Royaume-Uni : arrestation de 200 personnes lors d'une manifestation en soutien au groupe "Action pour la Palestine" à Londres
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Royaume-Uni : arrestation de 200 personnes lors d'une manifestation en soutien au groupe "Action pour la Palestine" à Londres

SadaNews - La police de la capitale britannique a arrêté samedi au moins 200 personnes lors de la plus grande manifestation en soutien au groupe "Action pour la Palestine – Palestine Action", que le gouvernement a interdit le mois dernier en vertu des lois antiterroristes.

La police a annoncé s'attendre à l'arrestation d'autres manifestants sur la place du Parlement, tandis que les organisateurs affirmaient que les interpellés ne représentaient qu'un "petit échantillon" des centaines qui avaient rejoint la manifestation.

Cependant, la police a estimé qu'un grand nombre de personnes présentes sur la place étaient des spectateurs et n'avaient pas pris part à la manifestation, affirmant qu'elle arrêterait "quiconque brandissant une pancarte exprimant son soutien à l'organisation Palestine Action".

"Nos effectifs augmentent"

Le groupe "Défendez nos jurés" (Defend Our Juries) a organisé cet événement dans le cadre d'une intensification de sa campagne sous le slogan "Levez l'interdiction", visant à annuler la décision du gouvernement d'interdire "l'Action pour la Palestine".

Le groupe a accusé la police dans un communiqué d'interférer dans ses efforts pour organiser une action contre l'interdiction, indiquant qu'une entreprise d'hébergement de sites Web avait bloqué son site Internet au cours de la semaine.

Le groupe, qui a également organisé une série de manifestations précédentes contre l'interdiction, a déclaré qu'"un nombre sans précédent" de personnes s'étaient rassemblées pour participer à la manifestation et qu'elles avaient osé participer malgré le risque "d'être arrêtées et peut-être emprisonnées" afin de "défendre les libertés fondamentales dans ce pays".

Dans son communiqué, il a déclaré : "Nous continuerons notre action. Nos effectifs augmentent déjà en prévision d'une nouvelle vague d'événements en septembre prochain".

Les manifestants se sont rassemblés près du bâtiment du Parlement depuis le début de l'après-midi, tenant des pancartes sur lesquelles était inscrit "S'opposer au génocide, soutenir le groupe Palestine Action", ainsi que d'autres slogans, tout en agitant des drapeaux palestiniens.

Parmi les participants se trouvait Craig Bell, un psychologue de 39 ans, qui a brandi une pancarte en soutien au groupe.

Bell a qualifié la décision d'interdiction de "totalement ridicule" et a déclaré : "Lorsque vous comparez le groupe 'Palestine Action' à un groupe terroriste réel qui tue des civils et verse le sang, il semble absurde de le classer comme une organisation terroriste".

Alors que les policiers s'avançaient pour arrêter des manifestants, certains participants leur criaient "Honte à vous" et se mettaient à applaudir les interpellés.

Richard Paul, âgé de 42 ans et venu en fauteuil roulant, a déclaré : "Qu'ils nous arrêtent tous. Ce gouvernement a dépassé les limites, je n'ai rien à cacher dans ce que je fais".

Organisations non gouvernementales opposées à l'interdiction

Depuis l'annonce par le gouvernement de l'interdiction de "l'Action pour la Palestine" le 5 juillet, la police de la capitale et d'autres forces de sécurité au Royaume-Uni ont effectué des dizaines d'arrestations similaires durant les week-ends.

En vertu des lois antiterroristes britanniques, toute personne exprimant son soutien à une organisation interdite s'expose à des arrestations.

Cette semaine, la police a annoncé avoir déposé des accusations contre trois personnes en Angleterre et au Pays de Galles pour avoir exprimé leur soutien au groupe lors d'une manifestation organisée le 5 juillet.

La décision d'interdire "l'Action pour la Palestine" est survenue après que plusieurs de ses membres ont pénétré dans une base aérienne dans le sud de l'Angleterre, causant des dommages estimés à environ 7 millions de livres sterling (9,3 millions de dollars) en peignant deux avions militaires en rouge.

Le ministère de l'Intérieur a indiqué, avant les manifestations de samedi, que des membres du groupe étaient également soupçonnés d'être impliqués dans d'autres "attaques graves" comprenant des "actes de violence, des blessures graves et des dommages criminels importants".

Des organisations non gouvernementales, dont Amnesty International et Greenpeace, ont fortement critiqué la décision d'interdiction, la qualifiant de dépassement légal et de menace à la liberté d'expression.

Le directeur général d'Amnesty International au Royaume-Uni, Sasha Deshmukh, a adressé cette semaine un message au chef de la police de Londres, Mark Rowley, lui demandant de faire preuve de retenue face à ceux qui portent des pancartes en soutien au groupe.

L'organisation a affirmé que ces arrestations constituaient une violation du droit international des droits de l'homme.

Une cour britannique est prévue d'examiner plus tard cette année le recours juridique déposé contre la décision de classer "l'Action pour la Palestine" comme organisation terroriste.