Burkina Faso retient un avion nigérian et arrête 11 officiers

SadaNews - Les autorités militaires du Burkina Faso ont annoncé qu'elles avaient contraint un avion de transport militaire nigérian à atterrir dans la ville de Bobo Dioulasso, et avaient arrêté 11 membres de l'armée nigériane qui se trouvaient à bord, après que l'appareil soit entré dans l'espace aérien du pays sans autorisation préalable.

La Confédération des États du Sahel, qui comprend le Burkina Faso, le Mali et le Niger et est dirigée par des conseils militaires, a déclaré dans un communiqué publié lundi soir que l'avion de type "C-130" appartenait à l'armée de l'air nigériane, et avait dû effectuer un atterrissage d'urgence le 8 décembre 2025, alors qu'il survolait l'espace aérien burkinabé.

Les autorités ont précisé que l'avion transportait un équipage de deux personnes en plus de neuf passagers, tous militaires nigérians.

Ces individus ont été arrêtés immédiatement après l'atterrissage de l'avion, et ils sont actuellement en cours d'enquête par les autorités compétentes.

Le communiqué a confirmé que l'avion n'avait obtenu aucune autorisation préalable pour survoler le territoire du Burkina Faso, ce qui a été considéré comme une violation de la souveraineté nationale.

Position des États du Sahel

Pour sa part, l'alliance militaire tripartite a qualifié l'incident de "violation flagrante de la souveraineté de ses États", et a déclaré avoir mis ses forces en état d'alerte maximale pour faire face à toute menace extérieure potentielle.

Elle a également indiqué que les systèmes de défense aérienne des trois pays étaient en état d'alerte maximale, leur permettant de "faire face à tout avion violant l'espace aérien confédéral".

La Confédération a confirmé que ces mesures venaient en exécution de décisions antérieures des chefs d'État, qui avaient souligné la nécessité de protéger l'espace aérien et de garantir la sécurité des populations.

Contexte et antécédents

Cet incident survient dans un contexte de tensions croissantes entre le Nigeria et les trois États du Sahel depuis la formation de leur alliance militaire en 2023, après les coups d'État qui ont renversé les gouvernements élus à Ouagadougou, Niamey et Bamako.

Le Nigeria, en tant que puissance régionale la plus importante en Afrique de l'Ouest et membre éminent de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a été l'un des principaux opposants aux coups d'État militaires, imposant des sanctions à ces pays.

Les observateurs estiment que l'incident de l'avion pourrait aggraver les tensions entre les deux parties, notamment avec l'annonce par les États du Sahel de leur préparation à "faire face à toute menace aérienne" à l'avenir, ce qui reflète le niveau de tension régionale et les possibilités d'escalade militaire ou politique entre deux camps aux visions et légitimités contrastées.