Syndicat des journalistes : Les agressions des colons contre les journalistes représentent une transformation structurelle grave en 2025

SadaNews - Les faits documentés par la Commission des libertés du Syndicat des journalistes palestiniens durant l'année 2025 montrent une augmentation sans précédent des agressions des colons israéliens contre les journalistes palestiniens et étrangers, non seulement en termes numériques, mais aussi en termes de transformation qualitative dans la nature et les objectifs des agressions, reflétant un passage dangereux de pratiques accidentelles à une politique systématique visant directement la presse.

De l'agression accidentelle à la cible systématique

Une comparaison avec les années précédentes (27 agressions - 2023 / 36 agressions - 2024) montre que les agressions étaient souvent concentrées sur l'interdiction de couverture ou les harcèlements verbaux. Cependant, l'année 2025, avec 66 agressions, a connu une transformation structurelle caractérisée par :

Poursuite des journalistes sur le terrain
Agression physique et coups violents
Tirs à balles réelles et gaz lacrymogène
Destruction de matériel journalistique et incendie de véhicules

Cette transformation confirme que le journaliste n'est plus un obstacle accidentel à l'événement, mais est devenu une cible délibérée en soi.

Un schéma récurrent dans des géographies multiples

La Commission des libertés a observé la répétition du même scénario dans plusieurs régions, notamment :

Massafir Yatta
Al-Mughayir
Beta
Singel
Hébron
Tarmas‘iya

Le syndicat a déclaré : que la répétition de la méthode et des pratiques à différents endroits, démontre que ce qui se passe n'est pas un comportement individuel isolé, mais un modèle organisé qui reflète une structure d'agression intégrale.

Collusion structurelle entre les colons et l'armée d'occupation

L'analyse des faits révèle que la majorité des agressions a eu lieu dans trois cas principaux :

Protection par l'armée d'occupation des colons pendant l'exécution des agressions
Participation directe de l'armée à l'interdiction ou à l'arrestation
Intégration des rôles : le colon commet l'agression, l'armée complète par la détention ou les tirs
Cette réalité indique un effondrement du principe de séparation entre civil et militaire, transformant le colon en un outil opérationnel sur le terrain pour la politique de réduction au silence des médias.
D'un point de vue légal, cela équivaut à une pleine responsabilité de l'État selon les règles du droit international humanitaire, et non simplement au comportement d'individus.

Visée sur la presse dans le contexte de la bataille narrative

Ces agressions ne peuvent être dissociées du conflit autour du récit médiatique, où il a été observé :

Ciblage des reportages sensibles, notamment :
Saison de la récolte des olives
Invasions de villages
Agressions et expansion coloniale
Interdiction des journalistes avant ou pendant la couverture, ce qui confirme que l'objectif est d'empêcher la production de contenu dès le départ et non de répondre ultérieurement.

La commission a également documenté des cas de harcèlement numérique préalable contre des journalistes, suivis d'un ciblage sur le terrain, dans un passage clair de la violence de l'espace numérique vers le terrain.

Saison des olives : apogée du ciblage

Plus d'un tiers des agressions ont été enregistrées pendant la saison des olives, qui est une saison caractérisée par :

Une forte symbolique nationale
Une intensité médiatique
Un lien direct avec les droits à la terre et à la propriété
Ce qui confirme que le ciblage des journalistes pendant cette saison vise à obscurcir la documentation et à laisser les agriculteurs sans témoins.

Différenciation de 2025 par rapport aux années précédentes

L'année 2025 se distingue par l'utilisation d'outils de violence sans précédent, incluant :

Tirs à balles réelles
Incendie de biens
Blessures graves
Cas d'assassinats ultérieurs après incitation
Ce qui indique que la presse entre dans certaines zones dans une phase de danger existentiel.

Ciblage des journalistes étrangers : un message politique clair

La Commission des libertés a enregistré des agressions contre des équipes journalistiques internationales, notamment :

CNN
DW

Journalistes américains et chinois

Ces agressions ne peuvent être considérées comme des erreurs sur le terrain, mais comme des messages de dissuasion politique visant à tester la réaction internationale et à réduire la couverture mondiale, en l'absence de réactions dissuasives qui ont encouragé l'excès.

Le syndicat avertit des résultats stratégiques attendus

Si cette approche se poursuit sans responsabilité, la Commission des libertés du syndicat avertit des résultats graves, notamment :

Un retrait progressif de la couverture sur le terrain
Une augmentation de la criminalité allant jusqu'à l'assassinat de journalistes
Une montée de l'autocensure parmi les journalistes
Transformation de zones entières en zones d'obscurité médiatique
L'érosion de la confiance dans la protection internationale de la presse
Un ancrage de la politique d'impunité

Le président de la Commission des libertés du syndicat, Muhammad Al-Lahham, a indiqué que ce que l'année 2025 a connu ne représente pas simplement une année difficile pour les journalistes palestiniens, mais un changement stratégique dans la façon de traiter les médias en tant qu'ennemi sur le terrain qui doit être réduit au silence par la force.

Al-Lahham a ajouté que cette réalité place le syndicat, la Fédération internationale des journalistes et les institutions des droits de l'homme internationales, devant une responsabilité urgente de passer d'une phase de surveillance et de documentation à une action juridique et politique internationale pour tenir les responsables pour leurs actes et garantir la protection de la presse.