Banque centrale de Syrie : l'économie se redresse plus rapidement que prévu par la Banque mondiale

SadaNews - Dans un message ambitieux pour réintégrer la Syrie dans l'économie mondiale après la fin d'une guerre de 14 ans, le gouverneur de la Banque centrale de Syrie, Abdel Qader al-Hosri, a affirmé que l'économie de son pays croît à un rythme bien supérieur aux estimations de la Banque mondiale, qui s'élèvent à 1 % pour 2025, grâce au retour d'environ 1,5 million de réfugiés ces derniers temps, selon des déclarations qu'il a faites par lien vidéo à la conférence "Reuters Next" à New York.

Al-Hosri a déclaré que le gouvernement s'efforce de reconquérir la confiance dans sa monnaie et son système financier, en lançant une nouvelle monnaie en 8 coupures tout en supprimant deux zéros de la livre syrienne, qui a récemment enregistré environ 11,057 livres contre le dollar sur la plateforme "Work Space" du groupe des Bourses de Londres. Il a précisé : "La nouvelle monnaie sera un symbole de cette libération financière".

Perspectives de croissance

La Banque mondiale avait estimé en juillet que l'économie syrienne croîtrait de 1 % en 2025 après un repli de 1,5 % en 2024 en raison de défis sécuritaires, de liquidités et de la suspension d'aides.

Cependant, Al-Hosri a estimé que cet indicateur ne reflète pas la réalité : "Il suffit de considérer le minimum que le retour des réfugiés pourrait ajouter au PIB".

Bien qu'il n'y ait pas de données économiques fiables après la guerre, il a déclaré que les indicateurs d'inflation et le taux de change reflètent le début d'une reprise économique.

Vers la fin des sanctions

Al-Hosri a qualifié l'annulation de nombreuses sanctions américaines imposées à la Syrie récemment de "miracle", en soulignant qu'il s'attend à ce que les sanctions soient levées complètement d'ici la fin de l'année en cours, ce qui rassurera les banques correspondantes mondiales concernant le retour à des transactions avec le secteur bancaire syrien.

Il a également indiqué que la Banque centrale travaille sur la mise à jour des réglementations de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, comme garantie supplémentaire pour les institutions financières internationales. Il a révélé qu'il organisait des ateliers avec des banques aux États-Unis, en Turquie, en Jordanie et en Australie pour discuter des procédures de diligence raisonnable.

Il a également confirmé que l'application de la décision de cesser le financement par la Banque centrale du déficit budgétaire après 7 décennies renforcera la discipline des finances publiques.

La Banque centrale relie l'augmentation de la valeur de la livre et la diminution de l'inflation au début de la stabilisation de l'économie après la longue guerre (Al Jazeera)

Nouvelles partenariats numériques et financiers

Le gouverneur a salué la signature d'un accord avec "Visa" pour lancer des systèmes de paiement numériques, avec des plans pour le retour de "Mastercard" également, ajoutant : "Nous travaillons sur la création d'un système de paiement intégré associant des partenaires mondiaux, car notre vision est de faire de la Syrie un centre financier pour les pays du Levant".

Lors du sommet bancaire syro-jordanien à Amman, Al-Hosri a appelé à établir des partenariats financiers communs avec la Jordanie à travers :

Des fonds d'investissement bilatéraux pour les secteurs de la production.

Des lignes de crédit pour le commerce intrarabique.

Des canaux rapides pour le règlement et le transfert financier.

Un échange d'expertise en gestion des risques et transformation numérique.

Il a confirmé que la Syrie entre dans une phase de réhabilitation des infrastructures et d'élargissement de la base de production, avec des opportunités prometteuses dans l'agriculture moderne, les industries alimentaires, l'énergie, la construction et la technologie.