De New York à La Haye : Quand la justice se réveille de son long sommeil
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De New York à La Haye : Quand la justice se réveille de son long sommeil

Le train du changement a démarré dans le monde 

La parole a triomphé de l'argent politisé et l'homme a triomphé de la discrimination, à New York, la ville qui était un symbole d'influence et un carrefour du sionisme. Cette fois, les gens ont choisi un leader qui considère chaque être humain comme tel, sans distinction entre musulmans, chrétiens, juifs ou bouddhistes, ni entre riches et pauvres, migrants et citoyens de souche. Un leader qui porte dans son cœur la douleur de tous ceux qui connaissent la peur, la marginalisation ou le racisme, comme sa mère qui avait peur de prendre le bus après les événements du 11 septembre parce qu'elle portait le hijab. C'est une victoire de Zahran Mamdani — une victoire pour l'humanité avant la politique et pour les valeurs avant les intérêts, et pour une génération qui croit que le leadership commence par l'humanité et se termine par la justice.

Cette victoire à New York n'était pas isolée du mouvement de conscience mondiale qui a commencé à se former lentement, puis ses contours ont commencé à se préciser depuis les grandes capitales où la Grande-Bretagne a annoncé sa reconnaissance de l'État de Palestine, l'État qui a reçu la promesse Balfour malheureuse en 1917 — à l'origine du drame palestinien — et commence aujourd'hui à rectifier son erreur sous la pression des foules et de la rue, même partiellement, par une reconnaissance tardive que l'injustice qui a frappé des générations de Palestiniens ne peut continuer sans responsabilité politique et morale.

Dans les rues d'Europe, des millions de personnes sont sorties pour protester contre le génocide à Gaza, non pas uniquement par émotion, mais en réponse à une prise de conscience longtemps attendue. Le Palestinien n'est plus "l'autre lointain", mais devenu la conscience du monde blessé. Avec cette prise de conscience, la question la plus dangereuse commence à être posée courageusement : comment l'occupation israélienne peut-elle continuer sans compte à rendre ? Et qui lui a permis de s'en tirer sans justice pendant toutes ces décennies ?

Les politiques occidentales ont tenté à maintes reprises de présenter des solutions politiques qui semblent justes tout en étant fondamentalement trompeuses. Le "plan Trump", composé de vingt et une points, est la plus claire illustration de cette tromperie. Il n'incluait pas de reconnaissance d'un État palestinien ni d'engagement à juger les criminels de guerre, mais demandait le désarmement de la résistance sans mettre fin à l'occupation, et tentait de redorer l'image d'Israël, devenu honni dans l'opinion publique mondiale.

Ce plan était en réalité un camouflage pour les crimes de guerre et un accord de temps supplémentaire pour le projet du sionisme politique, pas un chemin vers la paix. Si le soutien à de telles politiques se poursuit, son impact ne se limitera pas aux seuls Palestiniens, mais ébranlera également l'avenir des partis au pouvoir en Occident et mettra en lumière la profonde division entre éthique et intérêts.

La justice ne connaît pas d'exceptions, et la conscience mondiale commence à exiger la responsabilité de tous ceux qui ont participé — par leurs actes ou leur silence — à la continuité des violations. Si la justice triomphe dans ces âmes épuisées par la justification, la reconnaissance totale de l'État de Palestine et le soutien des institutions internationales pour juger les criminels représente un véritable pas vers la paix.

Car cette reconnaissance n'est pas simplement une position politique symbolique, mais le début d'un chemin qui peut désarmer tout le monde et accorder aux Palestiniens leur droit à une vie digne et au monde une chance pour une paix fondée sur l'égalité et la dignité.

Cependant, la vérité la plus importante demeure : que ce sont les Palestiniens eux-mêmes qui sont les véritables artisans de la justice par leur présence, leur résistance et leur lutte continue. La résistance palestinienne n'est pas seulement un acte national, mais fait partie même de la balance de la justice, rappelant au monde que les droits ne sont pas accordés par des promesses, mais arrachés par la patience, la volonté et la foi en la vérité.

Peut-être que cette prise de conscience morale s'étendra pour toucher l'histoire elle-même, car la justice ne tombe pas sous le poids du temps et l'histoire n'oublie pas ceux qui ont facilité ou justifié les crimes, tout comme elle n'a pas oublié ceux qui ont soutenu les régimes d'apartheid en Afrique du Sud.
Si cette transformation de la conscience se poursuit, le monde sera témoin d'un moment rare où le droit international s'unira à la conscience humaine, levant l'immunité de tous ceux qui ont permis l'occupation — par l'argent, l'armement ou le silence.

La victoire de Zahran Mamdani à New York n'est pas un événement électoral anodin mais un cri moral mondial disant : que la paix véritable ne sera réalisée que lorsque la justice sera accomplie, et que la justice ne pourra voir le jour qu'avec la reconnaissance du droit des Palestiniens à leur patrie, la restitution de leur dignité et la mise en accusation des politiques qui ont créé leur tragédie.

Ce qui a commencé à New York n'est pas seulement une victoire politique, mais une déclaration clair au monde : si vous voulez une paix véritable, commencez par la justice; et si vous voulez une justice véritable, commencez par la Palestine.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.