Abou Ammar… l'idée qui n'est pas morte
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Abou Ammar… l'idée qui n'est pas morte

En cette commémoration, nous ne pleurons pas Yasser Arafat, mais nous interrogeons la mémoire d'une nation entière. L'homme n'était pas qu'un leader politique, mais un état de conscience collective, une idée qui coule dans le sang des Palestiniens comme une rivière dans sa vallée. Abou Ammar était plus qu'un nom, plus qu'un keffieh noir et blanc, il était le visage qui ressemblait à la terre et la voix qui ressemblait au fusil quand il chante pour la vie.

Il croyait en Dieu comme il croyait en son peuple et pensait que la foi, si elle ne se transforme pas en action pour la liberté, est incomplète. Il a dit un jour : "Ma foi en Dieu est profonde, tout comme ma foi en mon peuple, en la nation arabe et islamique, et en tous les libres du monde." Ses mots n'étaient pas un slogan, mais une feuille de route pour un rêve palestinien obstiné, dessinant les contours de la lutte et éclairant les chemins de la révolution dans l'obscurité de l'exil et de l'occupation.

Il voyait la révolution comme un cœur battant plus qu'il ne la voyait comme un fusil bruyant. Il a dit : "Ce n'est pas un fusil. S'il s'agissait d'un fusil, ce serait une route barrée. Mais c'est le pouls d'un poète, la plume d'un artiste, le stylo d'un écrivain, le scalpel d'un chirurgien et l'aiguille d'une fille qui coud le chemisier de son fedayien." Ainsi, Arafat a transformé la révolution en vie, la lutte en culture et la résistance en un acte humain profondément enraciné.

Arafat ne se cachait pas derrière des titres, il ne s'adressait pas aux gens depuis des tours élevées. Il était toujours parmi son peuple, marchant dans le camp comme dans le palais, partageant leur nourriture et leurs rêves, et puisant de leurs visages une patience inépuisable. Il était le leader qui disait : "Ne criez pas mon nom, mais criez pour la Palestine." Et quand les gens criaient son nom, il répondait par un sourire qui disait tout : "Je suis de vous et pour vous je vis."

Son keffieh n'était pas un ornement, mais un drapeau national flottant sur ses épaules, qu'il portait dans chaque réunion pour dire au monde : "Voici la Palestine et voici son identité qui ne se brise pas." Par là, il est entré dans chaque maison palestinienne et chaque mémoire arabe, devenant un symbole mondial de la liberté.

Arafat n'était pas seul sur le chemin de la révolution. Il s'est entouré d'une génération de grands : Abou Jihad, Abou Iyad, Saad Sayel et Majed Abou Sharar, entre autres fils de la tempête qui ont forgé la gloire de la révolution par le rêve et le sang. Avec eux, l'idée grandissait, le projet national s'enracinait et le drapeau était levé chaque fois que le vent essayait de l'abattre.

Il croyait en Jérusalem comme le croyant croit en ses prières et l'a dit clairement comme le soleil : "Jérusalem est la capitale de l'État de Palestine éternelle. Et ceux que cela dérange peuvent boire de la mer de Gaza." Ce n'était pas qu'une phrase de défi, mais une déclaration d'identité et de droit, un pacte qui ne tombe pas dans l'oubli. Il a insisté sur le fait que le droit au retour n'est pas un don de quiconque, mais une promesse du sang pour les martyrs et la terre. Il l'a dit avec une force sans compromis : "Personne n'a le droit de renoncer à votre droit de retourner chez vous."

Et dans les moments de désespoir que traverse la révolution, Abou Ammar se relevait comme un olivier après la tempête et disait avec une confiance inébranlable : "Votre révolution a été conçue pour rester et triompher, et elle triomphera que le temps soit long ou court." Et quand il prédit qu'un petit de nos lionceaux ou une fleur de nos fleurs élèverait le drapeau palestinien au-dessus des églises et des minarets de Jérusalem et de ses murs, il ne rêvait pas, mais voyait avec la clairvoyance de celui qui sait que lorsque le rêve est vrai, il devient un destin.

Il était un homme avant d'être un leader, et il riait malgré toutes les peines. Dans ses blagues, il cachait la douleur du camp, et dans son sourire résidait une longue histoire de siège et de déception. Mais il n'a jamais connu la défaite. Au contraire, il nous a appris que la révolution ne meurt pas et que la patrie n'est pas oubliée.

Le corps s'est retiré en un octobre chargé de chagrin, mais l'idée est restée, marchant parmi nous. Le keffieh est resté, la voix est restée, et la foi est restée que la Palestine reviendra. Car le leader qui a vécu pour la Palestine ne peut pas mourir, car il n'était pas un homme de passage, mais la conscience d'une nation entière.

Paix à toi, Abou Ammar, en ce jour où tu ne vieillis pas, et en ta présence qui ne s'estompe pas. Paix à l'homme qui a transformé le rêve en une méthode, la catastrophe en un relèvement, et le désespoir en une promesse de liberté. Paix à l'idée qui n'est pas morte.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.