Une trêve unilatérale : Gaza après l'accord de cessez-le-feu
La trêve annoncée à Gaza ne ressemble à aucun accord précédent de cessez-le-feu. Bien qu'elle ait été parrainée par les États-Unis, et largement approuvée par le monde arabe et occidental, les jours qui ont suivi ont révélé que ce qui s'est passé était plus proche d'une trêve unilatérale, où les Palestiniens se sont engagés à respecter les conditions déclarées, tandis que la machine occupante a continué ses bombardements et ses violations, entravant l'entrée de l'aide humanitaire et imposant de nouveaux faits sur le terrain.
Une trêve sur le papier… et un feu sur le terrain
Depuis le premier instant de l'application de l'accord, les attaques israéliennes à Gaza n'ont pas cessé, que ce soit par des frappes ciblées ou des bombardements d'artillerie le long de la nouvelle frontière !!! ou en visant des groupes civils essayant d'obtenir de l'aide. Alors que les points de passage devraient théoriquement être ouverts quotidiennement dans le cadre des arrangements de trêve, la réalité confirme que l'ouverture des points de passage se fait de manière irrégulière et inattendue, et que l'introduction de camions humanitaires reste soumise à un chantage politique et à des procédures d'inspection complexes, ce qui rend le flux de nourriture, de médicaments et d'eau intermittent et insuffisant.
Selon les déclarations d'un responsable onusien, "le flux actuel d'aide ne répond pas à 20 % des besoins essentiels de la population, et Israël continue de traiter la trêve comme une prolongation de la gestion de la guerre par d'autres moyens".
Des positions politiques figées… sans impact sur le terrain
Sur le plan palestinien interne, le mouvement Hamas publie des déclarations politiques successives dénonçant les violations et demandant des garanties internationales, mais ne montre aucune réaction sur le terrain face à la poursuite des attaques dans un contexte où des déclarations israéliennes avertissent d'une intensification militaire en cas de réponse sur le terrain de la part du Hamas.
Quant à l'Autorité palestinienne, elle reste dans un état de gel politique, formulant ses positions diplomatiques par le biais des canaux des médiateurs européens et arabes sans instruments sur le terrain, tandis qu'Israël, sous la direction de l'extrême-droite au pouvoir, continue de l'ignorer totalement dans tout arrangement concernant Gaza après la guerre. Les déclarations des responsables palestiniens aux médias ont clarifié à plusieurs reprises que "le gouvernement israélien traite l'autorité comme si elle n'existait pas, poursuivant une politique d'exclusion financière et politique", surtout avec la continuation de la rétention des fonds de la collecte, qui sont considérés comme la bouée de sauvetage essentielle pour le budget de l'autorité et le secteur des services. Avec la poursuite des demandes internationales de réformes au sein de l'autorité, et la divergence sur l'interprétation de la manière de ces réformes, à savoir si elles impliquent l'abandon du récit palestinien dans les curriculums éducatifs, en plus de la réhabilitation des appareils de sécurité palestiniens et de la restructuration des emplois civils, d'une part, d'autre part, tous les Palestiniens s'accordent à dire que l'unité nationale est la clé des réformes et l'appel à des élections globales qui établirait un front palestinien capable d'utiliser tous les moyens disponibles et toutes les méthodes pour être présent avec force dans tous les domaines.
La Cisjordanie : une trêve non reconnue
Alors que les yeux du monde se tournent encore vers la trêve à Gaza, la Cisjordanie connaît une intensification sans précédent de la violence, les colons poursuivant leurs attaques "barbares", comme les décrivent des organisations de droits humains, contre les villages et villes palestiniens, sous la protection de l'armée israélienne. Parallèlement, l'occupation continue de couper la Cisjordanie avec plus de 900 points de contrôle militaires, transformant la vie de millions de Palestiniens en une série de barrières quotidiennes et de paralysie économique et sociale.
Un expert en affaires israéliennes commente que "le gouvernement israélien agit comme si la trêve était une opportunité pour approfondir le contrôle du territoire et imposer un fait accompli, et non pour apaiser les tensions".
Un parrainage américain formel… et un système international impuissant
Bien que Washington annonce son engagement envers la trêve, il se limite à des déclarations de pression douce qui ne se traduisent pas sur le terrain. Les déclarations de responsables américains ont parlé de "la nécessité de respecter la trêve et de permettre l'entrée des aides", mais elles ne s'accompagnent pas de véritables instruments de pression, que ce soit en termes de condamnation des attaques ou d'imposition de conditions sur le soutien militaire continu accordé à Israël.
Les pays arabes et occidentaux qui ont approuvé l'accord se sont également limités à émettre des déclarations, sans initiatives politiques ni comités de surveillance sur le terrain, ni garanties réelles pour mettre fin aux violations.
Une trêve unilatérale… et une réalité qui pourrait mener à l'explosion
Tout cela rend la trêve actuelle déséquilibrée, et elle est perçue du point de vue palestinien comme une "trêve unilatérale", utilisée comme un couvert international pour Israël afin de poursuivre la pression militaire et économique, de créer un environnement humanitaire étouffant et de redessiner le paysage politique palestinien en fonction de son agenda.
Dans un contexte de maintien du blocus, d'entrave à l'aide, d'expansion de la violence en Cisjordanie, d'imposition d'une nouvelle réalité sur le terrain et d'absence de position palestinienne unifiée, la trêve semble être une étape fragile qui pourrait exploser à tout moment, surtout avec la multiplication des signes indiquant que l'occupation l'utilise pour réorganiser ses cartes, et non pour parvenir à une paix globale ou à une trêve à long terme.
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