Comment la guerre de Gaza est-elle gérée entre les manœuvres de Netanyahou et les tromperies de Trump ?
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Comment la guerre de Gaza est-elle gérée entre les manœuvres de Netanyahou et les tromperies de Trump ?

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Alors que tous les chemins politiques annoncés pour mettre fin à la guerre d'extermination dans la bande de Gaza s'effondrent, les promesses américaines d'un "accord" imminent émergent comme une ruse habile, utilisée pour gérer la situation plutôt que de la résoudre, et pour gagner du temps plutôt que de mettre fin à la guerre. Les déclarations répétées du président américain Donald Trump concernant un "accord imminent" se transforment en outils de pression médiatique, enveloppant un projet solide destiné à maintenir la mainmise d'Israël et à neutraliser toute pression internationale ou responsabilité légale qui pourrait émerger à l'horizon.
L'administration Trump, qui prétend rechercher une solution politique, n'a exercé aucune pression réelle sur Israël, mais a plutôt étendu une couverture politique et militaire sans précédent, afin d'élargir sa guerre contre la bande et d'ancrer de nouvelles réalités sur le terrain. Washington a été une partie intégrante du théâtre de sang, exploitant l'illusion de "l'accord proche" pour alléger les manifestations internationales et promouvoir un engagement prétendu à stopper les tensions, alors qu'en coulisses, ses ententes avec Tel Aviv dessinaient des lignes rouges pour toute solution qui ne garantirait pas le maintien de l'occupation et l'approfondissement du contrôle israélien sur Gaza.
Dans ce contexte, ce n'est pas le mouvement Hamas qui entrave l'atteinte d'un accord, mais tout le contraire, car le mouvement a fait de grandes concessions sur divers dossiers, mais en vain, car le principal obstacle n'était pas dans les détails des négociations, mais dans la tête de la pyramide israélienne elle-même, Netanyahou, qui gouverne aujourd'hui sous le chantage de l'extrême droite, vivant un moment de doute mortel, le premier depuis son ascension politique en 1996, il se retrouve maintenant entre deux feux : soit accepter un accord qui met fin à la guerre, mais à un coût politique interne élevé, soit poursuivre une guerre ouverte qui pourrait se retourner contre l'intérieur israélien et déclencher des conflits incontrôlables.
Netanyahou a épuisé tous les outils de manipulation politique : avec le cabinet, avec l'armée, avec la rue israélienne et avec la communauté internationale, voire même avec l'administration américaine qui commence à comprendre que le véritable obstacle n'est pas dans le comportement de "Hamas" mais dans ses exigences impossibles, telles que le désarmement de la résistance ou son expulsion de Gaza. Ces exigences ne sont que la réponse directe aux pressions des fascistes au sein de son gouvernement, menés par Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, qui menacent de le renverser s'il fait le moindre concession réelle.
En profondeur, il est impossible de comprendre l'entêtement de Netanyahou sans évoquer la mentalité politique israélienne qui s'est formée depuis la Nakba, qui repose sur l'expansion graduelle et l'imposition de réalités plutôt que sur la négociation à leur sujet. Depuis la décision de partage de 1947, Israël est passé de 45 % des terres à 55 %, puis à 78 % après la Nakba de 1948, et après l'occupation de 1967, il a contrôlé plus de 83 % de la Palestine historique. Cela explique la règle de pensée israélienne persistante : "Ce qui a été pris est à nous, et ce qui reste peut être négocié". Par conséquent, tout discours sur des compromis n'est qu'un écran de fumée pour légitimer l'occupation et cimenter ses résultats.
Ce que recherche réellement Netanyahou n'est pas un accord juste, mais un accord de soumission imposé à Hamas au nom de la "solution politique", basé sur la légitimation de la présence militaire israélienne dans de vastes zones de Gaza, en coupant la province de Rafah au sud, Beit Lahiya et Beit Hanoun au nord, et une grande partie de la frontière est, pour les transformer en zones soumises à la sécurité israélienne, avec un consentement palestinien implicite ou contraint, ce qui signifie transformer l'occupation d'une situation temporaire à une réalité permanente enveloppée par un accord international.
Voici le cœur du problème : Netanyahou ne recherche pas une issue, mais la consolidation du contrôle, et s'il n'obtient pas un accord qui ressemble à une capitulation, il est prêt à s'engager dans une longue guerre d'usure, qu'il justifie par un soutien illimité de l'administration Trump, qui lui accorde une couverture politique, neutralise les pressions et mobilise les médias américains pour peaufiner son image, malgré la catastrophe humanitaire qu'il cause chaque jour à Gaza.
Dans ce paysage politique déformé, le véritable défi n'est plus de parvenir à un accord, mais de faire face à une volonté israélienne déterminée à redessiner la géographie de Gaza par la force, et un soutien américain qui accorde à l'occupation tout ce qu'elle désire et empêche les responsabilités. Les négociations sont devenues un outil de guerre, les médiations des façades de propagande, et "l'accord imminent" est devenu un mirage qui plonge la région dans davantage de sang, tant que Netanyahou tient les ficelles, et tant que l'administration Trump estime que le temps est encore en faveur du projet israélien, et que le sang des Palestiniens est le carburant adéquat pour sa réalisation.
Ici, le conflit à Gaza devient un moment révélateur de la décadence du système international, une exposition du discours américain, et un scandale de la logique des solutions politiques qui servent l'occupation et forcent la victime à signer sa défaite. Entre les manigances de Trump et les manœuvres de Netanyahou, Gaza reste seule au cœur de l'enfer, brûlant pour donner à la nation une dernière chance de se relever ou de tomber à jamais.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.