L'unité, priorité et garantie de préservation du destin national
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L'unité, priorité et garantie de préservation du destin national

Le projet de résolution américain : risques de démantèlement et d'abrogation de la représentation nationale

Le projet de résolution américain au Conseil de sécurité concernant Gaza comporte de grands dangers pour l'avenir du destin national dans son ensemble, car il est rempli de lacunes dans ses différents articles, mais les plus graves se trouvent dans l'élimination de la représentation unie du peuple palestinien, le fractionnement de ses terres déjà divisées, et le démantèlement de la responsabilité de la gestion des affaires des gens, transformant la situation palestinienne en îlots sans lien entre eux, qui vise non seulement la représentation, mais, en cas de non-réponse, l'abolition définitive de l'unité de la cause et du destin national.

C'est une formule qui encourage le gouvernement raciste de Tel Aviv à sauver et moderniser sa narration trompeuse et en décomposition, selon les faits qu'il s'efforce d'imposer, en niant non seulement les droits nationaux, mais aussi en continuant à nier même l'existence du peuple palestinien.

La question du destin : ce qui nous est imposé est-il un destin inconcevable ?

La vraie question que nous devons affronter en tant que Palestiniens d'abord, afin de pouvoir investir la moitié pleine du verre des changements universels soutenant la justesse de la cause palestinienne, et qui a vu des millions de gens se mobiliser à travers le monde, y compris dans les capitales de la décision internationale, est : ces faits que l'alliance israélo-américaine cherche à imposer sont-ils un destin auquel nous ne pouvons résister ? Est-il raisonnable que le gouvernement de Tel Aviv, condamné pour génocide et isolé et assiégé sur le plan international, se trouve en position de pouvoir imposer ses conditions politiques allant jusqu'à l'abandon sur le peuple palestinien et son destin national, alors qu'il n'a pas réussi à accomplir une victoire militaire qui lui permette d'imposer cela ?

Le dilemme national : entre les sacrifices populaires et l'absence de décision nationale

Honnêtement, cette option ne peut être écartée que si nous examinons l'état palestinien qui se caractérise par un contraste flagrant et sans précédent entre les énormes sacrifices que le peuple palestinien a fournis et continue de fournir, et la nature et les symptômes de la situation prédominante sur la scène publique et la décision nationale, qui restent régis par les racines et les conséquences de la division, et le refus d'arrêter pour revoir l'ampleur des dommages qu'elle a causés à la cause nationale, menaçant ces sacrifices de leur dilution et les transformant en pertes nettes sans valeur ni retombée nationale.

Mises en jeu perdantes et illusions politiques

Et bien que les parties palestiniennes dominantes sur la scène publique soient conscientes de ce que prévoit Israël et continue de mettre en œuvre sur le terrain, ces parties continuent de se retrancher derrière des positions qui ne peuvent être interprétées que comme une poursuite de paris perdants qui n’étaient que des rêves fanfarons.
La tentative de l'Autorité nationale de tenir Gaza par le simple fait qu'un ministre de son gouvernement préside ce qui est appelé un comité local de technocrates, considérant que cela fournit l'unité politique entre la Cisjordanie et Gaza, vient dans le cadre de la croyance que cette formule lui permettra de contourner ce qu'Israël prévoit de séparation totale entre eux. C’est également ce que pense le Hamas, sans que l’un ou l’autre n’éprouve que cela ne signifie rien d'autre que de se soumettre à la règle qu’Israël continue d’imposer, en coopération avec l'administration Trump, en séparant Gaza de la Cisjordanie, empêchant l’établissement d’un État palestinien et accentuant la fragmentation de l'entité nationale unie.

Un gouvernement de réconciliation nationale transitionnel… une nécessité, pas un choix

Ce danger ne peut être écarté que par une position politique unifiée et des cadres représentatifs collectifs qui ne sont pas encore hors de propos, c'est une arme disponible, qui a même déjà fait l'objet d'un consensus dans la déclaration de Pékin appelant à former un gouvernement de réconciliation nationale mandaté par tous les composants politiques et sociaux, non seulement pour préserver l'unité de l'entité, mais pour assumer l’entière responsabilité de gérer les dossiers de Gaza, armée du consensus national et du soutien populaire capable de contrecarrer les plans de Tel Aviv, et de mobiliser les énergies du peuple palestinien pour reconstruire Gaza et renforcer la résistance en Cisjordanie afin de fermer le danger de déplacement et d'ouvrir la voie à l'indépendance, ce qui nécessite également des préparatifs pour tenir les élections à une date limite convenue, et un engagement strict envers ses résultats.

