Quel rôle pour l'Autorité palestinienne à Gaza après la guerre ?

SadaNews - Les responsables palestiniens affirment que l'Autorité palestinienne s'attend à jouer un rôle important dans la bande de Gaza après la guerre, malgré la marginalisation de son rôle dans le plan du président américain Donald Trump pour le moment, et elle compte sur le soutien arabe pour garantir sa position malgré les objections israéliennes.

Le focus sur l'avenir de la gouvernance de Gaza a commencé avec le cessez-le-feu prévu qui doit être mis en place aujourd'hui (jeudi), une étape préliminaire dans la tentative de Trump de mettre fin à une guerre qui dure depuis deux ans. La prochaine phase de l'accord doit traiter des questions épineuses, y compris les demandes de désarmement du mouvement "Hamas" et la fin de son gouvernement dans la bande palestinienne, d'où a été lancé l'attaque du 7 octobre contre Israël qui a déclenché la guerre.

Le "Hamas" a pris le contrôle de Gaza en 2007. La proposition de Trump stipule qu'une commission de technocrates palestiniens se chargerait de l'administration de Gaza après la guerre, sous supervision internationale, et oblige l'Autorité palestinienne à réaliser des réformes avant d'assumer le pouvoir.

Tout en accueillant les efforts de Trump, les responsables palestiniens ont secrètement exprimé leur déception. Un plan alternatif élaboré par l'Arabie saoudite et la France a souligné le rôle de leadership de l'Autorité palestinienne à Gaza.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a déjà déclaré son engagement à lutter contre la corruption et à organiser des élections, ainsi que d'autres réformes exigées par les pays occidentaux, ce qui a aidé à persuader certains d'entre eux de reconnaître la Palestine au cours des dernières semaines.

«Nous sommes déjà là»

Trois hauts responsables palestiniens ont affirmé qu'ils s'attendaient toujours à une implication significative de l'Autorité palestinienne à Gaza. Ils ont fait allusion au rôle qu'elle joue dans la bande depuis la prise de pouvoir du "Hamas" ; en payant les salaires de dizaines de milliers de fonctionnaires et en supervisant les services de base, y compris l'éducation et l'approvisionnement en électricité.

Le Premier ministre Mohammad Mustafa a déclaré à l'agence "Reuters" : "Nous sommes déjà là".

Abbas a nommé Mustafa (71 ans) l'année dernière dans le cadre d'une restructuration de l'Autorité après que le président américain de l'époque, Joe Biden, a clairement indiqué qu'il souhaitait voir une Autorité palestinienne, une fois réformée, prendre la responsabilité à Gaza après la guerre.

Mustafa a déclaré : "Avoir des arrangements internationaux temporaires pour aider et surveiller est une chose, gouverner et réaliser les choses en est une autre".

Les trois responsables ont cité le statut international de l'Autorité palestinienne en tant qu'organe représentant les Palestiniens, et le soutien des pays arabes qui souhaitent réunifier Gaza et la Cisjordanie dans une tentative de préserver l'espoir d'un État palestinien.

Mustafa a déclaré que de nombreux pays, y compris des pays arabes, estiment que l'Autorité palestinienne doit être "responsable" de Gaza ; les raisons principales étant qu'"ils savent que c'est le moyen pratique pour faire avancer les choses".

Un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a pas répondu à une demande de commentaire. Le département d'État américain n'a pas non plus encore répondu aux questions de "Reuters".