Gaza, cœur du projet national : le gouvernement d'union l'a soutenu pour renouveler la légitimité
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Gaza, cœur du projet national : le gouvernement d'union l'a soutenu pour renouveler la légitimité

Après deux ans de génocide subis par le peuple palestinien dans la bande de Gaza, les grandes questions sur le destin national ne peuvent plus être remises à plus tard. L'absence de rôle de l'Autorité dans la prise en compte des exigences politiques et humanitaires découlant des atrocités du génocide, ainsi que sa politique d'évitement, n'ont conduit qu'à une marginalisation accrue de son rôle et à encourager l'extrême droite israélienne à poursuivre ses plans d'annexion et d'élimination, tout en réduisant le rôle de l'Autorité, ce qui a créé un vide politique et administratif qu'il n'est plus possible d'ignorer. En ce moment critique, construire une phase de transition nationale réfléchie dirigée par un gouvernement d'union indépendant, n'est pas seulement un choix organisationnel, mais une nécessité stratégique pour protéger le peuple palestinien et préserver le projet national.

Absence d'Autorité : Crise de légitimité et de gestion

L'absence de l'Autorité palestinienne à Gaza depuis de nombreuses années n'a pas été simplement une crise administrative, mais a constitué un état d'érosion de la légitimité politique. L'incapacité constante à gérer le secteur, à fournir des services essentiels, a conduit à un manque de confiance populaire et à une diminution de la capacité à diriger la communauté palestinienne dans les moments les plus difficiles.

Avec l'effondrement causé par les atrocités du génocide à tous les niveaux, le secteur est devenu otage des politiques israéliennes et d'influences extérieures multiples, ce qui impose aux Palestiniens de reconstruire le système politique et d'élaborer un plan global pour gérer Gaza dans le cadre du projet national. L'absence de l'Autorité a également laissé une brèche qu'Israël a exploitée pour affaiblir les liens entre Gaza et la Cisjordanie, et imposer une réalité de séparation forcée, mettant en péril l'avenir de la cause palestinienne. Cette équation impose à toutes les forces palestiniennes de considérer Gaza non seulement comme un secteur sinistré, mais comme le cœur d'un projet national qui ne peut être contourné.

L'extrême droite israélienne et le projet de démantèlement de Gaza et d'élimination de la cause nationale

Le gouvernement fasciste de Tel Aviv traite la bande de Gaza comme un "problème démographique" et une opportunité de réorganiser le secteur selon son projet éliminationniste. Ce projet repose sur trois axes principaux :

1.     Affaiblissement économique et social du secteur par une destruction continue, un blocage de la reconstruction, et la création de conditions de vie insupportables.

2.     Prévention de l'émergence d'une autorité palestinienne unifiée s'étendant de la Cisjordanie à Gaza, privant ainsi le peuple palestinien de toute perspective politique future.

3.     Imposition d'une gestion alternative ou temporaire pour garantir la continuité de la division et le maintien de Gaza séparée de la Cisjordanie.

Face à ce projet, l'objectif national devient clair : rétablir l'unité entre Gaza et la Cisjordanie au sein d'un système politique palestinien inclusif, qui ne peut être contourné ou démantelé.

Hamas : Opportunité de transformation d'une autorité divisée en un élément de stabilité potentiel

Malgré les critiques, le Hamas demeure l'acteur principal à Gaza. Sa présence n'est pas seulement une force politique, mais un prolongement social et militaire s'étendant à de larges secteurs de la société. L'avenir positif du secteur dépend de la capacité du Hamas à se transformer d'une autorité divisée et unilatérale en un partenaire responsable sur le plan national au sein du système politique palestinien.

Assurer le succès de cette transformation nécessite une préparation sérieuse à participer à une phase de transition nationale dirigée par un gouvernement d'union indépendant, loin du népotisme et des factions, sous la supervision d'une référence nationale convenue dans le cadre de l'Organisation de libération de la Palestine, qui devrait inclure tout le monde sans condition ni exception, et élaborer un plan concret pour intégrer les appareils militaires dans une vision nationale claire, équilibrant sécurité et résistance. De cette manière, le Hamas peut se transformer d'un facteur de division en un levier de stabilité et d'unité, et jouer un rôle positif dans l'unification du secteur avec la Cisjordanie.

