Une journée de "74 heures"
Dans les sociétés où le succès d'une femme est mesuré par sa capacité à supporter, le temps devient flexible à ses dépens. Les jours passent sans que nous sachions si nous les vivons ou si ce sont eux qui nous vivent, ils s'enroulent autour de nos cous et nous pressent peu à peu, tandis que nous continuons à sourire et à faire semblant que tout est sous contrôle.
Une journée de 74 heures, non pas parce que le temps s'est étendu, mais parce que les charges se sont multipliées, les responsabilités se sont accrues, et les moments sont passés sans respirer. Certains jours, le temps n'est pas mesuré en heures, mais en pressions, en bruits, en stress, en visages, en responsabilités, et en une liste de tâches qui ne fait que s'allonger chaque fois que vous essayez de la réduire.
Une journée de 74 heures ?
Oui, car les femmes dans nos sociétés ne vivent pas selon l'heure de la terre, mais selon l'heure du besoin. Nous prolongerons le temps et le ferons s'étendre pour tout le monde... sauf pour nous-mêmes.
Quand nous disons qu'une femme vit "une journée de 74 heures", nous ne faisons pas d'exagération, ce n'est pas simplement une métaphore littéraire, mais une description précise d'une réalité où les femmes accumulent les tâches, les responsabilités et les rôles à un point où le temps perd son sens traditionnel. La femme active, ou inactive, la mère, la pourvoyeuse, l'étudiante, ou tout cela en même temps – elle ne dort pas dans le confort, et ne se réveille pas dans le vide, elle est en permanence occupée, sans reconnaissance, salaire ni estime.
Votre journée commence avant que les autres ne se lèvent, et se termine après qu'ils soient tous endormis, mais la vérité ? Elle ne se termine pas.
Pourquoi cela ? Parce qu'elle est mère, enseignante, cuisinière, infirmière, experte en nutrition, et médiatrice pour résoudre les conflits familiaux, elle est aussi employée, productrice, créatrice, activiste, et influenceuse.
Et elle est toujours, aux yeux de certains, "défaillante dans quelque chose".
Elle dirige sa journée au rythme des déplacements entre l'important, l'urgent et l'imprévu, sans véritable espace de temps, donc entre la préparation du petit déjeuner, la réflexion sur le budget familial, la réponse au patron, la gestion des enfants, et la tentative de suivre les nouvelles ou d’étudier ou de se recentrer – ses moments personnels se perdent.
Ce qu'on ne dit souvent pas, c'est que beaucoup vivent ces longues journées sans se plaindre, mais à quel prix ? Épuisement, fatigue mentale, dispersion émotionnelle, et un sentiment chronique de culpabilité et d'insuffisance – tous ces symptômes d'une journée qui ne finit jamais. Mais parce que la fatigue est "une partie du rôle", elle n'est pas comptée comme douleur, mais archivées comme un accomplissement.
Que la femme réalise cette pression n'est pas une capitulation, mais le début de la conscience, de réajuster le rythme de sa journée et d'arracher une heure pour elle-même, c'est un acte politique par excellence, dire "non" à ce qui est intolérable, et redistribuer les responsabilités plutôt que de les monopoliser, c'est un refus d'un système complice contre le repos des femmes.
Que la femme décide que sa journée ne dure que 24 heures est une déclaration de souveraineté sur son temps et son être.
Dans une société qui apprend à la femme à donner tout, sans retour…
Aujourd'hui, nous lui disons : ne vis pas le temps au nom de tout le monde.
Redistribuez les heures, ouvrez un espace pour vous, non pas parce que vous êtes égoïste, mais parce que vous êtes humaine.
Pour la femme active, la mère, l'étudiante, la militante, dont les journées sont tellement pressées qu'elles ressemblent à des jours de 74 heures… ne touche pas au repos, assez ! Il est temps de convertir 74 en 24 ..... ne vis pas le temps au nom de tous.
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