
Gaza et la Cisjordanie à un carrefour économique décisif : La fin de la guerre sera-t-elle couronnée par une intégration nationale ou consacrera-t-elle une nouvelle division financière ?
Alors que l'annonce d'un accord potentiel pour mettre fin à la guerre à Gaza se rapproche, les regards se tournent vers les aspects politiques et sécuritaires, mais la dimension économique n'est pas moins importante. La Palestine se trouve aujourd'hui à un tournant économique dangereux : soit avancer vers une intégration nationale qui relie la Cisjordanie à Gaza, soit tomber dans le piège d'une division financière plus profonde qui accentue les souffrances des deux parties.
Une économie interdépendante malgré la division
Malgré la division politique qui dure depuis plus de 17 ans, l'économie palestinienne est par nature interdépendante. La Cisjordanie dépend de Gaza comme marché pour certaines productions, et les familles en Cisjordanie dépendent partiellement des transferts financiers en provenance de Gaza. Avec la fermeture des points de passage et la guerre, Gaza n'a pas été la seule touchée, mais les répercussions se sont étendues à la Cisjordanie, qui a connu une stagnation et une baisse de la demande locale. L'ouverture des points de passage pourrait relancer une certaine activité commerciale, mais ce n'est pas suffisant pour résoudre la crise financière qui s'aggrave en Cisjordanie.
Une crise financière qui dépasse l'impact de la guerre
L'Autorité palestinienne fait actuellement face à un déficit financier sans précédent. Environ 12 milliards de shekels de fonds de compensation sont toujours retenus par Israël, tandis que la facture des salaires mensuels dépasse le milliard de shekels. La récente conférence de New York n'a réussi à rassembler que 198 millions de dollars de donateurs, un montant qui ne couvre qu'une infime partie des besoins réels. Et malgré l'annonce du ministre des Finances de l'occupation de sa volonté de transférer 4 milliards de shekels de la compensation, ce montant ne représente qu'une solution temporaire pour certaines obligations urgentes.
Une dette publique accumulée et un secteur privé épuisé
Avec une dette publique dépassant les 12 milliards de dollars – dont la majeure partie provient des banques locales – le gouvernement doit également à ses employés des droits qui s'accumulent et approchent les 2 milliards de shekels. Quant au secteur privé, des entreprises pharmaceutiques aux entrepreneurs, il souffre sous le poids de créances impayées, ce qui a conduit à l'échec de projets et à une augmentation du taux de chômage. La crise n'est plus cantonnée au secteur public, elle s'est étendue pour paralyser l'économie dans son ensemble.
Opportunités perdues ou possibles ?
Mettre fin à la guerre représente une occasion économique rare, si elle est investie dans un contexte national unifié. Les projets de reconstruction pourraient offrir des emplois à des milliers de travailleurs de la Cisjordanie, et relier à nouveau les marchés renforcerait la production locale. L'exploitation de grands projets dans le domaine de l'énergie et des infrastructures pourrait également servir de locomotive au développement économique commun. Mais ces opportunités pourraient être gâchées si la Cisjordanie et Gaza continuent d'être traités comme deux entités séparées, ou si le financement international est géré sans une stratégie palestinienne unifiée.
Une vision économique nationale est une nécessité, pas un choix
Dans la prochaine étape, assurer le financement extérieur ne sera pas le plus grand défi, mais le vrai problème réside dans l'élaboration d'une vision économique palestinienne unifiée qui aborde la crise à sa racine. Cette vision doit être fondée sur la garantie d'un flux régulier et équitable des fonds de compensation sans prélèvements arbitraires, ainsi qu'une réforme financière interne qui arrête l'hémorragie de crédit net et améliore l'efficacité du système fiscal, tout en restructurant les entreprises publiques pour les transformer d'un fardeau sur le budget en un levier économique. De plus, briser le blocus économique nécessite d'élargir les relations commerciales régionales, en activant les corridors commerciaux avec la Jordanie et l'Égypte, ce qui donnerait une bouffée d'air au système économique palestinien loin du contrôle de l'occupation.
En conclusion : Un moment de test historique
Mettre fin à la guerre n'est pas la fin du voyage, mais le début d'une phase délicate nécessitant une gestion économique intelligente. Si une approche intégrative est adoptée, nous pourrions voir le début de la construction d'une économie palestinienne unie. En revanche, si les calculs étriqués et les interventions extérieures dominent, le coût sera une nouvelle division financière qui approfondira les crises au lieu de les résoudre.
L'avenir économique de la Palestine ne sera pas construit uniquement sur des promesses des donateurs, mais sur la capacité des Palestiniens eux-mêmes à transformer le cessez-le-feu en un véritable renouveau économique qui s'attaque aux racines et non aux symptômes.

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