Les exigences nationales de l'Autorité palestinienne

L'Autorité palestinienne est aujourd'hui confrontée à un véritable examen, elle doit prendre des mesures audacieuses pour reconstruire sa légitimité et renforcer son rôle national :

1. Reconstruire et faire fonctionner l'Organisation de libération de la Palestine pour en faire le parapluie national supérieur de toutes les forces palestiniennes.

2. Renouveler la légitimité politique par des élections générales ou un accord national qui redonne au peuple son droit naturel et constitutionnel de choisir ses dirigeants, et en tant qu'élément de son droit à déterminer son destin sans tutelle.

3. Former un gouvernement d'union indépendant capable de gérer la bande de Gaza et la Cisjordanie, unifiant ainsi l'entité nationale au-delà des tiraillements factionnels.

4. Réformer les appareils de sécurité pour qu'ils soient soumis à la loi et au service des citoyens, et parvenir à un accord national sur le concept de résistance dans un cadre national coordonné.

5. Adopter une stratégie politique claire pour faire face au projet israélien, sans se contenter des intermédiaires internationaux.
Sans ces exigences, l'Autorité ne jouera aucun rôle réel dans la reconstruction de Gaza et n'assurera pas l'unité de la décision nationale.

La phase de transition : un pont pour l'unité nationale

La phase de transition n'est pas simplement un arrangement temporaire, mais un pont reliant la précédente division au futur national unifié. Elle repose sur quatre éléments essentiels :

1. Un gouvernement d'union indépendant : qui gère les affaires civiles, réorganise les services et les infrastructures, loin du népotisme factionnel.

2. Un cadre de sécurité unifié : mettant fin à la duplication des appareils de sécurité et militaires, et intégrant la résistance dans une vision nationale équilibrée.

3. Une réforme politique et institutionnelle : préparant le terrain pour des élections générales, modernisant les lois, et reconstruisant les institutions de l'Organisation de libération de la Palestine.

4.      Un programme national unifié : définissant les priorités de la reconstruction, protégeant les populations, faisant face à l'agression israélienne, et formulant une vision nationale claire.

Le gouvernement d'union : un levier pour la phase de transition

Le gouvernement d'union indépendant est considéré comme le véritable garant de l'unité de l'entité nationale et de ses structures unificatrices. Il :

• empêche toute faction de monopoliser le pouvoir ou de le transformer en un outil d'influence.

* offre une plateforme commune aux différentes forces politiques et factions, pour agir dans le cadre d'une vision nationale équilibrée, en incluant l'ouverture d'un large espace pour la participation politique et la consolidation de la pluralité politique.

* crée un environnement pour des élections libres et unifiées.

* représente un parapluie pour réformer les appareils civils et sécuritaires, et renforce la légitimité nationale.

* offre une plateforme politique qui reflète une représentation complète du peuple palestinien, pouvant ainsi faire face aux pressions israéliennes et internationales.

De cette manière, le gouvernement se transforme d'une administration temporaire en une institution fondatrice réelle, garantissant le succès de la phase de transition et le rétablissement de l'unité nationale.

Gaza, cœur du projet national et son levier historique

Gaza n'est pas simplement un secteur sinistré, mais un laboratoire futuriste pour le projet national palestinien.

Soit le gouvernement d'union indépendant et la phase de transition réussissent à unifier le secteur avec la Cisjordanie, à intégrer toutes les forces palestiniennes, et à reproduire la légitimité nationale, soit le secteur reste otage de la division et sujet à l'application des plans israéliens.

La phase de transition est le véritable test de la volonté des Palestiniens : transformer Gaza d'un centre de catastrophe en une porte de l'unité, et d'un vide politique en un système national unifié capable de relever les défis et de restaurer les droits du peuple palestinien.

Le gouvernement d'union est le levier de cette transformation, et la garantie que la phase de transition devienne une plateforme pour reconstruire les institutions et le projet national sur des bases solides et durables. Et la question des grandes questions demeure : "Pourquoi continuer à ignorer l'option pour l'Autorité d'assumer sa responsabilité directe concernant la bande de Gaza par le biais de l'union et du consensus nationaux ?"

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.