Décision 2803 : Danger ou Opportunité
La grande majorité des Palestiniens s'accordent à dire que la résolution 2803 du Conseil de sécurité porte atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien, représente un danger pour lui et menace le projet national qui déchire l'unité politique de l'État palestinien envisagé, et impose une tutelle internationale américaine sur le peuple palestinien et ses structures gouvernementales en Cisjordanie et à Gaza ; et ils ont raison, c'est un fait indiscutable.
Cependant, ce faisant, cette décision ouvre également de nombreuses "vertus" pour parer le danger existentiel qu'elle contient ; comme mettre fin à la guerre et au meurtre israélien guettant les Palestiniens dans la bande de Gaza, relancer la vie à Gaza – même si c'est de manière limitée –, reprendre la reconstruction, arrêter le déplacement, et ouvrir les passages y compris celui de Rafah sous la supervision des entités internationales établies en vertu de la résolution 2803 du Conseil de sécurité.
Cette décision donne également aux Palestiniens une chance de revenir comme une étape transitionnelle pour corriger leur situation, et un espoir pour reconstruire leurs institutions et réformer leurs bases gouvernementales en accord avec leur capacité autonome et le soutien international dont ils ont bénéficié ; les deux années prévues pour mettre en œuvre la résolution 2803 constituent un facteur décisif - s'ils effectuent bien leur travail - pour ramener les Palestiniens à la table de la communauté internationale et pour qu'ils soient dans son sillage et non derrière elle.
À mon avis, profiter de l'opportunité offerte par la résolution du Conseil de sécurité ; "un parcours fiable vers l'autodétermination et l'établissement d'un État palestinien" nécessite d'atteindre une formule consensuelle dans le cadre de l'État et de ses engagements, de sorte que le différend entre les forces sociales et les partis politiques soit basé sur les politiques gouvernementales plutôt que sur les objectifs de l'État et ses engagements en premier lieu. Deuxièmement, il est nécessaire d'établir une feuille de route de réforme du système politique clairement définie et annoncée, pouvant être mesurée en termes de progrès, et convenue avec la communauté internationale en la présentant au Conseil de sécurité avec l'aide de la Ligue arabe, de la France et d'autres pays ; afin de créer des institutions de gouvernance efficaces et responsables bénéficiant d'une légitimité populaire par le biais d'élections libres et justes soutenant l'existence d'États d'institutions, de la primauté du droit et de la justice sociale.
Troisièmement, renforcer la capacité de la communauté palestinienne en Cisjordanie et à Gaza à résister en développant des outils de lutte nationale "résistance populaire" capables de faire face et de préserver l'homme et la terre ; de sorte à devenir un mode de vie pour les Palestiniens, et à la mettre en œuvre, même par la force, pour empêcher son évitement afin de garantir une participation populaire plus large et d'élargir la solidarité internationale tout en augmentant le coût de l'occupation.
Ô Palestiniens, où fuirez-vous ? Israël devant vous, l'Amérique derrière vous, il ne vous reste que le travail, la persévérance, la patience et le souci d'évaluer les institutions gouvernementales ; pour garantir la légitimité populaire et se libérer de l'occupation, et échapper à la tutelle américaine à venir, en transformant le danger de la résolution 2803 du Conseil de sécurité en opportunité.
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