement de Doha, compte tenu du contexte régional actuel. En plus des massacres collectifs commis par Israël dans la bande de Gaza depuis deux ans, qui ont coûté la vie à environ 65 000 martyrs, et de la politique de nettoyage ethnique en Cisjordanie, Israël mène des attaques quotidiennes contre le Liban, la Syrie et le Yémen, pays arabes et islamiques, sans que nous assistions à un mouvement effectif ou à des décisions décisives de la part des pays arabes. Ainsi, les observateurs se demandent : qu'est-ce qui nous pousse à espérer une position ferme maintenant face au bombardement de Doha, alors que les positions précédentes n'étaient pas à la hauteur de l'événement ?