La responsabilité des dirigeants… et la protection pour tous
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La responsabilité des dirigeants… et la protection pour tous

Dans le monde, un vent de colère et d'indignation souffle contre les crimes de guerre et les violations graves des droits de l'homme commis par certains dirigeants israéliens, ainsi que le génocide à Gaza et en Cisjordanie au nom de l'État juif. Dans ce contexte de colère, un autre danger tout aussi grave se profile : la confusion entre les actions de certains dirigeants politiques et l'identité des peuples ou les adeptes de religions. Cette confusion ouvre la porte à un racisme rampant et menace la sécurité de communautés entières, notamment des communautés juives.

Il convient de rappeler une vérité évidente : le judaïsme en tant que religion et culture n'est pas responsable des décisions de n'importe quel leader politique. Toute tentative de criminaliser les Juifs en raison des politiques de gouvernements ou des pratiques de leurs dirigeants est une injustice flagrante et alimente la haine. La protection des Juifs contre la discrimination et les agressions est une responsabilité morale et légale qui incombe à chaque communauté et à chaque État. Nous sommes fiers de voir des leaders et des religieux juifs mener le mouvement contre la guerre de génocide menée par Israël contre les Palestiniens aux États-Unis, en Europe et dans d'autres pays. De nombreux Juifs, dont des artistes, des sportifs et des politiques, rejettent les actions menées par Netanyahou et sa bande.

Cependant, le danger le plus grand ne se limite pas à la rhétorique de haine extérieure. Les criminels de guerre tels que Netanyahou et ceux qui justifient leurs crimes posent une menace existentielle pour l'avenir des communautés juives qui dépasse celle de tout antisémite. Associer les actes de violence à la religion juive met les Juifs dans une position précaire et compromet leur sécurité sociale aujourd'hui et à l'avenir face à d'éventuelles réactions violentes. Il est donc crucial que les efforts visant à dissocier l'identité religieuse des actions politiques soient au cœur des initiatives des leaders de la société civile et des autorités religieuses ayant crédibilité au sein de leurs communautés. Faire face à l'impunité et demander la responsabilité des dirigeants accusés ne constitue pas seulement une démarche juridique, mais aussi une action préventive pour protéger le tissu social et garantir l'existence sécurisée des Juifs.

Pour renforcer ce principe, il est important de rappeler que ceux qui commettent des crimes de guerre ou les défendent représentent un danger direct pour l'avenir des Juifs plus que tout fanatique. Il est dans l'intérêt des leaders religieux et communautaires de partout de s'efforcer de séparer la religion des actions des dirigeants politiques et d'annoncer que le judaïsme rejette le meurtre, le vol de terres et l'occupation en son nom. Les Juifs, ayant été des victimes antérieures du terrorisme européen, ne peuvent être utilisés comme justification pour des actes criminels contre les Palestiniens, qui n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé. Demander une responsabilité juridique pour ceux accusés de crimes de guerre à Gaza et en Cisjordanie est une protection pour tous, et les Juifs dans le monde devraient rejeter le caractère terroriste d'Israël au nom de l'État juif.

La voie à suivre pour parvenir à un équilibre entre la protection des communautés et la responsabilité des coupables nécessite :

1. Une responsabilité juridique indépendante devant des tribunaux équitables, loin de la vengeance politique ou de l'instrumentalisation idéologique.

2. Des campagnes de sensibilisation au sein des communautés pour clarifier la différence entre une religion ancestrale comme le judaïsme et les politiques d'un gouvernement particulier.

3. Le soutien des organisations de la société civile qui documentent les violations et apportent assistance aux victimes, quelle que soit leur identité.

4. Un discours médiatique responsable qui rejette les généralisations et protège le débat public de la dérive vers l'antisémitisme ou toute autre forme de haine.

Protéger les Juifs et d'autres des attaques ne contredit pas la quête de justice et de responsabilité envers leurs dirigeants ; ces deux préoccupations sont les faces d'une même pièce. Exiger la responsabilité de tout dirigeant impliqué dans des crimes constitue une protection pour l'avenir de l'humanité entière. Lorsque nous affirmons que la loi est au-dessus de tous, nous affirmons également que la vie de chaque individu – qu'il soit juif ou non juif – est sacrée et ne doit pas être foulée aux pieds.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.