Une justice aveugle devant la Palestine... Lucide devant l'Amérique et Israël
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Une justice aveugle devant la Palestine... Lucide devant l'Amérique et Israël


Dans un monde qui affiche des slogans sur la justice et les droits de l'homme le matin, puis tire les rideaux du silence sur les crimes le soir, il semble que la balance du droit international a été conçue pour s'incliner chaque fois que l'influence américaine se manifeste ou qu'Israël apparaît dans tout conflit.
Un monde qui entend l'histoire d'un soldat israélien fait prisonnier à l'intérieur d'un char armé, tandis qu'il n'accorde aucune attention aux dizaines de prisonniers palestiniens ni à un enfant arraché aux bras de son père sans accusation, ou dont la maison est bombardée et s'effondre sous les décombres. Un monde qui voit les obus s'abattre sur Gaza chaque jour comme la pluie, mais ne voit les victimes que lorsque leur mention sert un récit politique biaisé.

Israël continue de bombarder le Liban malgré l'occupation continue de terres libanaises reconnues et empêche la résistance de se préparer à défendre une patrie menacée, et pourtant la communauté internationale traite la victime comme celle qui doit toujours faire preuve de retenue, tandis que le bourreau a le droit de répondre, de se défendre et de se justifier. En Syrie, l'occupation conserve des terres depuis des décennies et y ajoute des terres et des agressions nouvelles quand il le souhaite, tandis que le monde se contente de surveiller. Imaginez si un missile sortait de Syrie en réponse à une agression en cours, les voix s'élèveraient alors pour exiger la "destruction de Damas" sous le prétexte de légitime défense. Quelle justice change selon l'identité de la victime et non selon la loi?

Et à Gaza, le blocus et les bombardements se poursuivent depuis de nombreuses années. On demande au Palestinien d'accepter une vie temporaire sans État, sans perspective, sans dignité. Lorsqu'il tente de répondre à la machine de guerre, il est accusé de terrorisme, tandis que l'État occupant reçoit une immunité politique pré-établie, peu importe ce qu'il commet.

En toile de fond, comme nous l'avons mentionné, le dossier des prisonniers palestiniens est la preuve la plus claire du double discours mondial. Le monde entier parle des prisonniers israéliens - dont la plupart sont des soldats capturés à l'intérieur de véhicules militaires - tandis que, derrière ce bruit, plus de dix mille prisonniers palestiniens, beaucoup d'entre eux sans procès, nombreux en isolement et dans des conditions documentées par des organisations de défense des droits comme étant des actes de torture, de privation de nourriture, d'amputations, de viols et de violations graves, et malgré cela, leurs noms ne sont pas mentionnés dans les conférences internationales et leurs photos ne sont pas diffusées dans les bulletins d'informations. La douleur palestinienne - encore une fois - semble inadaptée à l'usage médiatique.

Quant aux responsables occidentaux, ils n'apparaissent dans aucun discours sans répéter que les prisonniers israéliens sont la principale raison de la guerre. Ils ont lié la reconnaissance de l'État de Palestine à leur libération et le passage de l'aide humanitaire à Gaza à leur retour. Or, lorsqu'ils sont revenus, rien n'a changé et une autre excuse a été avancée à propos des "changements de programmes scolaires", puis ils sont passés à la demande de "désarmement de la résistance" et de réformes, et les prétextes ont changé... mais la logique est restée la même.

Et avec tout ce biais international, le silence arabe demeure l'un des éléments les plus cruels de la scène. Des présidents et des rois arabes ont choisi la salvation individuelle et des personnalités influentes ont choisi de placer leur survie politique au-dessus de la dignité de leurs peuples, liant leur décision à Washington plutôt que d'être un soutien à leur cause centrale. Ils voient la destruction et l'absence de justice, mais ils préfèrent des calculs étroits à la position morale, et souvent, ces pays deviennent des instruments de pression sur la victime plutôt que de lui apporter du soutien.

Ce silence prolonge la durée de l'agression, pousse l'opprimé à se battre seul, et donne au oppresseur le sentiment que toute la région se tient derrière lui, n'osant pas s'opposer.

Cependant... Malgré toute cette injustice et ce parti pris, la voix de l'opprimé reste présente, émergeant des décombres comme un témoin qu'on ne peut effacer. La vérité - peu importe à quel point elle est entourée - ne meurt jamais et les peuples - peu importe le poids de l'oppression - savent comment se relever et savent comment préserver la mémoire de la justice lorsque le monde entier oublie sa signification.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.