
Birzeit... où nous devenons nous-mêmes
Le retour à l'Université de Birzeit n'est pas simplement une visite officielle pour signer un accord de coopération, mais un retour à l'esprit originel, à l'endroit qui a façonné notre conscience et préparé nos chemins de maturité nationale et intellectuelle. Le 10 juillet 2025, je suis revenu à mon alma mater, non pas en tant qu'étudiant ou militant étudiant comme je l'étais, mais en tant que représentant du Ministère du Travail palestinien, accompagnant Son Excellence la Ministre du Travail, Dr. Inas Al-Attar, fille de cette université, ancienne étudiante et enseignante, et la voilà aujourd'hui revenue en tant que ministre, leader du développement, portant les préoccupations des jeunes et des diplômés à l'échelle nationale.
Cependant, quelque chose dans cette visite dépassait le cadre officiel. Les sentiments de retour étaient similaires à ceux de quelqu'un qui retrouve son premier soi, avec sa sincérité, son désir et sa simplicité. Birzeit, qui a formé des générations de combattants, de penseurs et de décideurs, n'était pas qu'un simple édifice académique, mais un cas national, produisant l'homme avant le diplôme et armant l'étudiant de conscience, pas seulement de notes. Ici, nous avons appris à aimer la Palestine, à avoir des désaccords avec dignité, à dialoguer courageusement et à façonner le rêve en adéquation avec la patrie et non selon nos mesures individuelles.
Dr. Al-Attar, qui a dirigé la délégation de son ministère avec la même ferveur qu'elle déployait dans ses débats intellectuels dans les salles de Birzeit, a confirmé lors de son discours que cet accord avec l'université n'est qu'une partie d'un projet de développement plus large, englobant toutes les universités palestiniennes, de Rafah à Tulkarem, de Gaza assiégée à Naplouse, Ramallah et Hébron. L'idée n'est pas limitée à Birzeit seule, malgré sa symbolique, mais s'étend pour couvrir toute institution académique palestinienne, convaincue que la jeunesse palestinienne, où qu'elle soit, mérite d'avoir les outils juridiques et professionnels pour pénétrer le marché du travail avec connaissance et dignité.
La ministre a parlé des trois plateformes numériques lancées par le ministère, pour relier les diplômés aux opportunités d'emploi, localement et internationalement, dans un contexte économique difficile et complexe. Mais elle a souligné que ses efforts ne s'arrêtent pas aux frontières de la Cisjordanie, mais englobent également la bande de Gaza, qui souffre du blocus, de la destruction et d'un chômage excessif. Ainsi, le ministère s'efforce de consacrer la justice géographique dans ses programmes et d'atteindre les jeunes à Gaza par le biais d'initiatives d'emploi, de formation et de soutien psychologique et moral, affirmant l'unité du sang et du destin.
Alors que les rencontres officielles se déroulaient, je n'ai pas pu résister à l'envie de rendre visite à celui qui était autrefois le visage de Birzeit : Abou Sitif, le gardien de l'université. Je l'ai vu, le cœur ouvert comme je le connaissais, se tenant à la porte de la mémoire, nous reconnaissant un par un malgré les années. Il m'a pris dans ses bras comme si le temps s'était arrêté, comme si l'histoire qui avait commencé ici n'était pas encore terminée. Combien de ministres, de professeurs ou d'ambassadeurs sont passés ici, et Abou Sitif a été le premier à leur ouvrir la porte ?
J'ai ensuite rencontré mon collègue Dr. Iyad Toumar, qui poursuit aujourd'hui notre parcours étudiant en tant que leader académique et vice-président de l'université pour les affaires administratives et financières, comme si nous ne nous étions jamais séparés. Et lors de ma rencontre avec mon professeur, Dr. Yasser Al-Amouri, qui a façonné ma conscience intellectuelle un jour, j'ai ressenti de la gratitude pour chaque instant qu'il a consacré à nous apprendre à penser plutôt qu'à mémoriser, à interroger plutôt qu'à se soumettre.
Je ne peux pas retourner à Birzeit sans évoquer les figures nationales et académiques qui ont eu un impact énorme sur mon parcours ; Dr. Hanna Naser, dont la présence à l'université était comme une boussole morale et nationale, homme calme mais profond, qui a planté en nous le sens de l'équilibre, du respect et du lien organique entre la connaissance et la position. Quant au Dr. Nabil Qassis, il a été l'un de ceux qui m'ont réellement appris comment gérer le travail public avec intégrité et rigueur intellectuelle, comment décider non par des slogans, mais par des données et une compréhension approfondie de l'intérêt national. J'ai appris de lui ce que je n'ai pas appris dans les livres de gestion.
Et lorsque je me promenais dans le campus de l'université, j'ai ressenti un vide douloureux en passant par l'endroit qui abritait le conseil étudiant, le cœur battant de la vie estudiantine. Ce n'était pas seulement un bâtiment, mais un symbole de liberté, de lutte noble entre les courants politiques, et d'initiatives innombrables. Aujourd'hui, après que la destruction a touché cet endroit cher, j'ai eu l'impression qu'une main avait étendu son emprise sur la mémoire, et pas seulement sur la pierre.
Dans la tourmente des émotions, je n'ai pas oublié l'image de mon professeur décédé, le père spirituel des médias et des relations publiques, Albert Aghzaryat. Comme je lui dois beaucoup d'outils professionnels et humains qui m'ont aidé dans mon parcours. Il était élégant dans ses mots, acéré dans ses évaluations, et tendre dans son silence. Qu'il repose en paix, car il était l'un de ces enseignants qui ne se reproduisent pas, ceux qui n'enseignent pas seulement, mais qui illuminent le chemin.
Birzeit n'a jamais été en dehors du temps palestinien, mais elle est à l'intérieur et exactement au sein de celui-ci. Chaque pierre en elle témoigne d'une histoire, et chaque salle porte l'écho des voix de ceux qui ont défié la réalité par la position et la pensée. Elle n'est pas seule, mais aux côtés de nos autres universités à travers le pays, qui forment des esprits et construisent l'homme, malgré les murs, les restrictions et l'occupation. À l'époque de l'occupation sauvage et du blocus imposé à Gaza, la connaissance devient plus qu'un besoin : elle devient une résistance. Et le retour à l'université devient un acte de fidélité.
Birzeit ne m'a pas seulement appris à écrire ou à débattre, mais à aimer, à désirer, et à porter la patrie dans mon cœur où que j'aille. Et aujourd'hui, je reviens vers elle dans ma qualité officielle, mais je la quitte portant le même rêve que je portais en marchant dans ses couloirs en tant qu'étudiant un matin lointain.

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