
La crise intérieure d'Israël se transforme en menace directe : le recrutement des Arabes se rapproche
Il ne s'agit plus simplement d'un cauchemar politique ou d'un slogan provocateur concernant le recrutement des Arabes en Palestine.
Cette possibilité se rapproche plus que nous ne l'imaginons, mais elle n'est pas le résultat direct de la crise israélienne sur la question du recrutement, elle se développe en marge de cette crise et se nourrit d'un environnement politique et social propice. D'une part, il existe une société israélienne de plus en plus fasciste, qui cherche à imposer aux Arabes une partie du fardeau ; d'autre part, un discours arabe d'intégration ouvre la voie à la normalisation de cette équation, intentionnellement ou non, en acceptant l'équation "droits contre devoirs".
Ainsi, ce qui était interdit hier devient une possibilité présente dans le débat public.
Israël est profondément plongé dans une crise de recrutement étouffante qui menace sa cohésion interne : les ultra-orthodoxes refusent le service militaire, la Cour suprême pousse à l'imposer, les soldats de réserve pèsent sur l'économie, et la coalition gouvernementale vit dans une crainte constante d'effondrement.
Cependant, cette crise interne ne reste pas confinée à la seule communauté juive. Dans un climat de fascisme, et avec la facilitation du passage de lois racistes contre les Arabes, la proposition de recruter les Arabes devient une option latente, qui refait surface à chaque aggravation de la crise, présentée comme une "démarche d'égalité" ou une "étape naturelle" - surtout après que la conseillère juridique du gouvernement a répondu à une pétition demandant le recrutement des Arabes, en précisant qu'il n'y a aucun obstacle légal à cela, mais que tout repose sur un changement de politique gouvernementale.
L'incitation médiatique quotidienne prépare le terrain pour cette direction : les médecins arabes sont accusés de profiter des universités sans "servir l'État", et les étudiants arabes sont dépeints comme des bénéficiaires sans contrepartie car ils accèdent à l'enseignement supérieur à un âge précoce, même les ingénieurs et les jeunes professionnels sont présentés comme bénéficiant des ressources de l'État sans rendre hommage.
Ainsi, le discours change : d'une incitation marginale à un discours politique cohérent, d'un discours à un débat parlementaire et à un changement politique potentiel.
Mais le plus dangereux est que ce parcours trouve un soutien à l'intérieur du monde arabe. L'approche "unifiée" a ouvert la plus grande brèche dans le mur de la résistance : une reconnaissance explicite du caractère juif de l'État comme un fait, et la promotion de l'intégration totale comme unique solution à nos problèmes civils, tout en présentant les budgets comme une fin justifiant les moyens.
Dans ce discours, le lien entre droits et devoirs n'est plus seulement une idée israélienne, mais devient une option politique qui est soulignée depuis des plateformes arabes. Avec cela, la ligne de démarcation entre le service civil volontaire et les forces de police et de l'armée s'efface.
Aujourd'hui, nous constatons déjà une augmentation des taux d'engagement volontaire dans le service civil et l'armée, des taux qui n'existeraient pas sans un environnement politique et social qui leur donne légitimité.
Ces cas individuels, lorsqu'ils trouvent un discours politique qui les justifie, se transforment progressivement en introduction à une politique générale.
Et le plus grave est que le recrutement des Arabes ne soit pas présenté comme une contrainte extérieure, mais comme une option interne "pragmatique" exprimée par un langage arabe.
Les prochaines élections en Israël mettront le sujet du recrutement au centre des débats : la crise des ultra-orthodoxes, l'effondrement des réservistes, et la fracture socio-économique.
En plein milieu de tout cela, les Arabes seront présentés comme une réserve humaine "encore non exploitée", et l'argument sera prêt : "Si vous voulez l'égalité des droits, qu'il y ait aussi égalité des devoirs".
C'est là le plus grand danger : que le recrutement se transforme d'un cauchemar que nous rejetons unanimement en une option qui trouve des promoteurs au sein de notre spectre politique.
La réalité amère est que l'intégration désordonnée a un prix, et le prix le plus dangereux est de voir nos fils et nos filles demain porter l'uniforme de l'armée et de la police, et être utilisés comme du combustible dans des luttes qui ne sont pas les leurs.
Ce n'est pas un scénario fictif, ni une exagération rhétorique, mais une conséquence logique d'un parcours qui a commencé par de petites concessions et se terminera avec des coûts existentiels. Ainsi, la citoyenneté se vide de son identité, de son combat et de son récit.
La protection de la communauté arabe ne se réalise pas à travers des justifications "réalistes" ni en poursuivant des miettes budgétaires, mais à travers un discours national clair, une unité politique solide, une organisation collective et un refus catégorique de toute équation liant nos droits collectifs et individuels à l'intégration dans les institutions du projet sioniste.
Nous devons donc stopper cette glissade maintenant, ou nous nous retrouverons demain face à une réalité qui engloutit nos enfants et les utilise pour combler les crises internes d'Israël.

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