Rapport : Israël souhaite réduire les tensions avec la Turquie avec l'aide américaine
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Rapport : Israël souhaite réduire les tensions avec la Turquie avec l'aide américaine

SadaNews - La rhétorique publique israélienne présente la Turquie comme un ennemi, et il est souvent dit que "la Turquie est la nouvelle Iran" pour Israël. Cependant, un nouveau rapport publié aujourd'hui, lundi, par l'"Institut de recherche sur la sécurité nationale" de l'Université de Tel-Aviv estime que cette assertion est problématique, "car elle minimise la menace iranienne qui reste présente", en ajoutant que "des relations diplomatiques et une coopération en matière de renseignement existent entre Israël et la Turquie, bien que celle-ci soit limitée. Il est également à noter que la Turquie est membre de l'OTAN et entretient des relations étroites avec l'Occident, et il n'y a pas d'indications qu'elle essaie de créer un réseau d'organisations contre Israël".

Le rapport considère que la rhétorique israélienne anti-turque "indique des craintes israéliennes d'Ankara dans plusieurs domaines, dont la plupart concernent la présence turque croissante en Syrie après la chute du régime Assad et l'influence de la Turquie sur les règlements à Gaza après le cessez-le-feu, surtout si cela s'accompagne de l'entrée de troupes turques dans le cadre d'une force internationale dans l'enclave", bien qu'Israël occupe des terres syriennes depuis la chute d'Assad et n'ait pas entièrement arrêté les frappes à Gaza.

Il règne une inquiétude en Israël concernant ce que le rapport décrit comme "la supériorité turque en Méditerranée orientale, qui est conférée par sa flotte, ainsi que l'augmentation de sa puissance militaire qui lui assure un statut croissant à Washington et dans d'autres capitales occidentales, et le discours dur d'Ankara" envers Israël à la suite de la guerre d'extermination à Gaza.

Selon le rapport, le problème principal entre Israël et la Turquie "provient du fait qu'Ankara voit la survie du Hamas dans le 'jour suivant' comme un acteur important, même s'il est en coulisses, tandis qu'Israël a toujours été opposé à ce que la Turquie joue un rôle dans un règlement à Gaza", sous prétexte que la Turquie a continué à soutenir le Hamas après l'attaque du 7 octobre, et que les déclarations turques contre Israël pendant la guerre étaient plus sévères que celles d'autres pays.

Cependant, le rapport souligne également que "la Turquie a été un acteur important pour faire pression sur le Hamas afin qu'il accepte un cessez-le-feu en octobre dernier", et que le président américain, Donald Trump, voit en le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, "une personnalité capable de résoudre des problèmes au Moyen-Orient et de 'mettre fin aux guerres', attribuant le succès de la libération de tous les otages vivants aux efforts du président turc".

Israël craint également une présence militaire turque au centre et au sud de la Syrie, ainsi que des restrictions sur les opérations de l'aviation israélienne dans l'espace syrien. Le rapport indique que la crainte d'Israël est qu'"une partie des routes commerciales et énergétiques que la Turquie tente de promouvoir là-bas contourne Israël de manière à mettre en danger des projets qui lui tiennent à cœur, y compris ceux liés au développement du couloir Inde - Moyen-Orient - Europe".

Le rapport estime que "les évolutions dans le cadre syrien constituent un modèle des craintes de la Turquie et d'Israël d'une confrontation aérienne entre eux. La préparation des deux parties à agir avec l'aide d'une 'ligne chaude', établie à la suite de discussions entre des responsables turcs et israéliens à Bakou, avec une incitation américaine, est un signe clair que les deux parties s'en remettent à éviter une confrontation directe. Israël et la Syrie se dirigent vers un accord de sécurité qui devrait également contribuer à certaines apaisements entre Israël et la Turquie dans le cadre syrien".

Bien que la Turquie ait annoncé un boycott économique contre Israël en mai 2024, qui est toujours en vigueur, le rapport indique que durant cette période, les produits turcs ont continué à arriver en Israël par l'intermédiaire de pays tiers et de commerçants palestiniens. "Le fait que le volume du commerce continue de manière significative malgré les restrictions indique un grand intérêt des hommes d'affaires des deux côtés à commercer entre eux", même si le trafic aérien entre les deux parties a cessé après le début de la guerre à Gaza.

Selon le rapport, "il ne faut pas négliger l'augmentation de la puissance militaire de la Turquie. Ankara a identifié trois faiblesses dans l'armée turque et travaille activement à les résoudre, notamment à la suite des leçons tirées de la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran".

L'une des faiblesses est l'ancienneté des avions de chasse et la nécessité d'acheter de nouveaux appareils. Le mois dernier, la Turquie a signé un contrat avec le Royaume-Uni pour l'achat de 20 avions de chasse de type "Eurofighter Typhoon" et est sur le point d'acheter 24 appareils d'occasion de ce type auprès des Émirats, afin de surmonter le problème du temps d'acquisition de nouveaux avions.

La Turquie progresse également dans le domaine de la défense aérienne et cherche à fabriquer un système de "dôme de fer", élargissant considérablement les autorisations de construction de refuges à travers le pays. Pendant la guerre entre Israël et l'Iran, Erdoğan a déclaré la nécessité pour la Turquie de se doter de missiles balistiques à portée moyenne et longue à des fins de dissuasion, selon le rapport.

Le rapport indique qu'"il y a un intérêt en Israël pour que les États-Unis soient impliqués dans l'apaisement des tensions entre Israël et la Turquie. En pratique, il apparaît que l'intervention du président Trump et des hauts niveaux de l'administration américaine pourrait aider à cela à ce stade".

Cependant, le rapport ajoute que "les États-Unis doivent également comprendre qu'Israël ne va pas assouplir son opposition à la présence de troupes turques dans le cadre de la force de stabilisation internationale qui se forme à Gaza, en raison de la méfiance profonde entre les deux pays".