Le décret présidentiel et le défi de l'organisation des élections
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Le décret présidentiel et le défi de l'organisation des élections

Le décret émis par le président palestinien Mahmoud Abbas le dix-neuf de ce mois a surpris tout le monde et semblait être une fuite en avant ou en dehors du contexte de la réalité et de l'événement, même ceux qui appartiennent à l'Organisation de libération de la Palestine et au Conseil national visé par le décret ont été surpris comme le reste du peuple.

La majorité des réactions au décret présidentiel étaient négatives, critiques ou étonnées, même de l'intérieur de l'organisation et du mouvement Fatah, d'autant plus qu'à notre connaissance, le décret n'a été précédé ou accompagné d'aucun dialogue ou discussion au sein du Conseil central de l'organisation ou au sein du comité exécutif - bien que le décret ait conduit à une réunion du comité exécutif sur le sujet sans préciser de date - et même au niveau du comité central du mouvement Fatah, qui est le dernier bastion légitime de l'Organisation de libération.

Avec tout le respect dû à Monsieur le Président et à son droit, en tant que président du peuple et de l'Organisation de libération de la Palestine, de prendre ce qu'il considère comme convenable pour l'intérêt national, il reste des questions sur le mécanisme de prise de ses décisions et d'émission de ses décrets, surtout sur les questions nationales stratégiques qui concernent l'ensemble national ?
Le fait que le président appelle à une réunion du Conseil national en cette période difficile est compréhensible et nécessaire pour discuter des dangers auxquels la cause nationale est confrontée et de ce qui se passe dans la bande de Gaza en termes de destruction, de mort et de famine, mais qu'il appelle à l'organisation d'élections pour le Conseil national au cours de cette année (dans seulement cinq mois) est surprenant, non seulement parce que c'est un appel à des élections du Conseil national sans les autres élections générales présidentielles et législatives, mais aussi en raison de l'impossibilité d'organiser des élections dans cette période courte, sauf si le président a des garanties de certaines parties que nous ne connaissons pas, que les obstacles qui ont empêché l'organisation des élections générales à l'intérieur et à l'extérieur pendant des années ont été ou seront levés, et tout le monde sait que depuis la création de l'Organisation de libération de la Palestine en 1964, les membres du Conseil national n'ont pas été élus et ont toujours été remplacés par un consensus entre les partis ou par des nominations directes de la direction, de plus Israël a récemment entravé l'organisation des élections à Jérusalem ?
Au-delà de ces questions qui ne manquent pas de scepticisme, même si nous dépassons le problème du lieu de tenue de la conférence et s'il se tiendra dans ce qu'il reste de la Cisjordanie occupée ou à l'étranger ? La publication du décret en ce moment et de cette manière indique l'une des deux choses ou hypothèses, ou les deux :
Premièrement : Le président ne fait pas confiance aux partis et factions, qu'ils soient à l'intérieur de l'organisation ou à l'extérieur, et ne trouve pas d'utilité à dialoguer avec eux concernant l'Organisation de libération, surtout qu'il existe des dizaines de dialogues, voire d'accords attendus concernant l'organisation sans mise en œuvre, tandis que les forces opposées à l'organisation et à sa politique n'ont pas pu offrir au peuple une meilleure alternative.
Deuxièmement : Le président ressent, et peut-être est-il arrivé à la conviction, qu'il existe un danger réel menaçant l'existence de l'autorité palestinienne et donc pour éviter qu'il n'y ait un vide, il veut anticiper les événements en restaurer la crédibilité à l'Organisation de libération et la revitaliser pour représenter tout le peuple à l'intérieur et à l'extérieur et conduire un processus de libération nationale, alors que les conditions énoncées dans le décret pour participer aux élections sont en désaccord avec cette hypothèse, car le problème dans le processus de règlement politique et le non-respect des résolutions internationales et des accords extérieurs ne résidait pas dans les partis palestiniens mais en Israël même.
Je crains que le décret, au lieu d'être un pas vers la rectification du chemin de l'organisation et d'avancer vers la réconciliation et l'unité nationale, n'aggrave les divergences internes et ne détourne l'attention de la véritable menace existentielle à la cause nationale et de ce qui se passe dans la bande de Gaza en termes de mort, destruction et famine sans précédent dans l'histoire de l'humanité.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.