Les objectifs d'Israël concernant la reconnaissance de l'État du Somaliland
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Les objectifs d'Israël concernant la reconnaissance de l'État du Somaliland

Lorsque Trump a proposé son plan de transfert des Palestiniens hors de la bande de Gaza, le nom de l'État du Somaliland a circulé comme un lieu potentiel pour ce transfert. À ce moment-là, nous avons écrit un article le 27 mars 2025 intitulé : (Entre l'enfer de Gaza et l'enfer de l'exil), dans lequel nous avons soutenu que les Palestiniens de Gaza connaissent mieux leurs conditions et que la décision leur appartient, et qu'il n'appartient à personne de parler en leur nom ou de leur demander d'être patients et résilients, en particulier ceux qui profitent de leur sang et de leurs souffrances, vivant en dehors de Gaza, prétendant que les habitants de Gaza triomphent et émettant des proclamations de martyr. Nous avons affirmé que la question du transfert de 2,5 millions, voire d'un million, vers un autre pays en dehors de la région n'est pas facile, car il est impossible qu'un pays accepte de recevoir un aussi grand nombre d'un seul coup, à moins qu'il ne s'agisse d'un État sans souveraineté ou d'un État en échec dirigé par un gouvernement faible.

Bien que Washington ait temporairement reculé sur le plan de transfert, Israël reste déterminé à le mettre en œuvre, que ce soit dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie, car il est impossible d'établir un État juif entre la mer et le fleuve avec environ 7 millions de Palestiniens. Face à l'échec des efforts d'Israël et de Washington pour convaincre d'autres pays d'accepter de grands nombres d'habitants de Gaza, bien que le transfert volontaire se poursuive avec des dizaines chaque jour via l'aéroport de Ramon en Israël, Israël a fait un pas en misant sur le transfert collectif vers l'État du Somaliland en reconnaissant cet État rejeté, espérant qu'il pourrait accepter un grand nombre de Palestiniens.

Concernant l'État du Somaliland, il faisait partie de la République de Somalie, qui a connu pendant des décennies une guerre civile sanglante entre le gouvernement, des groupes islamistes extrémistes et des pirates. L'État du Somaliland s'est séparé de l'État central en 1991, mais sans reconnaissance de l'ONU ni des pays du monde entier. La situation en Somalie est généralement instable et la guerre civile pourrait reprendre, et à ce moment-là, les Palestiniens pourraient tomber dans l'enfer de cette guerre, en plus de la pauvreté de l'État, de ses ressources limitées, et des différences d'ethnicité, de couleur et de culture entre les Palestiniens et les habitants du pays, ce qui rendrait l'intégration et la coexistence impossibles.

Dans ce contexte, nous espérons que nos compatriotes dans la bande de Gaza réfléchiront sérieusement à la question, quelles que soient les promesses, car ils y seront confrontés à une guerre d'extermination de la part des populations autochtones, qui ne sera pas moins terrible que la guerre d'extermination sioniste, et à ce moment-là, ils ne pourront pas retourner à Gaza ni se rendre dans un autre pays, car dès leur arrivée dans le pays d'accueil, ils seront dépouillés de tous leurs documents d'identité et placés dans des cantons fermés.

Tel Aviv, tout comme Washington, connaît la difficulté de transférer les habitants de Gaza vers le Somaliland. Pourtant, Israël a reconnu cet État malgré le rejet américain annoncé de cette démarche. Cela pourrait ne pas être uniquement lié au transfert des Palestiniens, mais également à la volonté de trouver un pied-à-terre dans la Corne de l'Afrique et d'y établir une base militaire. Dans ce cas, cette base serait également américaine, compte tenu de la nature des relations stratégiques entre Tel Aviv et Washington. Ainsi, Trump a agi avec intelligence en annonçant qu'il ne souhaitait pas reconnaître l'État du Somaliland ni modifier les frontières existantes entre les États afin de ne pas irriter certains pays arabes, mais a laissé le soin à Israël d'accomplir cette tâche, bien que Trump menace d'annexer l'île de Groenland appartenant au Danemark et d'envahir le Venezuela tout en renforçant la présence des troupes américaines en Syrie !

Le danger de la reconnaissance par Israël du Somaliland, qui est censé faire partie d'un État membre de la Ligue arabe, de l'Organisation de la coopération islamique et de l'ONU, est que cette reconnaissance pourrait encourager et ouvrir la voie à la reconnaissance de nouvelles entités sécessionnistes qui se profilent à l'horizon, que ce soit au Soudan, en Libye, en Syrie, au Yémen ou pour un État kurde.

 

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.