
Les organisations de droits de l'homme, cible de la droite israélienne
Parallèlement à la guerre d'extermination menée par Israël contre Gaza depuis deux ans, sur la scène politique intérieure, on assiste à une attaque contre les organisations de droits de l'homme israéliennes. C'est la continuation de ce que la droite israélienne a commencé et intensifié depuis plus d'une décennie et demie, lorsqu'elle a proposé en parallèle à la guerre qu'elle a menée sur Gaza à la fin de 2008 de former une commission d'enquête pour investiguer les actions de ces organisations de droits de l'homme et ses sources de financement. La base sur laquelle la droite s'est appuyée concerne les organisations de droits de l'homme en Israël, affirmant que son interprétation idéologique de ces droits est la seule légitime, et qu'il n'y a aucune importance ou place pour des interprétations basées sur des valeurs mondiales répandues.
En fait, ces dernières valeurs sont présentées comme une déviation de la vérité, de plus, le processus de critique des politiques et des pratiques du gouvernement nécessite l'expulsion des critiques sans tenir compte du contenu de la critique.
Un présentateur de la radio de l'armée israélienne a résumé toute la situation en se demandant : "Pourquoi ne des traîtres de gauche, qui souffrent d'un problème d'identité, espionnent-ils pour le camp adverse? Pourquoi alors les puissants parmi nous ne devraient-ils pas les frapper brutalement pour les ramener chez eux avec des cicatrices visibles?", en faisant précisément référence aux membres de l'organisation "Breaking the Silence", qui ont témoigné sur les violations israéliennes à Gaza devant la commission d'enquête internationale formée par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en avril 2009 (Commission Goldstone).
À l'aube de la formation du gouvernement actuel, le chef du parti "Sionisme religieux", Bezalel Smotrich, qui a occupé les postes de ministre des Finances et de ministre adjoint à l'administration de la sécurité, a affirmé que les organisations de droits de l'homme qui agissent contre l'État d'Israël représentent une menace existentielle pour l'État, et que le nouveau gouvernement devra prendre des mesures sévères contre ces organisations dès qu'il prendra le pouvoir.
Si nous devions résumer les principales nouveautés concernant la campagne de la droite israélienne contre les organisations de droits de l'homme, il faudrait mentionner deux points. Le premier est la diffusion d'idées qui renforcent la notion selon laquelle les organisations qui se concentrent sur la promotion des valeurs mondiales sont immédiatement suspectes au motif qu'elles s'opposent à l'État, et que les valeurs mondiales sont considérées comme inacceptables et ne sont donc pas considérées comme des critères légitimes de critique dans le discours national. L'objectif de cela est de maintenir la séparation dans l'espace public entre l'individu et l'État floue ou trompeuse, de sorte que l'individu perde son individualité et soit recruté en tant que partie du tout national afin de répondre aux critiques adressées à l'État. Souvent, la critique d'un certain politique du gouvernement est présentée comme une critique dirigée contre le peuple.
Le deuxième point est que des organisations de droite ont recours à l'adoption d'un discours sur les droits de l'homme pour justifier les objectifs et les intérêts du sionisme. Les premiers signes de ce phénomène sont apparus au début du deuxième millénaire, parmi des activistes politiques et des membres de la Knesset des partis de droite israéliens. Ce discours a gagné en ampleur en 2005, à la suite du retrait de près de huit mille colons juifs de Gaza dans le cadre de l'application du "plan de désengagement" unilatéral, car des organisations de droite ont commencé à prétendre que le retrait des colons juifs de leurs maisons par la force était contraire à un discours sur les droits de l'homme. À la suite de cela, nous avons commencé à remarquer que les opposants à la "solution à deux États" utilisent un discours sur les droits de l'homme contre le retrait de colons juifs d'une zone spécifique afin d'y établir un État palestinien homogène. Cette prétention s'est exprimée lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié la possibilité de retirer des colons juifs des territoires palestiniens de "nettoyage ethnique".
Ces approches ont été rapidement acceptées par les Israéliens, dont des indicateurs précédant la guerre contre Gaza ont montré que 90 % d'entre eux pensent qu'Israël respecte les droits humains des Palestiniens dans les territoires de 1967. Une large majorité d'entre eux pense que les pratiques de l'État d'occupation contre les Palestiniens ne constituent pas des violations des droits de l'homme, alors qu'en revanche, plus de la moitié d'entre eux pensent que des pratiques similaires contre les colons israéliens constituent des violations des droits de l'homme.

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