
Les combattants du PKK rendent leurs armes
SadaNews - Trente combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan, dont des femmes, ont rendu leurs armes vendredi lors d'une cérémonie près de la ville de Souleymanieh, au nord de l'Irak. De son côté, Recep Tayyip Erdoğan a qualifié cette étape de "importante vers une Turquie sans terrorisme".
Cette cérémonie de désarmement, qualifiée par le parti d'"opération historique", constitue un tournant dans la transition du PKK de la rébellion armée vers l'action politique, dans le cadre d'efforts plus larges pour mettre fin à l'un des conflits les plus longs de la région, qui a laissé plus de 40 000 morts depuis 1984.
Commentant cela, un responsable turc de haut niveau a déclaré à l'Agence France-Presse, sous le couvert de l'anonymat, que "le fait que les combattants du PKK rendent leurs armes à Souleymanieh est un jalon… une étape concrète et bienvenue". Il a ajouté : "Nous considérons ce développement comme un tournant irréversible".
"Opération démocratique historique"
Pour sa part, une correspondante de l'agence française, près du site de la cérémonie, a déclaré : "Trente combattants, dont quatre dirigeants, ont brûlé leurs armes" devant la grotte de Jasne, à 50 kilomètres à l'ouest de la ville de Souleymanieh.
Des rapports médiatiques ont également indiqué que le site a une grande symbolique car il abritait une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes.
Après avoir descendu les marches devant la grotte, les combattants, hommes et femmes, se sont tenus sur une estrade devant environ 300 personnes, avec en arrière-plan une image du fondateur du parti, Abdullah Öcalan, puis deux dirigeants, Basi Hozat et Behçet Şarçel, ont lu une déclaration en kurde et en turc, qualifiant la destruction des armes de "processus démocratique historique".
Ils ont déclaré : "Nous espérons que notre étape apportera le bien, la paix et la liberté... à un moment où notre peuple a désespérément besoin d'une vie empreinte de liberté, d'égalité, de démocratie et de paix".
"Vive Apo"
Les combattants ont ensuite, un par un, jeté des fusils et des mitrailleuses dans un trou et y ont mis le feu. Beaucoup de personnes présentes ont pleuré en voyant la scène tandis que d'autres ont crié "Vive Apo", un surnom d'Öcalan.
À cet égard, il est prévu que ces combattants retournent dans les montagnes d'Irak où ils sont stationnés, selon un responsable du parti interrogé plus tôt par l'Agence France-Presse.
Il convient de rappeler que le PKK, fondé par Öcalan à la fin des années 1970, avait déclaré le 12 mai dernier la dissolution et le désarmement, mettant ainsi fin à un conflit qui a longtemps tendu les relations entre les autorités turques et la minorité kurde ainsi que les pays voisins. Cela faisait suite à un appel lancé par Öcalan le 27 février depuis sa prison sur l'île d’Imralı, près d'Istanbul. Le 1er mars, le parti, classé par Ankara et ses alliés occidentaux comme "organisation terroriste", a annoncé un cessez-le-feu.
"Engagement total" pour le processus de paix
La cérémonie a été marquée par la présence de représentants du PKK en Irak ainsi que du leader kurde Masoud Barzani et du président de la région du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, ainsi qu'un certain nombre de journalistes et de députés du Parti de l'égalité et de la démocratie des peuples turc favorable à la question kurde.
Pour sa part, Nechirvan Barzani a renouvelé dans une déclaration vendredi l'"engagement total" de la région à "continuer tout le soutien et l'assistance à la poursuite du processus de paix". Des éléments des services de renseignement turcs étaient également présents selon les médias turcs.
Le Parti de l'égalité et de la démocratie des peuples, qui est la troisième plus grande faction politique en Turquie, a joué un rôle clé dans la médiation entre Ankara et Öcalan, qui purge une peine de réclusion à perpétuité depuis 1999.
D'autre part, les autorités de la région autonome du Kurdistan en Irak ont annoncé qu'elles avaient abattu jeudi soir deux drones près de deux sites des forces peshmerga armées. Aucun groupe n'a revendiqué les attaques qui n'ont pas causé de pertes humaines ni matérielles.
Il est à noter que la plupart des combattants du PKK se sont réfugiés ces dix dernières années dans des zones montagneuses du nord de l'Irak, où la Turquie maintient des bases militaires depuis 25 ans pour les contrer, menant régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre eux.
Nouveau parti politique en Turquie
Le fait de rendre leurs armes représente également un moment clé dans les négociations indirectes qui se poursuivent depuis octobre entre Öcalan et Ankara sous l’égide du président Recep Tayyip Erdoğan.
Dans une vidéo datée du 19 juin diffusée mercredi, Öcalan a déclaré : "Pour honorer les promesses que nous avons faites, il faut... créer un mécanisme de désarmement qui contribue à faire progresser le processus, à mettre fin à la lutte armée de manière volontaire et à passer à la phase légale et à la politique démocratique".
Le leader kurde âgé de 76 ans a ajouté : "Concernant le désarmement, des voies appropriées seront déterminées et des mesures rapides seront prises".
Pour sa part, Erdoğan a déclaré samedi aux journalistes, au retour d'un sommet économique en Azerbaïdjan, que les efforts de paix avec les Kurdes "vont s'accélérer un peu lorsque l'organisation terroriste commencera à mettre en œuvre sa décision de désarmement".
Dans une autre déclaration devant des membres de son parti au pouvoir mercredi, il a déclaré : "Nous entrons dans une nouvelle phase où nous recevrons des nouvelles positives dans les jours à venir", ajoutant : "Nous espérons que ce processus se terminera avec succès le plus rapidement possible, sans aucun incident ni tentative de sabotage".
Une source de sécurité irakienne a révélé que le processus de désarmement "devrait se terminer en 2026, permettant ainsi la formation d'un nouveau parti politique en Turquie".
En outre, les Kurdes en Turquie espèrent que l'abandon par le parti de la lutte armée ouvrira la voie à un règlement politique avec Ankara, ouvrant la porte à une nouvelle ouverture envers cette minorité qui représente environ 20 % de la population du pays, qui compte 85 millions d'habitants.

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