La séparation de l'industrie des chambres de commerce conduit-elle à un décollage économique ou à un déclin vers la division ?
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La séparation de l'industrie des chambres de commerce conduit-elle à un décollage économique ou à un déclin vers la division ?

Alors que l'économie palestinienne fait face à des défis sans précédent, un débat intense ressurgit sur l'avenir de la représentation de l'industrie en Palestine. Certains estiment que la création d'une chambre d'industrie indépendante pourrait être la clé du développement de la production locale et du renforcement de la compétitivité, tandis que d'autres mettent en garde contre le risque que cette mesure ouvre la voie à la division au sein du secteur privé et disperse les efforts à un moment où le pays a besoin d'une position économique unifiée. La question se pose : avons-nous besoin de nouvelles institutions, ou devons-nous redéfinir les rôles et élargir les pouvoirs de celles qui existent déjà ?

Pourquoi maintenant ?

La création d'un ministère de l'industrie a constitué un tournant important, offrant une adresse gouvernementale claire pour les politiques industrielles, et encourageant la réflexion sur des cadres représentatifs plus spécialisés. Avec l'augmentation des coûts de production et les difficultés d'accès aux marchés en raison des restrictions israéliennes, les industriels cherchent des mécanismes de représentation plus efficaces. De plus, certains programmes de soutien international conditionnent leur aide à des interactions avec des organisations sectorielles spécialisées, ce qui renforce l'idée d'un organe industriel indépendant capable d'attirer un financement direct.

Entre l'Union générale des industries et la chambre proposée

L'Union générale des industriels palestiniens joue un rôle national dans l'élaboration des politiques et la représentation des industriels auprès des autorités officielles. En revanche, la chambre d'industrie proposée pourrait offrir des services opérationnels directs, tels que l'émission de certificats d'origine, l'organisation d'expositions et la formation des ressources humaines. Cependant, le succès de cette séparation nécessitera une définition claire des pouvoirs afin d'éviter le double emploi des rôles.

Les dimensions politiques et économiques

Les opposants à la séparation estiment que l'idée pourrait refléter des luttes de pouvoir au sein du secteur privé, plus que constituer une réforme institutionnelle, tandis que ses partisans soulignent la faible représentation des industriels dans certaines chambres — parfois inférieure à 1 % — comme une preuve de la nécessité d'une nouvelle structure leur conférant une voix plus forte.

Le rôle du gouvernement et le plan stratégique
L'absence d'un plan gouvernemental clair laisse la porte ouverte aux interprétations individuelles. Le plan devrait se baser sur :

Choisir un modèle de représentation clair, que ce soit en renforçant les comités industriels au sein des chambres ou par une séparation organisée.

Aligner les rôles institutionnels entre les chambres de commerce, l'union et tout nouvel organisme.

Lier la réforme institutionnelle aux politiques de développement industriel, telles que le développement des zones industrielles et la facilitation de l'accès aux marchés.

Une vision gouvernementale annoncée garantit que tout ajustement sert l'objectif suprême : stimuler la croissance industrielle et renforcer la résilience de l'économie nationale.

Redéfinir les rôles plutôt que de créer de nouveaux organismes
Il est difficile de justifier la création d'une nouvelle chambre pour accomplir un rôle secondaire qui pourrait être effectué par l'Union générale des industries en élargissant ses missions et en lui conférant des pouvoirs exécutifs et de services en plus de son rôle stratégique. Cette voie préserve l'unité du secteur privé et empêche la duplication de la représentation.

Leçons brèves du monde

Turquie et Jordanie : chambres d'industrie indépendantes avec une coordination étroite avec les chambres de commerce.

Allemagne : chambre unifiée de l'industrie et du commerce avec des comités industriels forts.

États-Unis et Japon : intégration institutionnelle sans séparation complète, avec des associations sectorielles actives.

Intégration ou séparation ?

Dans le contexte palestinien, la taille réduite du marché et la faiblesse de la base industrielle favorisent l'option d'intégration institutionnelle plutôt que la séparation, tout en renforçant la représentation industrielle au sein des structures existantes. La séparation peut être réexaminée dans le futur si la production s'élargit et si les ressources augmentent.

Conclusion

La séparation de l'industrie des chambres de commerce pourrait être un pas positif si elle s'inscrit dans une réforme globale, mais elle pourrait approfondir la division si elle est mise en œuvre sans consensus. La priorité maintenant est de construire une intégration efficace entre les institutions du secteur privé, avec le gouvernement adoptant un plan stratégique clair qui dessine les contours de la prochaine étape.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.