Israël n'est pas seule création de l'Occident colonial

Le nombre de Juifs dans le monde est d'environ 15 millions, dont la majorité vit en Israël et aux États-Unis, tandis que le nombre d'Arabes est d'environ 450 millions vivant dans 22 pays qui constituent la Ligue arabe. Le nombre de musulmans est d'environ 2 milliards, représentant 57 pays, soutenus par l'Organisation de la conférence islamique. Pourtant, l'entité juive sioniste raciste et terroriste appelée Israël occupe des positions de premier plan au niveau mondial sur le plan militaire et technologique, étant le seul pays nucléaire dans la région. De plus, les gangs juifs sionistes ont vaincu 7 armées arabes lors de la guerre de 1948, et l'État d'Israël a été établi sur 78 % des terres de la Palestine. Lors de la guerre de 1967, Israël a occupé le reste de la Palestine et d'autres terres arabes, et continue de sévir dans la région arabe, tandis que les Arabes et les musulmans sont enlisés dans leur retard, leurs conflits, et peu de leurs pays atteignent un degré de stabilité et un niveau de vie décent en tant qu'États indépendants et souverains.

 Il est vrai que certains diront que la force d'Israël ne vient pas de lui-même, mais du soutien de l'Occident, et qu'il n'aurait pas pu exister sans la Déclaration Balfour et le soutien colonial occidental, d'abord de la Grande-Bretagne puis des États-Unis. Israël est une base avancée de l'Occident pour servir ses intérêts et dominer la région afin d'en empêcher l'unité. Ces personnes citent le document Campbell-Bannerman de 1907 et l'accord Sykes-Picot de 1916, sur lesquels nous avons beaucoup écrit et parlé.

Je dis que cela est vrai et que ce sont des vérités historiques indéniables, mais ce ne sont pas toutes les vérités. L'intellect politique arabe, en particulier le national et le révolutionnaire, s'est contenté de cette donnée historique pour construire toute sa narration sur le conflit arabo-israélien, en tenant l'Occident responsable de tout ce qui se passe, sans examiner la possibilité de la responsabilité des Arabes eux-mêmes pour une partie de la responsabilité concernant leur retard, la corruption de leurs systèmes et régimes politiques, sociaux et économiques, ainsi que la perte de la Palestine.

Il est vrai qu'Israël est un projet colonial, mais qu'en est-il des monarchies du Golfe - l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats, Bahreïn, le Koweït - dont l'apparition coïncide avec celle du projet sioniste et la découverte du pétrole dans la région ? N'est-ce pas la Grande-Bretagne qui a établi ces monarchies à partir du dernier quart du XIXe siècle jusqu'à la création de la dernière d'entre elles, les Émirats, en 1971 ? Et ces pays auraient-ils pu exister et perdurer sans le soutien direct de la Grande-Bretagne puis des États-Unis ?

Qu'en est-il également des pays de l'accord Sykes-Picot au Levant, qui étaient sous l'Empire ottoman, où la Grande-Bretagne et la France ont partagé l'héritage de l'homme malade après la Première Guerre mondiale, établissant des frontières pour le Liban, la Syrie et l'Irak, en plaçant des gouverneurs dessus et en instaurant un statut spécial pour la Palestine afin d'en faire un État pour les Juifs - un accord que les Russes ont dénoncé après la révolution bolchevique de 1917 ?

Oui, Israël est une base avancée des États-Unis servant les intérêts de l'Occident en général. Mais n'y a-t-il pas des bases américaines, britanniques et françaises dans tous les pays du Golfe et ailleurs, jouant le même rôle ? Nous l'avons vu lors de l'attaque américaine contre l'Irak en 1991 puis de son occupation en 2003, et pendant que l'Occident gérait le chaos de ce qu'on appelle le printemps arabe, autorisant l'invasion de la Syrie et les frappes sur l'Iran récemment ?

Il n'y a là rien pour défendre une entité illégitime, terroriste et raciste, ni pour ignorer les tentatives de certains pays arabes de s'affranchir de la domination américaine, mais c'est une tentative de réveiller l'esprit arabe de son sommeil et de faire face à la réalité au lieu de fuir vers une histoire falsifiée pleine de mythes et de mensonges, que ce soit sous sa version arabe ou islamique.