Gideon Levy : Ben Gvir cherche à transformer l'exécution des Palestiniens en un événement public festif

SadaNews - L'écrivain Gideon Levy a abordé l'escalade du discours extrémiste au sein du gouvernement israélien concernant l'application de la peine de mort à l'égard des Palestiniens, et a prédit que le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir s'efforcera de transformer les exécutions en cérémonies publiques ayant un caractère populaire afin d'accroître sa popularité politique.

L'écrivain a déclaré -dans sa chronique dans le Haaretz- que Ben Gvir, malgré la proposition du président de la Commission de la Sécurité nationale à la Knesset, Tzvika Foghel, de procéder aux exécutions par injection létale, fera pression en faveur de l'adoption de la pendaison publique sur les places publiques, considérant que cette option présente une valeur symbolique et politique plus importante pour le courant d'extrême droite.

Des rapports ont indiqué qu'une délégation israélienne se rendra dans des pays appliquant la peine de mort pour étudier les différentes méthodes d'exécution, avec des prévisions selon lesquelles la délégation comprendra des personnalités religieuses, sécuritaires et professionnelles concernées, sachant qu'il ne reste dans le monde que 23 pays appliquant la peine de mort, selon l'écrivain.

L'écrivain a passé en revue les expériences de plusieurs pays, tels que l'Iran, l'Arabie Saoudite, les États-Unis et la Syrie, où l'espion israélien Eli Cohen a été pendu en 1965 sur la place Marja à Damas, son corps restant là à osciller dans les airs pendant 6 heures, afin que le public puisse passer.

Cependant, l'écrivain estime qu'Israël se dirige vers un modèle plus sévère, plus rapide et plus exécutif, sans appel ni réexamen, et avec une inclination clairement vengeresse, car lorsque les "terroristes" sont pendus, y compris "quiconque tue un Juif parce qu'il est Juif, 6 heures ne suffiront pas, car l'important est que le peuple d'Israël voie la scène et en profite", comme le dit Levy.

Levi met en garde dans son article contre la possibilité de transformer l'exécution en un événement festif auquel assisteraient des milliers d'Israéliens, avec la participation de familles et de colons, et d'en faire une occasion nationale qui pourrait même être intégrée dans les célébrations du jour de l'indépendance ou de la fête de Pourim, où les parents amèneraient leurs enfants, les grands-parents amèneraient leurs petits-enfants, et les colons annonceraient une pause temporaire dans les actes de violence, pour ne pas manquer l'occasion de se tenir fièrement et d'exprimer leur "fierté israélienne".

L'écrivain a conclu que le projet de loi ne concerne pas la sécurité autant qu'il reflète une escalade dans l'extrémisme et le nationalisme vengeur, en transformant la punition en un spectacle collectif exploité à des fins de gains politiques et populaires, ce qui annonce une dégradation supplémentaire des normes morales et juridiques au sein d'Israël.

Source : Haaretz