Merci Espagne et Pedro Sánchez
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Merci Espagne et Pedro Sánchez

À une époque marquée par un silence international déplorable et un alignement flagrant sur la puissance au détriment des valeurs, l'Espagne se distingue aujourd'hui comme une voix exceptionnelle qui prend parti pour le droit palestinien, redonnant au conscience humaine un peu de son éclat perdu. La décision du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez de reconnaître l'État de Palestine n'a pas été une simple étape politique passagère, mais une déclaration claire que la justice ne peut rester prisonnière de calculs étroits ou du chantage israélien et occidental.

Sánchez a incarné dans ses récents positions un esprit européen qui avait longtemps disparu, en osant nommer les choses comme elles sont, qualifiant ce que subit la bande de Gaza de "génocide", et dénonçant la complicité occidentale par une politique de doubles standards, affirmant que ce qui est inacceptable de la part de la Russie ne peut être toléré d'Israël. Ce langage clair, rare dans les coulisses de la politique européenne, représente une victoire pour les valeurs humaines que l'occupation israélienne tente d'écraser jour après jour à Gaza et en Cisjordanie.

Il ne fait aucun doute que le peuple espagnol, avant son leadership, a été et demeure à l'avant-garde des peuples européens en solidarité avec la Palestine, que ce soit à travers les manifestations massives dans les rues de Madrid et Barcelone, ou par les positions des élites académiques, culturelles et intellectuelles qui ont fait de la Palestine un symbole moral mondial. Cet élan populaire de soutien a été le terreau qui a permis à Sánchez de prendre des mesures historiques, de la reconnaissance de l'État de Palestine à l'exigence de la suspension de l'accord de partenariat entre l'Union européenne et Israël, allant jusqu'à imposer des sanctions aux ministres de l'extrémisme et du racisme dans le gouvernement Netanyahu.

Le courage de Sánchez ne réside pas seulement dans sa capacité à défier les pressions israéliennes et américaines, mais aussi dans sa capacité à supporter le coût de la division interne que la question palestinienne a provoquée au sein de la gauche espagnole. Tandis que certains se contentent de slogans, lui a décidé de mettre son nom dans le registre de l'action politique réelle, affirmant que défendre la Palestine n'est pas un choix tactique, mais un engagement moral qui dépasse les considérations électorales. Son audace face aux critiques internes et externes nous rappelle que les leaders se forment quand le principe rencontre la décision, et quand la voix de la conscience prévaut sur celle des intérêts.

L'Espagne a prouvé que la solidarité avec la Palestine n'est pas seulement une "question extérieure", mais un critère de la cohérence morale de tout discours progressiste ou humaniste. D'ici, les récents positions espagnoles représentent une pierre angulaire dans la reconfiguration d'une nouvelle conscience européenne, osant se regarder dans le miroir et se questionner : comment une continent qui prétend être le berceau de la démocratie peut-il rester silencieux face aux meurtres d'enfants, à la famine des civils et aux bombardements des hôpitaux ?

Il en résulte une grande responsabilité pour les autres pays européens ; l'Espagne n'a fait que répondre ce que dicte la conscience humaine et le droit international, et Paris, Berlin, Rome et toutes les capitales européennes devraient suivre l'exemple de Madrid. Le silence de l'Europe ne lui sied plus, et si elle prétend défendre la justice et la liberté, le véritable test réside dans sa position sur la Palestine, où les slogans se découvrent et les principes sont tests.
En revanche, la diplomatie palestinienne doit bien exploiter cette position espagnole, et intensifier les remerciements et le soutien, par le biais de la construction d'alliances plus étroites avec Madrid et de l'utilisation de cet élan dans les forums internationaux. Le soutien espagnol ne doit pas rester isolé, mais devrait se transformer en un levier politique qui pousse le reste de l'Europe à rejoindre la ligne de la justice. Remercier publiquement et apprécier cette position avec sérieux sera un message au monde que la Palestine n'oublie pas ceux qui se tiennent à ses côtés, et qu'elle sait transformer la solidarité en force motrice stratégique.

Notre remerciement d'aujourd'hui à l'Espagne – leadership et peuple – n'est pas seulement un devoir diplomatique, mais une expression d'une gratitude sincère envers un pays qui a choisi de prendre parti pour la justice et de lever le drapeau du droit international en temps de violation. La position de Madrid n'apporte pas seulement aux Palestiniens un soutien politique et moral, mais ouvre une fenêtre d'espoir dans le mur du silence européen, et donne aux autres peuples un exemple que la parole de la vérité peut être dite même face aux puissants.

L'Espagne peut ne pas posséder de "bombes nucléaires ou de porte-avions ou de réserves de pétrole", comme l'a dit Sánchez avec une touchante réalité, mais elle possède quelque chose de plus grand : elle a la volonté de résister à la soumission, le courage de se tenir du côté des opprimés, et une conviction ferme que la lutte pour la Palestine est une lutte pour l'humanité entière.

Nous croyons que ces positions, quelle que soit leur influence à court terme, continueront de tracer des lignes profondes dans la conscience mondiale et écriront dans les pages de l'histoire qu'en temps de tueries et de blocus, l'Espagne a choisi d'être du côté du droit. De là, le peuple palestinien, avec toutes ses douleurs et sa résistance, salue le peuple espagnol, confirmant que les sangs versés à Gaza, à Jérusalem et à Hébron trouvent un écho dans les cœurs des libres à travers le monde.

Nous exprimons notre profonde gratitude à Pedro Sánchez et à chaque citoyen espagnol qui s'est tenu, soutenu et a appelé au nom de la Palestine. L'histoire n'oublie pas les positions, et la mémoire des peuples conserve toujours ceux qui ont crié face à l'injustice et ont dit avec audace : "La justice n'est pas divisible, et la Palestine n'est pas une exception".

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.