Massacre de la parole : arrestation de Nasser Laham et démembrement du corps de la vérité
Au moment où le journaliste palestinien Nasser Laham a été arrêté à son domicile à Bethléem, Israël n'exécutait pas une mesure de sécurité, mais appliquait une politique systématique : répression du récit palestinien, réduction au silence des témoins et égorgement de la parole.
L'arrestation de Nasser, l'une des voix journalistiques palestiniennes les plus marquantes, n'est pas une exception, mais un nouveau chapitre dans une longue série de violences touchant le journalisme palestinien depuis des décennies.
Nasser Laham : la voix de la vérité qui a terrifié l'occupation
Le docteur Nasser Laham, directeur du bureau de la chaîne Al-Mayadeen en Palestine et rédacteur en chef de l'agence Ma'an, n'est pas seulement un journaliste. Il est témoin des grandes transformations de la cause palestinienne, porteur du récit et analyste politique bénéficiant d'un large suivi arabe.
Au petit matin du 7 juillet 2025, les forces d'occupation ont envahi son domicile, l'ont arrêté sans inculpation et ont saisi son matériel journalistique. Son arrestation n'est pas légale, mais une punition pour avoir choisi de ne pas garder le silence.
De Shireen à Nasser : tous ceux qui racontent sont ciblés
En mai 2022, la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh a été ciblée par des balles d'un tireur d'élite israélien alors qu'elle portait un gilet de presse ; elle a été tuée en direct.
Maintenant, après trois ans, une autre personnalité médiatique éminente – Nasser Laham – est arrêtée, non pas pour autre chose que pour avoir insisté sur la transmission de l'image dans son intégralité.
Voilà comment l'occupation traite la presse :
la balle ou la cellule... il n'y a pas de troisième choix.
Gaza : le cimetière de la caméra et du son
Depuis le début de l’agression contre Gaza en octobre 2023, Gaza est devenue l'endroit le plus dangereux au monde pour les journalistes, et selon le Committee to Protect Journalists (CPJ) :
• 185 journalistes palestiniens ont été tués jusqu'à la mi-2025.
• Plus de 113 journalistes ont été blessés.
• 86 journalistes ont été arrêtés, certains ont disparu de manière forcée.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a décrit ce qui se passe comme :
Élimination systématique des voix médiatiques palestiniennes.
Certains journalistes ont été tués pendant des diffusions en direct et d'autres ont été ciblés dans leurs maisons avec leurs familles et enfants ; les correspondants sont traités comme une menace à la sécurité et les caméras comme des bombes et des instruments de guerre.
Interdiction de l'entrée de la presse internationale à Gaza : un crime de dissimulation
Depuis octobre 2023, Israël interdit l'entrée des journalistes internationaux à Gaza dans une tentative flagrante d'étouffer la vérité, un crime de couverture des guerres d'extermination, d'assassinats d'enfants et de femmes, de destruction d'hôpitaux, d'écoles, d'universités, d'assassinats de travailleurs internationaux, de bombardement de camps de réfugiés et d'assassinat de ceux qui tentent de récupérer de la farine de l'agence Gaza.
Non seulement les journalistes palestiniens sont ciblés, mais le monde entier est interdit d'accéder à la vérité, et les grandes institutions médiatiques restent silencieuses, y compris la Fédération internationale des journalistes.
Ce blocage systématique a un objectif clair :
contrôler le récit médiatique mondial et maintenir les crimes sans témoins.
Ce ne sont pas des crimes aléatoires… mais une politique constante depuis la Nakba.
Depuis 1948, Israël a exercé des politiques répressives contre la presse :
• Fermeture de journaux palestiniens.
• Exécutions d'arrestations arbitraires contre les journalistes.
• Interdiction de diffusion et restriction de la couverture des événements, et poursuite des journalistes internationaux.
Aujourd'hui, cette répression s'est transformée en une attaque globale contre les médias palestiniens, en particulier à Gaza et en Cisjordanie.
Le message est clair :
Celui qui dévoile les crimes de l'occupation... devient une cible directe.
À la Fédération internationale des journalistes, CPJ et aux institutions de défense des droits :
Nous nous adressons à vous depuis le cœur de la blessure palestinienne, non seulement pour condamner, mais aussi pour exiger une action immédiate :
Nous exigeons :
1. L'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur les crimes de l'occupation contre les journalistes palestiniens et leur classement comme crimes contre le journalisme.
2. L'autorisation immédiate de l'entrée de la presse internationale dans la bande de Gaza et la fin du blocus médiatique.
3. La libération immédiate du Dr Nasser Laham et de tous les journalistes détenus arbitrairement.
4. Le lancement d'une campagne internationale sous le titre "Massacre de la parole" pour documenter et dénoncer ces violations.
Parce que la parole ne peut pas être vaincue.
L'arrestation de Nasser Laham, le meurtre de Shireen Abu Akleh et le martyre de centaines de journalistes à Gaza ne feront pas taire la voix palestinienne.
Le stylo peut être brisé, la caméra peut être entourée, la vérité peut être assassinée...
Mais elle revient toujours plus forte, plus authentique et plus pure...
La parole est sacrifiée en Palestine
Mais nous ne nous tairons pas...
Et nous ne pardonnerons pas...
Et nous n'oublierons pas...
L'article est destiné à la Fédération internationale des journalistes, aux Nations unies et à tous ceux qui croient en la liberté d'expression et au droit des peuples à raconter leur histoire en toute sécurité... protégez les journalistes.
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