De la déclaration au terrain... Où Israël se dirigera-t-il après l'offre du Hamas ?
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De la déclaration au terrain... Où Israël se dirigera-t-il après l'offre du Hamas ?

La question la plus importante maintenant : comment Israël interprétera-t-il cette offre

Israël semble aujourd'hui prisonnier d'un seul dossier qui occulte tout : les prisonniers israéliens et les disparus. Cette question, qui était autrefois une carte de négociation, s'est transformée en un fardeau interne écrasant qui pèse sur le gouvernement et menace de faire tomber Netanyahu, tant dans la rue que dans les médias, ainsi que parmi les familles des soldats elles-mêmes.

Netanyahu vit actuellement un véritable dilemme :

S'il met fin à la guerre sans récupérer les prisonniers, il sera accusé de défaite ; s'il continue à se battre sans résultat, il sera décrit comme sacrifiant ses soldats. De plus, Israël est devenu un paria à cause des victimes civiles, notamment des enfants et des femmes, de la famine, des bombardements d'hôpitaux et d'écoles, et du meurtre de journalistes. Par conséquent, toute offre d'échange aujourd'hui apparaît davantage comme une bouée de sauvetage politique qu'une décision humanitaire.

En ce qui concerne les pressions internationales, Israël ne se préoccupe guère des déclarations ou des communiqués. Historiquement, Tel Aviv n'a été influencée que lorsque les pressions se sont transformées en coûts militaires, diplomatiques ou économiques réels.

Quant aux positions européennes, elles sont perçues par Netanyahu comme un "bruit politique" qu'il est possible d'ignorer. Tant que le soutien américain en armements et le droit de veto persistent, Israël reste dans une position de tranquillité, et même les avertissements américains, s'ils se produisent, sont évités par le biais de dilatoires et de l'exploitation des moments électoraux à Washington pour éviter tout engagement réel ; cela ne peut pas se produire sous l'administration Trump.

Du côté arabe, la situation n'est pas très différente. La pression arabe est en grande partie symbolique et médiatique, ne se traduisant pas par une action réelle sur le terrain. Les grandes capitales arabes essaient de jongler entre leur image devant leur peuple et leurs relations avec Washington, et elles se soumettent toujours aux décisions américaines. C'est pourquoi Israël sait que ce type de pression ne change pas son comportement sur le terrain. Ainsi, après la réception des prisonniers israéliens, Israël reprendra sa politique d'occupation de Gaza et d'annexion de la Cisjordanie.

En conclusion, Israël voit la situation de manière très simple :

Les prisonniers équivalent à un intérêt stratégique majeur, et les pressions internationales sont contenables. Israël poursuit donc ses plans sans aucun changement.

C'est pourquoi, si le Hamas s'engage dans une offre ferme incluant un échange de prisonniers complet en contrepartie d'un cessez-le-feu temporaire, la probabilité d'une négociation sera très élevée jusqu'à la fin de cette étape, puis les choses devraient changer, et Ben Gvir et Smotrich reprendront le contrôle des décisions. C'est pourquoi Israël cherchera à rendre l'accord aussi étroit que possible, se limitant à un échange de prisonniers sans engagements politiques, cessation permanente des hostilités, reconstruction ou retrait complet.

En l'absence de garanties internationales ou arabes, la déclaration reste une étape nécessaire pour arrêter l'hémorragie de sang palestinien, et le terrain est le véritable test. Néanmoins, il est très probable qu'Israël exploitera l'accord pour tromper les parties et réorganiser ses cartes en sa faveur, tirant profit de tout accord temporaire ou partiel pour atteindre ses objectifs. Ce qui renforce cette probabilité, c'est le soutien du président américain Trump, en tant que partenaire authentique et biaisé envers Israël, pour tout nouveau dépassement après la réception des prisonniers. Il devient donc nécessaire de chercher des garanties internationales et arabes, au moins pour éviter le retour immédiat à la guerre, tandis que la question de la solution politique et de la paix est différée à de meilleures conditions, afin que l'accent principal soit mis sur la protection des vies humaines et le sauvetage des civils de davantage de souffrances.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.