Le gouvernement... et la dignité
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Le gouvernement... et la dignité

(1) La session d'urgence du gouvernement
 
Le gouvernement palestinien a tenu hier soir, jeudi, une réunion d'urgence pour discuter de la crise financière principalement causée par l'interdiction pour le gouvernement israélien de transférer le reste des fonds de la collecte des impôts au cours des deux derniers mois, après les larges coupes qu'il a effectuées depuis 2019, celles-ci ayant augmenté après le mois d'octobre 2023.

Ce type de réunions exceptionnelles implique de sortir avec des décisions inattendues pour faire face à la crise et éviter la catastrophe, ainsi que des mesures pratiques adaptées à la nature de la crise dont souffrent le gouvernement et l'autorité palestinienne. Cependant, la déclaration "menaçante" du gouvernement n'a pas atteint l'ampleur de l'action pour freiner les mesures israéliennes qui semblent visées à renverser l'autorité ou, au minimum, à la maintenir sur le bord de l'effondrement. 

À mon avis, le gouvernement est contraint de prendre des décisions difficiles et de faire face aux politiques israéliennes, malgré le retard à cet égard ; aucune des gouvernements ou de la classe politique dirigeante au cours des trente dernières années n'a pris la décision appropriée au moment nécessaire, ou surpris les parties régionales et internationales impliquées dans la relation entre Palestiniens et Israéliens ; cela en raison de l'hésitation à prendre des décisions ou de menaces réitérées qui rendent cette menace insignifiante après que le gouvernement israélien a pris ses précautions pour annuler toute étape ou mesure, ne la laissant que symbolique si elle était effectuée par les Palestiniens, ou en rendant son impact sur les Palestiniens plus douloureux.

Le retard dans la prise de décision ou l'hésitation signifie que le gouvernement espère encore sur la communauté internationale qui a complètement abandonné ses engagements à protéger le droit international et les droits de l'homme qu'elle a vantés pendant des dizaines d'années, s'appuyant sur l'Union européenne incapable de prendre des décisions dans ses institutions pour punir Israël pour la violation de l'accord de partenariat, ou que le peuple palestinien et ses principales composantes politiques sont devenus incapables de faire face aux politiques du gouvernement israélien. 
  
(2) La dignité

La crise au poste frontière de Karama a surgi la semaine dernière après que la compagnie JET jordanienne a décidé de réorganiser le mécanisme d'achat des billets de voyage, une étape avancée pour éviter l'accumulation des citoyens au poste frontière jordanien et organiser les heures de voyage, ce qui pourrait alléger le fardeau de voyager à ce point de passage important pour tous les Palestiniens. De plus, la réduction des heures de travail des Israéliens sur le pont signifie une pression sur le nombre de voyageurs en peu de temps, ce qui provoque une crise humanitaire supplémentaire et accroît les souffrances des Palestiniens ; ces procédures sont intentionnelles ou systématiques pour retirer la dignité des voyages des Palestiniens et les restreindre dans tous les aspects de leur vie. Comme nous l'avons vu sur les réseaux sociaux, des scènes douloureuses ont montré la dignité de tous les Palestiniens au poste de Karama, qui est un symbole de la profonde connexion entre Palestiniens et Jordaniens, incarnée par le sang lors de la bataille de Karama et pendant de nombreuses années avant et après. 

À mon avis, la compagnie n'a pas pris les précautions nécessaires pour prévenir et éviter d'éventuelles erreurs liées à cette procédure sur les plans technique et opérationnel, en choisissant un moment inapproprié pour commencer cette procédure pendant l'été, période où la circulation des voyageurs est déjà saturée, et n'a pas effectué les tests nécessaires pour garantir la fluidité de son fonctionnement, ainsi que des mesures de précaution pour empêcher certains de profiter de ce nouvel arrangement ; surtout que l'habitude indique que ceux avec de mauvaises intentions et des marchands de guerre essaient d'exploiter n'importe quelle crise ou de créer des crises pour en tirer profit. 

Les premiers jours de la crise ont montré qu'il existe une volonté officielle jordanienne d'empêcher l'exploitation de cette crise, illustrée par la visite du ministre de l'Intérieur jordanien du côté jordanien du poste frontière et par des instructions strictes pour alléger la situation des citoyens, ce qui est un sentiment partagé par le gouvernement palestinien, illustré par la visite du ministre palestinien de l'Intérieur. Cependant, cette volonté n'a pas encore porté ses fruits. À mon avis, les mesures prises n'étaient pas suffisantes pour tenir responsables les marchands de guerre qui ont créé cette crise pour exploiter les besoins des citoyens et leur infliger davantage de souffrances afin d'empêcher d'éventuelles tentatives futures.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.