Messaad Pauls.. Ses transactions africaines réussiront-elles à instaurer la paix ?
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Messaad Pauls.. Ses transactions africaines réussiront-elles à instaurer la paix ?

SadaNews - De la République Démocratique du Congo au Soudan, Messaad Pauls, conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires africaines et arabes, s'engage dans une course diplomatique semée d'embûches, au milieu des critiques internes et des spéculations sur des conflits d'intérêts.

Paul est connu dans les milieux diplomatiques sous le nom de "Forrest Gump de la diplomatie", un style diplomatique peu conventionnel. Il apparaît à chaque coin du continent, portant une ambition de paix, mais les résultats restent insaisissables, selon un rapport publié par le site "Africa Report" consacré aux affaires africaines.

Présence remarquée au milieu de doutes croissants

Le 30 octobre 2025, Pauls a participé à une conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs - qui s'est tenue à Paris - en tant qu'envoyé présidentiel de haut rang.

La présence de Pauls là-bas, avec ses lunettes de soleil distinctives et son sourire confiant, reflète son approche non conventionnelle dans le travail diplomatique.

Cependant, derrière cette présence s'accumulent les critiques émanant de l'intérieur de la Maison Blanche et du Congrès, où certains employés estiment que ses déplacements en Afrique gaspillent le temps du président sans raison, tandis que des assistants au Congrès se plaignent de l'absence de briefings réguliers sur ses activités.

Relations tendues et accusations de conflits d'intérêts

Les experts chevronnés en politique étrangère américaine se montrent réservés sur le style de Pauls, signalant qu'il ne les consulte pas ni ne coordonne avec eux.

Dans le même temps, les accusations de conflits d'intérêts se multiplient, d'autant plus que sa famille a des intérêts commerciaux au Nigeria et au Liban, ce qui soulève des questions sur ses véritables motivations dans certains dossiers, selon les informations rapportées par "Africa Report" de sources bien informées.

En République Démocratique du Congo, où Pauls a tenté de jouer les médiateurs entre Kinshasa et le Rwanda, ses efforts se sont heurtés à un mur d'obstacles politiques et sur le terrain.

Le site a rapporté qu'un des assistants du président congolais Félix Tshisekedi a déclaré que "le peuple congolais peut être avec vous au petit-déjeuner, mais il vous crachera au déjeuner si vous ne réalisez rien".

Soudan.. Un autre nœud dans le chemin de la médiation

Au Soudan, la situation n'est pas meilleure, les efforts de Pauls pour briser l'impasse entre les parties en conflit n'ont pas donné de résultats notables, au milieu de la montée des combats et de la détérioration de la situation humanitaire.

Un ancien diplomate africain - selon une enquête du site "Africa Report" - a indiqué que "Pauls se déplace rapidement, mais il manque de profondeur politique locale. La paix ne se construit pas uniquement avec des photos et des réunions".

Malgré ces défis, Pauls poursuit ses tournées s'appuyant sur le soutien direct du président Trump qui aime se vanter de ses réalisations en matière de paix, même avant qu'elles ne se réalisent.

Cependant, l'absence de coordination avec le Département d'État américain et son ignorance des institutions traditionnelles affaiblissent ses chances de succès et suscitent l'irritation des diplomates professionnels.

Un style personnel dans la gestion des affaires

Pauls s'appuie sur un style personnel pour gérer les affaires, loin des protocoles officiels.

En novembre dernier, il a organisé un dîner informel pour journalistes dans un hôtel boutique à Johannesburg, où il entretient une relation amicale avec les propriétaires, et l'endroit est utilisé comme un lieu non officiel pour ses réunions.

Il s'entoure également de plusieurs artistes et célébrités ainsi que d'un des propriétaires de sociétés de médias pour soutenir ses initiatives, selon les informations fournies par le site "Africa Report".

Ce style peu conventionnel lui a valu une certaine popularité dans certains cercles, mais a également suscité des doutes quant à la sérieux de sa mission, surtout en l'absence de résultats concrets sur le terrain.

À l'approche des élections américaines, des observateurs se demandent si Pauls continuera sa mission, ou si ses efforts seront finalement relégués parmi les dossiers inachevés de l'administration Trump.

Contexte sur Pauls et son rôle dans l'administration Trump

Messaad Pauls appartient à une famille libano-nigériane aux activités commerciales étendues, et son nom a émergé dans les milieux politiques américains après son association avec la famille Trump grâce au mariage de son fils Micahel Pauls avec Tiffany Trump.

Cette connexion familiale lui a permis d'entrer dans le cercle intime du président et de prendre des fonctions diplomatiques peu conventionnelles, surtout sur des dossiers concernant le Moyen-Orient et l'Afrique.

Bien qu'il manque d'un véritable bagage diplomatique formel, Pauls a su compter sur ses relations personnelles et sa capacité à construire rapidement des réseaux, ce qui lui a permis d'intervenir dans des dossiers sensibles comme la Libye et la corne de l'Afrique, même si ses contributions à ces dossiers sont l'objet de vives controverses, selon le rapport d'"Africa Report".

Entre ambition et réalité

Pauls - connu pour son style direct et sa capacité à tisser des relations rapidement - fait face à un véritable test : peut-il transformer sa présence remarquée en résultats diplomatiques concrets ? Ou le temps est-il désormais écoulé, au milieu des complications des dossiers africains et d'une baisse de confiance sur sa capacité à instaurer la paix ?

En tout état de cause, Pauls demeure une figure controversée, alliant ambition personnelle et rôle officiel, évoluant dans une zone grise entre politique et diplomatie, entre intérêts personnels et missions présidentielles, comme le conclut le rapport d'"Africa Report".

Source : Africa Report