L'Autorité nationale et les contradictions du concept d'unité

La poursuite de cette option révèle une dichotomie structurelle et une contradiction fondamentale dans son approche du concept et des exigences de l’unité nationale et sa capacité à faire face aux dangers imminents, tout en continuant à refléter sa vision formelle et sa politique de domination et d'exclusion qui contredisent les exigences de l'unité dans un cadre pluraliste, dans le contexte de l’insistance à continuer à apaiser les parties externes au détriment des intérêts supérieurs du peuple palestinien.
L'attachement à un gouvernement formé selon une vision de division, dont l'échec à même d’assurer une gestion et une bonne gouvernance de la Cisjordanie est dû à cette même raison, rend ce gouvernement incapable d’opérer à Gaza sans un consensus national. Cette contradiction reflète la poursuite d'un mode de contrôle unilatéral qui transforme la division d'un dilemme national en un outil de domination utilisé par l'Autorité pour réguler le champ politique et maintenir son influence dans le contexte de la division établie, sans aucune volonté de la changer.

Le discours de l'Autorité sur "la protection de l'unité" se limite à fournir le couvert politique pour la poursuite de la gestion de la division à travers de nouveaux outils qui reproduisent la crise au lieu de la traiter. L'Autorité, au lieu de s'engager dans un processus consensuel qui redonne de la légitimité au système politique, s’efforce de réentraîner Gaza dans un cadre de dépendance administrative et politique, sans aucun engagement à reconstruire le contrat social palestinien sur des bases de participation et de citoyenneté.
Ainsi, le Comité technique pour Gaza passe d'une démarche de réconciliation à un outil pour masquer la division, et le dossier de la reconstruction devient un nouveau champ de lutte pour l'influence et la représentation au lieu d'être une entrée pour guérir la blessure nationale.

Hamas et le dilemme de la double légitimité

En même temps, le Hamas ne montre pas suffisamment de sérieux tangible pour avancer vers un gouvernement de réconciliation nationale inclusif, considérant que le maintien de son contrôle, même indirect, sur une partie du secteur, malgré la guerre agressive qui visait à l'éradiquer, lui confère une légitimité pratique qui, selon son avis, compense presque son absence de participation dans un gouvernement de réconciliation. Cela renforce l'importance de former un véritable gouvernement de consensus national, car c'est le seul moyen de rendre la légitimité nationale et d'assurer l'unité de la décision palestinienne, et d'empêcher toute partie de transformer le contrôle régional temporaire en alternative à la légitimité nationale, ce qui ne sert que les objectifs stratégiques d'Israël.
 

Le piège de la reconstruction déconnectée de l'unité du projet national

Sur le plan pratique, cette approche permet à Israël de consacrer la séparation entre Gaza et la Cisjordanie, que ce soit par des arrangements sécuritaires sur le terrain ou par l'imposition d'un modèle de "Gaza reconstruisible" sous supervision internationale, dédouanant l'occupation de ses responsabilités légales et politiques et transformant le secteur en une entité divisée et séparée, dépourvue de souveraineté et d'appartenance nationale. Pour éviter ce plan, il est impératif de lier la reconstruction à un projet national global qui redéfinit la responsabilité palestinienne sur la base du partenariat représentatif et garantit la gestion du processus comme partie intégrante de la reconstruction de l'État, et non comme un projet humanitaire isolé. Cela ne peut être réalisé que par les mesures immédiates suivantes :

Premièrement : former un gouvernement de consensus national transitoire ayant de réelles prérogatives pour gérer la Cisjordanie et Gaza selon une vision unifiée et un programme national convenu, afin que la légitimité soit un outil efficace et non un simple titre symbolique.

Deuxièmement : gérer le dossier de la reconstruction de manière transparente à travers un fonds national indépendant soumis à la supervision nationale et internationale, garantissant l’orientation des ressources vers la reconstruction de la dignité humaine et non la consolidation de la division politique.

Troisièmement : lier toute contribution internationale ou arabe à l'unité palestinienne et garantir la participation des Palestiniens dans la prise de décision, en impliquant toutes les forces nationales et les mouvements populaires.

L'unité, voie de survie et d'avenir

Faire face à cette contradiction dans le comportement de l'Autorité, avec le désarroi du Hamas à aller vers le consensus, n'est pas un luxe politique, mais une condition essentielle à la survie même du projet national.
Soit la tragédie de Gaza se transforme en point de départ pour reconstruire l'unité et la légitimité nationale, garantissant la protection du destin national et la réalisation des grands objectifs du peuple palestinien en matière de liberté, de dignité, de retour et de droit à l'autodétermination, soit elle est laissée à être exploitée dans le réaménagement du paysage palestinien au service de l'occupation et à maintenir la division comme pilier du système en place.

Un véritable consensus national est le seul chemin pour déjouer tout plan destiné à consacrer la séparation ou à imposer des solutions partielles sous le prétexte de reconstruction, en garantissant que la reconstruction soit une étape vers construire l'homme et la patrie ensemble.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.